Je voulais de la liberté, ils voulaient de la sécurité.
Mes yeux s'ouvrirent sur une pièce que je détestais tant. Face à moi, se trouvait, un mur blanc cassé se fondant parfaitement dans l'atmosphère pesante de l'endroit. Cette pièce livide et sans gaieté se trouvait être ma chambre d'hôpital, que je louais depuis mes seize-ans. Mes parents la trouvaient joyeuse, il n'avait jamais voulu me transférer dans une autre. Ils aimaient regarder la photo encadrée par des cœurs blancs sur un fond rouge. L'image me représentait, heureuse. Mes cheveux roux bouclés encerclaient mes épaules à cause du vent, un sourire sur mes lèvres fines. Ma famille adorait cette photo, de quand, j'avais quinze-ans, elle leur donnait un espoir, vain. Pourtant, mes amis, de l'époque, trouvaient ma chambre trop morose et sinistre. C'est sans doute pour cette raison que je ne les vois plus.
Au début, ils venaient souvent le soir après le lycée pour prendre de mes nouvelles et me raconter les petits potins. Leurs visites étaient pour moi une bouffée d'énergie. Ils fonctionnaient comme une sorte de remède. En leurs présences, je redevenais la petite adolescente de seize ans, où mes seules préoccupations tournaient autour de mon physique et des garçons. Mais le temps avait passé et les choses avaient changé. Mon physique n'avait plus aucune importante, une fois que la chimiothérapie m'eut dépouillées de mes mèches rousses et rebelles. Des perruques brunes et un teint pâle représentaient dorénavant mes traits.A l'heure actuelle, je côtoyais des médecins, des infirmières et même des psychologues : comme si j'avais des problèmes à raconter. Mais pour avoir des problèmes, il faudrait déjà avoir une vie. Sauf que moi je n'en avais pas : il ne me restait plus rien.
Malgré mes heures à vagabonder entre mon domicile et ma chambre d'hôpital, j'avais pu trouver du temps à étudier et par la même occasion: réussir mon diplôme. Bien évidement, tout cela s'était effectué par des cours à domiciles. Il était impensable, pour mes parents, d'aller dans un lycée comme une adolescente normale. Alors que quelques jours avant le diagnostic, ils m'obligeaient à y mettre les pieds.
Quelle ironie. D'après eux, il était beaucoup trop dangereux pour leur petite fille de dix-sept ans d'étudier là-bas.
On ne savait jamais j'aurais pu suffoquer lors d'une équation du second degré pendant un cours de mathématiques, complètement barbant et inintéressant. Avec du recul, ce n'était peut-être pas plus mal pour moi de ne pas avoir été obligée d'y assister.Néanmoins, cette exclusion m'avait coûtée mon intégration à la vie commune. Quand il m'arrivait de sortir pour visiter Naples le soir, la plupart des touristes qui profitaient des nombreux sites de la Floride, n'osaient pas me regarder et quand à ceux qui avaient le courage de le faire, ils m'observaient avec pitié. Ils pensaient, certainement, que leur compassion pouvait m'affecter et me rendre plus forte : c'était tout le contraire.
Alors quand je m'évadais, souvent tard la nuit, je me baladais le long de Naples Pier, la célèbre plage où les dauphins se rencontraient. Je me posais sur le sable rafraîchi par la nuit et j'observais. J'observais l'agitation des vagues, des quelques adolescents faisant la fête autour d'un feu de camp. J'observais le ciel obscurci et les étoiles scintiller. Le bruit de l'eau me berçait tout comme le souffle du vent. Et pour la première fois, je me sentais bien. Je me sentais à ma place aux côtés des étoiles.
Avec elles, j'aimais la solitude, la tranquillité et l'apaisement que j'y trouvais. Mais pareillement à l'histoire de Cendrillon: quand les douze coups de minuit sonnaient, c'était un retour brutal à la réalité, à ma réalité.
Après une semaine a passer dans cette chambre d'hôpital, je me retrouvais enfin à la maison. Mes parents étaient aux petits soins avec moi. C'était agréable au début, mais c'était vite devenu exaspérant de les avoir toujours sur le dos. Je ne pouvais jamais rien faire sans les consulter au préalable. Et chacune de mes requêtes était continuellement perçue comme impossible et inimaginable. Pour toutes demandes, leurs réponses étaient en permanence la même : "- Ecoute Théa, tu ne peux pas. C'est trop dangereux."Est-il dangereux d'aller à la bibliothèque, de se rendre au cinéma, ou tout simplement se balader dans un parc non loin de notre habitation comme j'en avais l'habitude autrefois ? Mes parents me couvaient comme une gamine irresponsable alors que j'avais, depuis quelques jours, atteint la majorité. De même que leur manque de confiance à mon égard était assez vexant. J'avais envie de leur crier de le me laisser vivre, de me laisser profiter malgré tous les problèmes que ça pourrait engendrer.
Alors disons que lorsque j'ai effectuée ma rentrée dans le monde adulte, beaucoup de tensions s'étaient créés entre ma famille et moi. Je voulais de la liberté, ils voulaient de la sécurité. Et tout le monde restait campé sur ses positions. Je finissais fréquemment par accepter leur choix mais aujourd'hui c'est fini. Depuis ma dernière crise datant de la semaine dernière, j'étais disposée à avoir ce que je désirais plus que tout , peu importe les futures remontrances et difficultés. J'étais décidée et personne ne pouvait m'arrêter.
A partir de maintenant, j'allais avoir entièrement le contrôle de ma vie à l'exception de ma maladie: ce satané cancer.
----------------------------------------------
hey , retrouvez-moi sur mon instagram @soysonadorawattpad toutes les informations sur ce livre (date de parution des chapitres, avancée des écrits jour après jour,citation, extrait en avant première)
Et je vous retrouve dans quelques minutes pour le chapitre 2, la suite de AFTER FREEDOM.
VOUS LISEZ
After Freedom
RomanceQuand Théa Stevenson, jeune femme de dix-huit ans, découvre qu'il ne lui reste qu'un an à vivre, elle décide de fuir le musellement de ses parents. La seule chose qui l'obstine: se faire plaisir avant la fin. Lors de sa fugue, elle fait la rencont...