Chapitre 3

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Cette personne, que je pensais morte, était là juste derrière moi. Je l'avais aimé, mais j'ai fini par la craindre. Séoul, il y a 3 ans, devant mon ancien habitat, sa grande main autour de ma gorge. Ses yeux ébènes inhumains , c'est comme s'ils me tuaient lentement sans faire me souffrir physiquement mais seulement psychologiquement. Il répétait sans cesse "Pourquoi?" , mais je ne répondais pas. Il finit par me lâcher mais à peine j'eus inspiré de l'air qu'une douleur affreuse suivit d'autres se firent ressentir sur mon corps. Puis un bruit de tir , suivit de celui d'un corps s'écroulant au sol. La dernière fois que je le vis, son torse était en sang, un trou au niveau du cœur.

***

Je n'osais pas me retourner, mes mains tremblaient, je sentais des gouttes de sueurs glisser sur mon dos. Les souvenirs de ce jour-là me revenaient violemment en tête.

-L-Lâches-moi...

-Ça ne dit pas bonjour à son meilleur ami? Trois ans quand même qu'on ne s'est plus vus !

-Seojoon...laisses-moi, je t'en prie ...

Je ne ressentais que de la peur. Des larmes traitresses s'échappaient de mes yeux et s'écroulaient sur le sol. Je priais pour qu'il parte immédiatement et m'oublie. Je ne voulais plus le revoir, pas après toutes ces affreuses paroles et coups qui m'ont coûté deux semaines à l'hôpital et un an inutile chez le psychologue. Des rendez-vous inutiles, qui m'ont rendu encore plus renfermée et ont renforcé cette barrière de glace autour de mon cœur me rendant insensible, sans émotions, ni compassion. J'étais totalement faible, fragile, il me rendait vulnérable. Même avant, juste le fait de penser à lui-même  me rendant affreusement mal. Comment j'ai pu me lier d'amitié avec lui? L'aimer comme un précieux ami? Il m'a complétement brisée.

- Je voudrais te parler, allons dans un café

-Non, je veux ren-

-C'était pas une demande, mais un ordre

Il me prit la main. Il serrait un peu fort , il me faisait mal. Mais ses mains dégageaient toujours cette chaleur agréable qui me calmait autrefois. Là, elle ne faisait que brûler mon épiderme. Je le suivis sans dire un mot. De toute façon, si je fuis il me rattrapera, et même s'il n'y arrive pas il sait où j'habite.

Environ une demi-heure plus tard, on était assis face à face, chacun une tasse de thé en main. Il était le seul à boire en me fixant, un sourire étrange collé sur sa figure. Je ne pouvais pas boire, j'avais une boule dans la gorge et l'estomac noué. Que me voulait-il? Je voulais juste rentrer chez moi tranquillement, prendre des gâteaux, profiter du fait que ce soit vendredi pour continuer le drama que je regarde. Mais dis quelque chose au lieu de me fixer sans rien dire!

-Tu as peur? Ou plutôt , je te fais peur? avait-il enfin dit en insistant bien sur le "je".

Je ris nerveusement. Ma voix tremblait. Je voulais juste fuir, sprinter jusqu'à chez moi puis me rouler en boule dans couverture et relâcher toutes les larmes que je retenais actuellement.

-T'as avalé ta langue ou on te l'as arraché?

Je devrais t'arracher la tienne pour que tu arrêtes de me cracher du poison dessus.

-Enfin bref, tu auras plus besoin de tes oreilles que ta langue donc ouvres les bien.

Je relevai donc la tête, quand même curieuse de savoir qu'il allait me dire. Est-ce par rapport à ce jour-là? Ou est-ce quelque chose de totalement différent? Si c'est pour demander mon pardon, il pouvait me baiser les orteils ou être mon esclave je ne lui pardonnerai pas! Il continuait à me dévisager, ses lèvres toujours étirées. Il but une gorgée de son thé puis déposa sa tête au creux de sa paume droite.

-J'ai entendu dire que ton père est mort il y a 2 ans

-Oui... il a  été tué par balle...

-Je le savais déjà

- T-tu voulais juste me dire ça ?

-Je n'ai pas fini de parler

-Ah...

- Je savais déjà qu'il allait être tué

Mes yeux s'agrandirent. Comment ça "je savais qu'il allait être tué"?

-La personne qui m'a tiré dessus ce jour-là ...Elle travaillait pour ton père.

Travaillait pour mon père? Mais...Il n'avait pas arrêté?

-Et tu ne le sais peut-être pas, mais le tueur est mon oncle. Il n'a pas supporter que son neveu  ait été à la limite d'être mort alors comme la personne qui m'a touché par balle demeure introuvable même après 3 ans, il a décidé  de s'en prendre à celui-ci qu'il l'a envoyé pour protéger sa fille chérie .

Je ne savais pas comment réagir. Tellement de sentiments, colère, haine, tristesse,... Je ne sais pas ce qu'il m'a pris sur le coup. Suis-je suicidaire? Peut-être. Je me suis levée d'un coup, je pris ma tasse de thé encore chaud, la renversa sur lui avant de  le gifler bien fort. La marque rouge de ma main sur son visage. Des larmes de colère dévalaient mes joues rosies par la colère.

-Je veux plus jamais te revoir! Ne m'adresse plus jamais la parole! Si tu me vois , ignores-moi! Je veux plus entendre parler de toi! Il...Il est mort...à cause de toi...

- Si tu avais accepté ma demande , rien de tout ça ne serait arriver. Tu es la seule responsable !

-Tu es toujours le même! Toujours à accuser les autres! Assumes tes conneries pour une fois! Quelqu'un est mort par ta faute, bordel!

Je pris mon sac et sortis presque en courant du café. Je voyais à peine devant moi à cause de ma vision floutée par mes larmes. Qu'est-ce que je vais faire? Maman...devrais-je lui dire? ...Non, je ne veux pas la briser comme je le suis actuellement. Calmes-toi, sèche tes larmes.

~~~

Après avoir marché pendant deux heures le temps que je me calme et que mes yeux ne soient plus rouges, je retournai chez moi , salua ma mère et partit directement me coucher, épuisée par mes larmes et cette journée mouvementée. Avant de fermer mes yeux, la lumière de mon téléphone s'alluma.

-Ne crois pas que tu  t'en tiras comme ça





















No. No?(Jungkook)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant