Chapitre 1

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Je me rappelle le cri de la guerre. Ce mugissement incessant qui rend fous tous les hommes qui l'entendent. Je me rappelle. Je me rappelle les cris des combattants, les gémissements des mourants, le fracas des armes. Je m'en souviens. Je me rappelle aussi la pluie ce jour-là. Je me rappelle la folie des hommes. Je me rappelle les flèches qui cachaient le soleil aux hommes. Je me rappelle les charges, glaive au clair. Les corbeaux qui survolaient le champ de bataille, labouré par les chevaux. À la fin, rien ne restait, sinon la mort et l'ivresse. Tout cela, je m'en souviens. Comme si c'était hier. Ce qui est le cas en un sens. Apres tout, je ne peux mourir.

-Daniel ? Es-tu avec nous ?

Aaron venait de me ramener parmi eux.

-Veuillez m'excuser, j'étais ailleurs, je m'étais perdu dans mes pensées.

-Je sont sure que vous pensiez à votre bien-aimée.

C'était la femme d'Aaron qui venait de parler. J'esquissais un sourire en coin et répondis :

-En quelque sorte, en effet.

Les femmes se mirent à glousser entre elles. Stupides enfants. Elles me dégoutent.

-Pour en revenait à ce que je disais, la reine est en très mauvaise posture. Après les lourdes défaites contre les Boers et l'armée de la couronne éparpillée aux 4 coins du monde, si la France décide d'attaquer, nous sommes presque certains de perdre.

-Et nous ne pouvons rien y faire, nous ne ne possédons pas d'influence auprès des puissants pour changer quelque chose.

-En effet c'est comme si quelqu'un avait fait en sorte que tout cela arrive.

Ma dernière déclaration avait jeté un froid dans la pièce. Aaron me regardait d'un air étrange, à la fois interloqué et curieux, comme si je venais de mettre le doigt sur quelque chose de très important. Curieux. Seraient-ils au courant de quelques sombres machinations ? Je me dois d'en savoir plus. Je vais en avoir besoin.

-Qu'y a-t-il Aaron, tu sembles bien pâle tout d'un coup. Tu as besoin d'air frais assurément.

-non merci Daniel, juste un coup de fatigue.

Il me jetait des regards et inquiets, puis déclara quelques instants plus tard :

-Mes chers amis, il commence à se faire tard et la fatigue m'accable. Ce fut un plaisir de vous recevoir tous dans ma demeure, mais nous devons vous dire adieu.

-Si tel est le cas, le plaisir est partagé.

Tout le monde appela son cocher et reparti au son des sabots des chevaux sur la route de pierre. Juste avant que je ne parte, il me saisit alors par l'épaule, pria sa femme de ne pas l'attendre, qu'il avait besoin de parler. Il me fit signe de le suivre et me mena jusque dans son bureau. Il prit place dans son siège de bois de chêne, repoussa les papiers présents sur son bureau finement doré et vernis et pris la parole le premier.

-Comme tu as pu le remarquer, ta remarque a eu un certain effet, comme si tu avais mis le doigtsur quelque chose de grave.

-Ne tourne pas autour du pot, va droit au but.

-Je sais, mais c'est un sujet particulièrement... épineux. Je ne peux pas l'aborder n'importe où et encore moins avec n'importe qui. Me suis tu?

-Jusque là.

-Parfait. Ecoute, ce que j'ai à te dire est de la plus haute importance.

-Cesse donc de me faire languir !

-J'y viens, mon ami. Jure moi de n'en parler à personne, même à ta propre mère.

-Je le jure. Tu as ma parole.

Il sembla se détendre un peu

-Bien. Un complot est en train de se tramer au sein de la cour. Un complot visant à renverser la Reine Victoria et de prendre le pouvoir.

-Et?

-Et j'en fais actuellement parti.

J'avais donc raison. Une sombre machination se profile à l'horizon. L'occasion parfaite pour moi d'accomplir mon but. Voila plus d'un millénaire que j'arpente cette terre, que je livre bataille, et je suis plus près que jamais de l'atteindre ! Je sentit l'exitation me gagner, envahir chacune de mes cellules. Je tachas de ne rien en montrer et releva la tête.

-Aaron, écoute, tu es mon ami depuis que nous nous sommes retrouvés sur le front ensemble, depuis, je ne t'ai jamais falli. Tu as jugé bon de me mettre au courant de cette affaire, et je ne compte pas te décevoir. Je me tiendrais à tes cotés, dans ce monde comme dans l'autre. Tu pourras toujours compter sur moi.

La discussion se finit ainsi, je prit mon coche, et sur le trajet, regarda pensivement ma main. La marque sembait palpiter, comme animée d'une vie propre. Je serra le poing de satisfaction et me jura à moi même de tout mettre en oeuvre pour ne pas échouer, dussé-je trahir le monde entier.



King of BritanniaWhere stories live. Discover now