𝐓𝐈𝐌𝐄𝐋𝐄𝐒𝐒. 𝐣𝐤

𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟕.

- T'aurais pas une pomme? me demandait-il alors que je sortais de la salle de bain.

Ma serviette blanche posée sur la tête, je faisais sécher mes cheveux tout en réfléchissant à sa question. Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas fait les courses, je ne savais même pas si j'étais en possession de fruits.
Je marchais lentement jusqu'à la cuisine, faisant traîner mes pieds mouillés par la suite.

- Nope, désolé, informais-je.

- Pff, à cause de toi je ne peux même pas faire mon régime correctement, se plaignait-il.

Je le reluquais de long en large avant de lâcher un rire me faisant presque flancher. J'essuyais la petite larme sur ma joue et sortis un yaourt du frigo, je le lui tendis.

- Mange enfant, on ira faire les courses tout à l'heure.

- Mais...

- T'avais des airs de jeune fille au début mais je m'attendais pas à ce que ça soit à ce point, me gobergeais-je.

Il fronça les sourcils signifiant apparemment qu'il était énervé voire blessé de la remarque que je venais de lui faire.

- T'insinues quoi?

- Tu ressembles à une fille? riais-je.

Étais-je allé un peu trop loin? Je voulais simplement rire avec lui mais apparemment il fallait que je revois mes méthodes.
Je le vis se lever en trombe vers la porte d'entrée, il enfila ses chaussures pour s'apprêter à partir.
J'avais beau m'exclamer dans tous les sens, il ne m'écoutait pas. La seule chose que j'avais pu enfiler était mon caleçon; c'est déjà ça, me diriez-vous.

Je mis mes chaussons ainsi que mon peignoir et me rendis à sa poursuite. Il avait déjà longuement marché, il se trouvait à trois bâtiments plus loin.

- Jimin reviens, c'était pour rire. Ne le prends pas mal, c'est mon humour! tentais-je.

Cela ne l'arrêta pas pour autant. Il avançait d'un pas décidé mais je le vis s'arrêter, évidemment il était perdu. J'en profitais pour me joindre à lui, à bout de souffle.

- Pour un homme qui se dit obèse, tu as énormément marché dis donc, faisais-je remarquer.

Il me gratifia un regard sévère avant de lâcher un soupir et poser son derrière sur le sol de gravier. Je me joins à lui et essayais d'attirer ses iris qui ne firent que m'éviter, je n'étais pas doué pour rassurer les gens.

- Je suis gros, lâcha-t-il.

Je vous assure que c'est sorti tout seul, oui, ce rire qui lui a finalement fait tourner la tête. Je me stoppais instinctivement, sortant mes orbes.

- J'ai dit que j'étais gros, répétait-il.
- Très bien. Disons que tu es gros, eh ben ça fait quoi? interrogeais-je.
- Tu n'as pas l'air de comprendre ce que ça fait de ne pas être comme tout le monde, cette parfaite silhouette attirante et virile, grommelait le noir de jais.

Il était vrai que dans ce sens là je ne comprenais certes pas mais je ne ressemblais surtout pas à tout le monde.
Je raclais ma gorge.

- Pourquoi tu veux être comme tout le monde?

Je m'attendais à ce que ses yeux croisent fortement les miens comme dans les films mais il me fit comprendre justement que nous n'avions pas un certain scénario.

- Mec, on est pas dans le monde des bisounours. On est obligé de ressembler à tout le monde si on ne veut pas être dévisagé, poursuivait-il.
- Ah ouais tu crois?
- Oui je suis sûr.
- Tu as faux sur toute la ligne. Comme tu dis, nous ne sommes pas dans le monde des bisounours alors quoi que nous fassions nous serons dévisagés.

J'eus le droit à une œillade rapide qui se posa par la suite sur ses petites mains mêlées.

- Bouge ton cul, je vais t'aider si tu veux dans ce cas si c'est vraiment ce que tu veux, repris-je en le soulevant du sol.

Il dépoussiérait mon short devenu siens et hochait la tête hâtivement avant d'observer son fessier comme pour être sûr de la remarque que je venais de lui faire.

- Je vais être ton coach bro', avançais-je en lui frappant le derrière, et t'as intérêt de suivre mes ordres à la lettre.

Et tout ce que je reçu fut une expression ahurie et écarlate de la part de l'être timide. Ça voulait dire oui?