ℭHAPITRE CINQ

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Finalement, le masque ne tombera pas et avec du recul, le contraire m'aurait étonné ; même si j'avais été au bout de ma volonté de lui révéler ma véritable identité, les mots n'auraient pu suivre celle-ci, car je me serais forcément rendue compte des conséquences qu'engendrerait cette annonce à la fois réjouissante et profondément troublante.

Quinze années se sont écoulées depuis mon départ, quinze – il avait six ans et je m'apprêtais à les avoir quelques mois plus tard, ce qui explique que je n'ai pu le reconnaître du premier coup et que j'ai toujours du mal à réaliser que c'est bel et bien lui. De ce fait, je ne lui en voudrais pas de m'avoir complètement oublié, car malgré le réconfort que me procurerait le contraire, je n'échapperais bien évidemment pas à un éboulement d'interrogations dans lequel je serais lamentablement prise au piège.

Je suis pour ainsi dire coincée dans un véritable cercle vicieux ; s'il sait qui je suis, je n'aurais pas le choix de lui mentir sur tout ce qui m'est arrivé depuis mon départ et s'il demeure dans l'ignorance, je serais forcée de lui cacher absolument tout.

Au final, peu importe le chemin que j'emprunterai, la finalité demeure la même : lui mentir, et bordel qu'est-ce que ça fait mal.

Tout cela s'annonce compliqué, très compliqué.

Tu t'payes ma tête, c'est ça ! Je savais. C'est moi qui suis désolée de t'avoir laissé, il répète mon dire sur un ton moqueur. T'aurais pu trouver quelque chose de plus convaincant.

Sa remarque ne me ravit en aucun cas, mais je n'ai le choix de me contenir.

Je suppose que je vais devoir passer la nuit à la belle étoile. Je ne compte pas te dire comment je m'appelle, lui déclaré-je, forçant un sourire.

C'était prévu que tu ne me répondes pas, Karlos m'avait déjà prévenu, il m'informe se décalant sur la gauche. Je t'en prie, entre.

Sans plus réfléchir, je franchis le seuil de la porte avec un sentiment de soulagement – puisqu'il ne force pas davantage afin de savoir mon prénom – qui dure malheureusement le temps d'une seconde ; le claquement de la porte me rappelle de suite que je m'apprête à passer les prochains jours en compagnie de Lucas – mon Dieu, dans quel état je vais sortir d'ici moi.

Et cette baraque, bon sang ! Elle est encore plus magnifique à l'intérieur ; j'ai beaucoup trop d'émotions à gérer, ça ne va plus du tout. Encore un peu et je vais fondre en larmes devant lui, il faut que je me reprenne. J'aimerais tellement le prendre dans mes bras en plus, c'est atroce.

T-tu vis tout seul dans cette ... grande maison ? L'interrogé-je, essayant tant bien que mal de dissimuler mon mal-être.

La plupart du temps, oui. Mais j'ai souvent de la famille et des amis qui passent, donc c'est toujours agréable d'avoir de l'espace, m'explique-t-il.

EVERYTHING AS BEFORE + Lucas HernándezOù les histoires vivent. Découvrez maintenant