ℭHAPITRE TROIS

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L'inconnu. Il est compréhensible qu'il en intrigue certains et qu'il puisse en effrayer d'autres. Par définition, celui-ci est considéré comme étant ce dont nous n'avons pas connaissance, ni l'expérience et qui par conséquent, se distingue par son caractère mystérieux.

Face à l'inconnu, nous empruntons soit le chemin de la clairvoyance ou celui de l'ignorance – qu'elle soit intentionnelle ou au contraire banalement irréfléchie.

De ce fait, aussi redoutable et énigmatique peut-t-il être, le connu d'un autre côté – à défaut de ne plus relever notre scepticisme – semble parfois nous réjouir, tout comme il peut nous plonger dans un désappointement sans précédent.

Étant plus jeune, j'ai dû heurté cet inconnu à coups de pourquoi puisqu'il me rongeait progressivement de l'intérieur et cela me détruisait de ne pas savoir la raison pour laquelle ma mère avait tant changé.

Il ne se passait pas un jour sans que je ne pose des questions à mon père – qui a toujours été d'un soutien irréprochable – mais qui pour le coup, n'a jamais osé me révéler ce qui aurait pu selon moi, apaiser mes souffrances et qui au final, n'a été que le début d'une éternelle affliction dont je peine à me remettre.

Pourtant, j'avais confiance en lui, et même s'il ne faisait que détourner mes interrogations, il me convainquait que cela ne pouvait être que pour mon bien et je le croyais.

J'ai été bien sotte et je refuse de l'être de nouveau.

J'ai eu le temps de digérer mon p'tit déjeuner, on va s'arrêter à un moment, non ? Lui proposé-je tandis que notre allure se ralentit dû à notre épuisement physique.

Il faudrait que je te rende ton sac pour que tu puisses t'en aller sauf que, si je rentre chez moi, c'est avec ton sac sur le dos.

Je n'irai pas chez toi, donc ça sert à rien. J'aimerais mourir avec dignité, pas avec un couteau de cuisine planté dans la gorge.

Et moi qui te pensais rassurer. C'est ballot puisque mon appartement n'est plus qu'à quelques mètres, m'annonce-t-il alors qu'il emboîte le pas.

Pourquoi tu me colles autant ?

Parce que je ne peux pas te laisser errer dans la rue.

Dans ce cas-là, pourquoi moi et pas quelqu'un d'autre ?

Il ne répond pas et s'empresse vers une grande porte noire donnant accès à un immeuble par le biais d'un code qu'il tape à la hâte.

Tu rentres ou pas ? Me demande-t-il, retenant la porte de son bras droit.

Je soupire, impuissante et dépendante d'un misérable sac, et le suit sagement, sans pour autant exprimer le peu de réticence que je ressens. Tout à coup, alors que je laisse la porte se refermer seule, la course de cette dernière s'interrompt quand un jeune homme vêtu d'un haut blanc, arborant une barbe de trois jours et un bras visiblement tatoué, apparaît brusquement – tandis que je frôle la syncope. Manifestement essouflé, il m'adresse un buenos días à peine audible, puis me devance et frappe deux fois d'affilée la main de Karlos.

EVERYTHING AS BEFORE + Lucas HernándezOù les histoires vivent. Découvrez maintenant