chapter four

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C'est dans un léger élan que ses douces lèvres se posent sur les miennes, sucrées. Sa main glisse jusqu'à ma nuque ce qui me donna des frissons. Nos yeux se sont fermés instinctivement, profitant de ce moment opportun.

Etrangement, je ne veux pas la repousser. Ses lèvres, ces lèvres sont tout ce dont je désire, et je ne me l'avoue pas, je n'ose pas non. Me rappeler chaque instant du goûts de ses croissants rosés me fait mal.

« - Mais j'aime pas ça !

- Tu me fais le plaisir de manger allez s'il te plaît.

- Et sinon quoi ?

- Sinon pas de bisous. »

Mon visage s'était abaissé et elle l'avait remarqué, passant sa fourchette devant ma bouche dont le contenu me dégoûtait.

Je n'ouvrais pas la bouche et je ne l'ouvrirais sûrement pas.

« - Une cuillerée et mes lèvres t'appartiendront. »

Je remonte mon regard vers son visage qui, joyeusement, souriait.
Contrainte de manger, j'ouvris alors la bouche et la nourriture se posa dans ma bouche. Je déglutis avant d'avaler puis pris rapidement un verre d'eau.

« - Tu vois, c'était pas si- »

Ses mots s'étouffaient contre mes lèvres, y prenant rapidement mon pied, mes bras passaient autour de son cou et le baiser s'intensifia.

Je passe mes doigts dans ses cheveux, les remettants en arrière pour ensuite poser ma main sur sa joue.

Le baiser s'arrêta et nos yeux s'ouvrirent lentement, se rencontrant et mon regard s'encra dans le sien. Nos visages sont encore à quelques centimètres l'un de l'autre, alors je décide de briser cette mini distance en capturant ses lèvres une seconde fois.

J'entendis des bruits de pas sur le ponton puis arrêtais rapidement de l'embrasser et me remis en position initiale.

« - Ah ! Vous êtes là, je voulais juste vous dire qu'on va bientôt passer, tu voulais nous regarder Marie.. »

Je me relève alors en souriant et en disant « j'arrive » puis elle partit rapidement.

Maëva me retint par le bras et je me tournais.
Elle passa ses bras autour de ma taille et susurra ces quelques mots :

« - Tu dois finir de lire la lettre. »

Je la regarde alors, acquiesçant puis la quitte, marchant jusqu'à la salle pour voir mon amie passer sur scène.

Honnêtement, je n'ai pas envie de lire cette lettre. Je suis fragile quand il s'agit d'elle et je sens que je vais pleurer et encore l'appeler en m'énervant. Mais si elle m'a dit de continuer de la lire c'est que je dois le faire, il y a forcément une bonne raison.




❧❁☙





Encore une cigarette aux bords des lèvres, je regardais la vue depuis ma fenêtre, là où j'étais accoudée à la rambarde.

Le soleil se couchait en face de moi et un rictus s'afficha sur mon visage.

Passant ses bras autour de moi, elle se posa derrière moi, m'enlaçant tendrement. Elle déposa un baiser au creux de mon cou. Je fermais les yeux en riant doucement.

La lune commençait à paraître et le ciel se nuançait dans les tons rosées. Le cadre idéal.

Elle prit ma cigarette et en fuma quelques tafs avant de l'écraser dans le cendrier. Je me tournais vers elle, toujours avec ce même sourire qui ne s'enlevait pas.

J'étais en chemise large et en petite culotte, à son plus grand bonheur, ses yeux n'arrêtait pas de fixer ma silhouette en détail.

Elle s'approcha de mon oreille et dit :

« - Je vais te manger tout cru si tu continues de t'habiller comme ça. »

Ces souvenirs me revinrent d'un coup. Me remémorant soudainement de la lettre, je jette mon mégot par la fenêtre et alla donc la chercher. Je me calle dans mon lit, la dépliant toujours aussi précautionneusement.
Je continue donc de lire.

« Maintenant qu'on en est là, autant te dire que je regrette.
Rha.. Je te l'ai dit des millions de fois pourtant, c'est toujours pas rentré dans ta petite tête ?

Tu ne me pardonneras pas. Jamais. Et j'en suis consciente.
Je t'aime, je t'aime toujours.

Quand tu es arrivée la première fois pour me parler je t'ai trouvé mignonne, mais le genre de fille à s'en foutre de tout. Je voulais te connaître un peu plus, savoir comment tu pouvais être avec moi.

Je ne savais pas que tu aimais les filles, comme moi tu es bi. J'ai été très contente, de me dire que j'aurai mes chances avec toi. Alors dès qu'on s'est connût et qu'on a commencé à traîner ensemble, je t'ai invité à une de mes fêtes.

Oh. Cette fête Marie.. Tu t'en souviens comme si c'était hier non ? Moi j'y pense tous les soirs.
Magique n'est-ce pas ? »

Quelqu'un toqua à ma porte de chambre.

« Cette nuit là, quand nous étions dans notre propre cocon sur le balcon face au couché de soleil.
J'avais pourtant invité pleins de monde dans ma maison, mais c'est avec toi que je voulais être. »

La porte s'ouvrit et mon père entra.

« - Y'a une certaine.. Maëva qui veut te voir en bas, je lui dit de monter ?

- Je croyais que t'aimais pas quand y'avait des gens chez nous ?

- Elle avait l'air d'avoir couru.. Elle a vraiment envie de te voir je pense.

- Dis-lui de monter.. et merci. »

Il me sourit comme pour dire de rien puis referma la porte.

Je mis ma main sur ma bouche en écarquillant les yeux. Je me lève vite et alla mettre un short avec un t-shirt ample puis me pose à la fenêtre, la lettre dans les mains.

La porte toqua une seconde fois et s'ouvrit. Je reste dans cette position en regardant le ciel, je n'ose pas bouger.

Je la sentis venir derrière moi en posant une main sur mon épaule.

« - Salut. »

Je me retourne alors en en lui souriant.

« - Salut.. »

Elle soupira, essoufflée puis s'accouda à la rembarde.

« - Qu'est ce qui t'amène ?

- J'avais envie de te voir.. »

Etrangement, je suis contente qu'elle soit là, puis être à côté d'elle, ça me plait. beaucoup.

« - Ton père m'as même dit que je pouvais dormir ici.

- Wow, il est bizarre. »

Elle rit puis me regarde, je n'ose pas croiser son regard, alors je me dirige vers mon lit, prenant la lettre puis m'asseyais.

« - Oublie la lettre, C'était des conneries.. Excuse-moi.. »

Elle s'assit à côté de moi.

« - Non, je l'ai lu en entière je crois.

- T'en penses quoi ?

- Il faut que je m'explique aussi.. »

And if we escaped ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant