Quelque part dans le futur (Eux)

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C'est fou comme la vie nous réserve plein d'imprévus. Que ce soit bon ou mauvais, qu'importe l'intensité, qu'importe la forme.

Je me rappellerai à jamais cette nuit-là.

Un jour pas comme les autres, des souvenirs inoubliables, une expérience enrichissante mais surtout une promesse sous une nuit étoilée.

***

"Il en reste beaucoup ?"

"Non, c'est le dernier."

"Parfait."

Sur ce dernier mot, Mark ferma le coffre de sa voiture et se dirigea, avec Camille, vers ce qui est supposé devenir leur nouveau chez-soi.

"Tu crois qu'on a pris la bonne décision ?" Demanda Camille, inquiète.

Mark revient vers elle pour la rassurer. Il prend sa main dans la sienne et y dépose un léger baiser dessus.

"Je ne veux plus jamais être éloigné de toi."

Camille rougit sur ces paroles. Cependant, elle avait de quoi s'inquiéter...

***

Du point de vue de Mark Robinson :

Je me souviens de tout.

Comment ai-je pu oublier ? Si je suis encore vivant en ce jour, c'est grâce à elle.

Après que ma mère soit partie avec mon frère, je me suis effondré. Qui ne le serait pas ? Mes amis ont tout essayé pour me remonter le moral. Leur ultime essai, c'était de m'emmener au camping. Nous n'étions pas sûrs de passer la prochaine année scolaire ensemble donc ils ont pensé que cette petite escapade à la montagne nous ferait de beaux souvenirs à tous. Ils ont tout préparé, je n'avais rien à faire. C'était également à ce moment que mon groupe d'amis avait fait la connaissance de Camille. À cette époque-là, sa timidité maladive était à son summum. C'était compréhensible également. Elle n'était entourée que par des lycéens alors que ce n'était qu'une simple collégienne. Malgré tout, elle a insisté à m'accompagner car elle savait mieux que quiconque comment je me sentais. Elle a fait son maximum pour me remonter le moral.

Le père de Jeff a bien été aimable de nous emmener à destination et il nous prévint qu'il ne serait pas loin du camp s'il y avait un problème. Nous installions les tentes, allumions le feu, tout était... parfait. J'étais à mon aise, j'oubliais mes soucis. Mais jusqu'à quand ? J'avais toujours ce mal en moi, cette boule au cœur qui m'empêchait de respirer tellement ça me faisait mal.

Alors que le groupe s'amusait à griller des guimauves, mon mal-être revint. Je prétextais que j'allais reprendre du bois pour m'échapper. En réalité, je me dirigeais vers le lac afin d'être seul. Je regardais l'eau limpide, sous un ciel étoilé et éclairé par la lune. J'appréciais énormément ce que mes amis ont fait pour moi mais ça ne voulait pas partir. Pourquoi cette tristesse ne partait pas ? Qu'est-ce que je pourrais faire pour arrêter de ressentir cela ? C'est alors que j'eu un déclic.

Arrêter de ressentir cela ?

C'est exact. Je devais arrêter de ressentir. Pour cela, il n'y avait pas trente-six solutions, –je ne voyais aucune autre possibilité d'ailleurs – : Je devais mettre fin à ma vie.

C'était tout aussi limpide que cette eau. Et c'est justement cette dernière qui m'aiderait à trouver la sérénité, le calme,... le repos éternel. Je n'aurai plus besoin de m'occuper de quoique ce soit. Je serais enfin libre. Alors sans tarder, j'entrai dans l'eau et avança petit à petit jusqu'au centre, là où je n'ai plus pieds pour que l'eau et moi-même ne faisions plus qu'un. Je n'avais que cette seule et unique pensée en tête. Après tout, je n'avais plus rien à perdre sur cette terre. Ma famille est détruite et il n'existe plus aucun moyen de réparer ça.

Soul MateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant