L'allié

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L'homme allait très rapidement, Larissa dû se cramponner à lui pour ne pas tomber. En s'approchant elle reconnut à son poignet les mêmes fers de prisonniers qu'elle portait elle-même quelques minutes plus tôt.

« Hooo, ça devient dangereux ! Se dit-elle en avisant de sauter du cheval. Mais heu, bon, tout bien réfléchit, il est probablement plus malin qu'un barbare, et puis si ça s'trouve, lui non plus n'était pas censé être en prison, et puis heu Bon daccord, je n'trompe personne, la chute de ch'val, j'la sens pas trop, il va vraiment trop vite Boarf ! Tant pis ! J'y suis, j'y reste ! »

Tandis qu'elle réfléchissait, ils parcoururent bien vite une bonne et conséquente quantité de chemin. Après encore quelques minutes, ils s'arrêtèrent, et l'homme lui fit signe de descendre.

« - Je te laisse là, sauf si tu veux m'accompagner plus loin mais alors tu t'expose au danger, lui-dit-il en lui tendant une bourse visiblement volée à un soldat. Il y a un village 50 mètre plus loin par là-bas à peu près.

Larissa acquiesça hésitante, le remercia, et se dirigea vers le village. Mais elle s'arrêta aussitôt.

- Je n'sais pas qui vous êtes mais vous semblez savoir que je n'ai plus d'village.

Lhomme ne dit pas un mot. Alors elle poursuivit.

- Vous saviez pour mon affaire avec les barbares. Je n'pense pas m'tromper en disant qu'vous m'avez suivi, et pourtant, bien que vous soyez épouvantablement louche – j'espère que vous vous en rendez compte – vous n'semblez pas m'vouloir le moindre mal.

- Je – tenta-t-il, mais elle avait encore à dire.

- Vous comprendrez que repartir de zéro ne va pas être si simple et après cette histoire, le train-train quotidien d'un paysan va me paraitre bien ennuyeux maint'nant. Et puis zut quoi ! J'insiste, j'ai pris goût au danger et vous m'en promettez si j'vous suis !

- Heu...Je, enfin, pardon mais là j'ai vraiment du mal à comprendre ton raisonnement

- Mais oui, ça peut ête marrant on sait pas, et puis si dans l'village y a un type comme Edgar, c'est même pas la peine d'y aller ! »

Il fût complètement décontenancé, et ce fût dans une légère incompréhension et un peu à contre cur qu'il accepta qu'elle le suive.

Ils s'enfoncèrent tous deux un peu plus dans la forêt jusqu'à arriver devant une massive porte en bois enfoncé dans un mur de pierre recouvert de terre et de mousse par le temps. L'homme descendit de cheval toqua à la porte et donna un mot de passe, à la suite de quoi la porte s'ouvrit. Il se tourna vers Larissa alors qu'elle descendait à son tour.

« - A partir de là, soit tu me suis et pour toi ce sera le point de non-retour, le début d'une nouvelle vie dangereuse comme je te l'ai dit. Soit tu rebrousse chemin, comme si de rien nétait.

Il la fixait d'un regard franc et sérieux. Mais c'est sans une once d'hésitation qu'elle répondit.

- Ce n'est même pas la peine de poser la question, tant pis pour ma sieste, je pars à l'aventure ! »

Elle passa devant lui et entra dans ce qui ressemblait à première vue à une taverne. Elle y découvrit des gens en armure, en tenue discrète ou en robe de mage. Un rapide coup d'il lui permis de voir un étage qui semblait aménagé, elle en conclut que tous ces gens habitaient ici.

Ces mêmes gens qui la regardaient étaient bien loin d'Edgar et ses poulets. Lorsqu'elle en prit conscience, elle tourna la tête vers son nouvel allié pourtant encore inconnu.

« - Mes chers camarades, déclara-t-il à l'assemblé, je vous présente notre dernière recrue ! Accordez un accueil chaleureux dans notre repère d'aventuriers à – Heu à...

- A la nouvelle illustre anonyme que Redoran nous amène ! Clama un homme derrière le bar."

Tous les gens de l'assistance se mirent alors à se moquer de « Redoran » d'une moquerie amicale qui les mirent d'humeur à boire. Il venait de perdre toute crédibilité et lorsqu'il se tourna vers la jeune fille, même celle-ci pouffait. Il sentit le rouge lui monter aux joues, il oubliait toujours de demander le nom de ses trouvailles.

« - Arrête ça, dit moi plutôt ton nom, non ?

- Larissa, lui répondit-elle en se calmant, Larissa Woods.

- Redoran. »

Il se présenta en lui tendant sa main droite, qu'elle serra en soutenant son regard franc et son sourire prometteur d'une longue collaboration.

Les tribulations de LarissaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant