𝐩𝐫𝐨𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞.

237 26 56
                                    






Pendant sa scolarité, Jimin était souvent montré du doigt par les autres enfants. Il était l'objet des railleries de ses camarades. Pour eux, se moquer signifiait être populaire.

" - Jimin il est moche !

- On te veut pas comme ami, t'es inutile!

- Tu es gros! Tu sers à rien, vas retourner manger ton chocolat!"

Ces insultes semblables à du venin rendait sa vie misérable. Lorsqu'il entendait les mots crachés par les autres élèves, le cœur de Jimin se serrait et les larmes coulaient. Mais au fil du temps, la douleur imposée par sa classe était moindre par rapport à la douleur qu'il s'infligeait lui même.

Comme tous les enfants de son âge, il ne souhaitait rien de plus que l'acceptation des autres. Alors, il fit confiance à ses camarades et écouta leurs paroles. Après tout, pourquoi seraient-ils plusieurs à affirmer la même chose si cela était faux?

"Je suis moche, je suis inutile, je suis gros"

Ces pensées mesquines grandissaient en lui, elles se répendaient telles de mauvaises herbes. Chaque jour, les mêmes mots ravageaient son âme : "Je suis moche, je suis inutile, je suis gros".

En rentrant des cours les soirs, Jimin se précipitait dans sa chambre et se plaçait face à son miroir. Il passait des heures à scruter son corps à la recherche des moindres défauts. Chaque jour, seul face à son reflet, il faisait le même constat : "Mes joues sont trop grosses, mes yeux sont trop petits, mon ventre ressort trop, je suis moche, je suis inutile, je suis gros".

Dans l'espoir d'éviter ce tourbillon de pensées malsaines, Jimin décida de maigrir. Il essaya de nombreux régimes, tous plus restrictifs les uns que les autres mais son poids ne baissait jamais assez vite à son goût. Un soir, sur son ordinateur, il chercha comment maigrir rapidement,une des réponses qui revenait le plus régulièrement était simple : Ne pas manger.

Jimin, prêt à tout pour être soulagé de sa conscience, commença à se nourrir le moins possible. Lorsque la douleur de la faim se faisait ressentir, Jimin tenait bon et l'ignorait.

Chaque jour, Jimin notait méticuleusement le nombre de calories qu'il avait consommées ainsi que son poids. Bien que sa perte de poids drastique ait des conséquences nocives sur sa santé, pour Jimin le miroir n'en reflétait rien.

À vingt-deux ans, les pensées de Jimin étaient toujours aussi présentes. À chaque bouchée de nourriture, il ressentait une forte culpabilité qui le rongeait intérieurement. Sa mère, inquiète l'avait rejoint à son appartement afin d'essayer de le convaincre de manger.

À la pensée de la nourriture, Jimin ne pût contenir sa panique. Il poussa sa mère hors de son appartement et s'assit, dos à la porte. Sa mère, terrifiée, commença à crier et des coups résonnèrent contre les murs. Dans son esprit, le vacarme était aussi présent. C'était un tumulte d'idées noires, de culpabilité et de haine intérieure.

Il attendit jusqu'à ce que les bruits s'estompent.
Au bord de la crise de panique, Jimin sortit de chez lui et alla au parc les larmes aux yeux. Afin de contenir ses pleurs, Jimin leva les yeux aux ciel. Une étoile filante passa au dessus du parc. Désespéré, Jimin chuchota dans un sanglot étouffé : « Je voudrais être heureux. »


Il était une nouvelle fois peint. Peint d'une couleur dont il avait pris l'habitude, le bleu. Elle n'épargnait aucune partie de son corps, elle s'étalait en long et en large, elle attirait les regards même en pleine nuit.
Il ne prenait plus la peine de l'effacer, elle s'en allait et revenait quelques jours après grâce à un autre peintre qui faisait de lui sa toile. Il ne s'en plaignait plus, ou du moins c'était ce qu'il essayait de se faire croire; il était fautif de ses propres blessures après tout.

Dès son plus jeune âge, son amusement venait du fait de voir souffrir les gens. Il aimait voir les larmes se verser le long des joues, les jambes rougeâtres lâcher leur sang écarlate et les pleurs incessants des enfants dit innocents. Il l'était pourtant tout autant, il était vu comme un psychopathe, un amant du mal, sûrement un sosie de Machiavel.

« - Tu es gros! Tu sers à rien, vas retourner manger ton chocolat! » aimait-il hurler.

De méchantes phrases lâchées par un corps innocent. Nous pensons souvent que ces harceleurs n'offrent que méchanceté et souffrance mais ne sont-ils finalement pas ceux qui souffrent le plus?

Jeongguk avait atteint ses vingts ans, un âge qui choisit de lui retourner toutes les douleurs qu'il eut commises.
Il était adulte au chômage, accroc des jeux vidéos bientôt ivre mort devant son écran si ce n'était dehors lors des combats à mains nus qu'entretenaient ces hommes d'âge mûr sans vie.

La nuit était calme, ou du moins elle l'était devenue puisqu'il avait contourné la place de Hongdae qu'appréciaient les adolescents nocturnes. Il avait vu ce parc non loin, où il savait calme et tranquillité, où il pourrait nettoyer ces tâches qui ne voulaient estomper l'hémorragie.

Assis désormais sur un banc, il sorti des mouchoirs de sa poches, sûrement usagés mais utiles pour son nettoyage. L'un d'entre eux s'introduit dans sa narine, oui, il saignait désormais du nez. Il n'y pouvait rien.
Il se décida à observer les étoiles, espérant que l'une d'entre elle soit filante, ne croyant pourtant pas aux vœux qu'elles pourraient soit disant exaucer.

« Je souhaite devenir meilleur. »

N'était-ce donc pas l'un des vœux que chaque être humain souhaitait? Hormis atteindre le bonheur. Son bonheur atteint sa joue droite, ce n'était pas l'une des gouttes que se pouvait de produire le ciel d'été mais bien une larme qui lui accordait son repentir. Avec exception évidemment, cette exception se trouvait sous ses yeux; rendre heureux une personne qu'il avait fait souffert auparavant.

𝐓𝐈𝐌𝐄𝐋𝐄𝐒𝐒. 𝐣𝐤Où les histoires vivent. Découvrez maintenant