Ils étaient voisins.
Ils étaient jeunes.
Il avait six ans, elle en avait quatre.
Il habitait dans ce quartier, elle venait d'emménager juste en face.
Il vivait dans une situation familiale difficile, elle était la petite fille parfaite venant d'une famille parfaite.
Mais quoiqu'il advienne, aussi opposés qu'ils soient, ils ont toujours fini par être réunis.
***
Tout a commencé un samedi d'un certain jour, d'un certain mois, d'une certaine année. Le jeune garçon aux cheveux châtains en bataille avec son polo rouge et son short qui laissait voir ses petites blessures de turbulence, jouait devant chez lui. Il passait le clair de son temps dehors. Selon lui, c'est trop bruyant à la maison.
Bruyant c'est peu dire. Infernal serait un peu plus approprié. Des cris, des disputes, des insultes, de la casse dans la maison, c'était son quotidien. Mais lui, du haut de ses six ans, que peut-il faire ? D'ailleurs, que peut-il savoir ? Rien.
Il ne savait rien. Il ne savait pas pourquoi. Pourquoi ses parents se chamaillèrent sans cesse ?
Aussi loin dont il se souvienne, ça a toujours été ainsi. Quand ses parents commencèrent à se disputer, son grand-frère l'emmenait loin d'eux. Des fois, les frères restaient juste dans la pièce à côté, le grand-frère bouchant les oreilles du petit-frère ou bien ils allumèrent la télé avec le volume à fond. Mais au fil des années, tout à changé.
Ayant une différence d'âge de dix ans avec son grand-frère, le jeune garçon commençait à se sentir délaissé lorsque son frère vint d'entrer au lycée et ne s'occupait plus du tout de lui. Quand une dispute éclate, il s'enferme immédiatement dans sa chambre tandis que pour la première fois, par curiosité, le jeune garçon se dirigeait dans la cuisine, le lieu culte des disputes.
Il n'aurait jamais dû.
Il vit sa mère crier sur son père. Il vit son père faire de grands gestes pour se retenir de gifler sa mère. Ils haussaient la voix, on ne s'entendait plus. Mais à les entendre, leur dispute étaient puériles. Seulement, chacun est tout aussi têtu que l'autre.
"Je t'ai déjà dit cent fois de garder la maison quand je travaille. Mais toi qu'est-ce que tu fais ? Tu restes vautré dans ton fauteuil avec ta putain de bière toute la journée ! Alors déjà que tu es au chômage, et que je me tape deux boulots ainsi que les tâches ménagères, tu bouges pas ton cul pour t'occuper de la maison !"
"Non mais de quoi je me mêles ? Je fais ce que je veux ! Si je veux une bière, j'en prends ! Si mon match de foot commence, je regarde ! Je m'en fous de garder la maison ! Les gosses font ce qu'ils veulent, ils ont l'âge."
"Mais l'âge de quoi ?! Evan vient d'entrer au lycée et Mark n'a que six ans ! Tu crois que tu es un bon exemple pour eux ? Tu penses à leur avenir ? Ils ne connaissent rien à la vie, c'est ton devoir de parent de les éduquer !"
"Mais j'en ai jamais voulu des gosses, moi de toute façon !"
La porte grinça. Mark s'est fait prendre à écouter aux portes. Ses parents s'approchèrent et le vit apeuré,attristé, choqué par ce qu'il vient de voir et entendre. Son cœur battait à cent à l'heure, ses oreilles commençaient à siffler qu'il n'entendait plus rien.
Malgré la fatigue qui se lisait sur son visage, sa mère s'approcha avec un regard bienveillant, le calmant avec des mots doux mais évidemment, Mark n'entendait rien, tandis que son père le regardait de loin avec du mépris. C'est alors que Mark se rendit compte qu'il pensait ce qu'il vient de dire.
Lui et Evan n'auraient jamais dû voir le jour.
En soi, Mark savait que quelque chose venait de se briser. Quelque chose qui lui tenait à cœur, quelque chose qui lui permettait de tenir le coup, quelque chose qui lui dit de croire que sa vie s'améliorera. Oui, c'était de l'espoir. L'espoir qu'un jour, ils pourraient devenir une famille heureuse et qu'enfin les disputes cesseraient. Tout ceci n'était qu'une illusion.
"Plus jamais je ne croirais au bonheur." Pensa-t-il.
Il s'est enfui. Personne n'a pu le rattraper. D'ailleurs, quelqu'un aurait-il voulu le rattraper ? Lui, l'enfant non-désiré ?
Il s'échappa aussi loin que ses pieds et son endurance le pouvaient. Il s'engouffra dans la forêt non loin de sa petite ville, tout au fond. C'est la première fois qu'il s'y aventurait aussi loin. Il continua de courir sans regarder derrière lui. Et plus il avançait, plus la forêt s'éclairait. Il finit par trouver un lac d'une énorme splendeur. Le soleil laissait apparaître l'eau cristalline qui brillait tel des éclats de diamant.
Mark s'approcha et admira le lac. Il fut émerveillé par la beauté du paysage. Cela le calmait un peu, il en oubliait les précédents évènements. Mais il prit conscience de ce qu'il venait de faire et maintenant, il se demande où a-t-il bien pu atterrir ?
Il scruta les alentours, essayant de se rappeler par où il est venu. Malheureusement, tout se ressemblait, il n'avait aucun repère. Finalement, il s'assoit sur l'herbe, recroquevillé. Comme s'il s'était préparé à rester là. Son regard était à nouveau triste, il venait de perdre toute motivation. Il restait là et n'irait pas rentrer. Comment le pouvait-il ? Il s'est perdu.
Soudain, un bruit de feuillage derrière lui le fait sursauter. Ses pensées se bousculèrent. Qu'est-ce que c'est ?
Il avait peur. Plutôt, il commençait à avoir peur. Une bête ? Un monstre ? Un tueur ? Il imagina tout et n'importe quoi. Après tout, cette forêt pourrait bien regrouper tout cela.
Il se retourna lentement, craignant le pire. Ses jambes commençaient à trembler et il était à deux doigts de pleurer mais retient ses larmes. Les bruits se rapprochèrent de plus en plus. Mark attrapa un bout de bois par terre et le serra de toute ses forces comme une batte de baseball. Puis rassemblant tout son courage, il se dirigea vers le bruit en criant et en courant prêt à frapper.
Il s'arrêta net quand il découvrit ce qui se cachait derrière le feuillage.
"Une... fille ?"
Sa voix cachait un certain désappointement. Il avait fait toute une histoire pour rien. Il s'affala par terre et soupira. Comme si toute la pression et la peur s'étaient relâchées.
Puis il regarda la jeune fille se dressant devant lui. Elle était brune, les cheveux courts en coupe carré avec une frange droite. Elle avait des yeux sombres, presque noirs et portait une robe blanche. Elle tenait un ours en peluche de la même couleur. Elle semblait plus jeune que Mark.
Celle-ci ne cessait de le fixer, ce qui intriguait ce dernier. Ils ne se quittèrent pas des yeux pendant un moment. Puis la jeune fille tendit sa main.
"Tu veux venir chez moi ?"
Sa petite voix aiguë fit parcourir un frisson dans tout le corps de Mark. Il ne savait pas pourquoi mais cette fille suscita toute son attention. Pour lui, elle n'était pas comme les autres. C'était un signe. Le signe du commencement.
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Bonjour, encore merci de me suivre ! Alors voici le début d'une nouvelle histoire ! Je tenais à vous dire que celle-ci sera courte, d'environ 6 chapitres maximum. D'où la nouvelle. Mais on va dire qu'en bonus, je peux en rajouter deux de plus mais cela reste encore à voir. C'est la première fois que j'écris de cette manière et j'avoue que ce premier chapitre m'a donné du fil à retordre. J'espère que l'histoire va vous plaire, bonne lecture !
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Soul Mate
Historia CortaPeu importe les événements, ils étaient voués à se rencontrer, le destin en a fait en sorte. Éloignés, ils finiront par se retrouver encore et encore car le lien qui les unit est indestructible. Personne d'autre ne peut leur convenir, car leurs cœur...