The True Story Of Eïleen 》IIe voyage : Changement

16. Whoups ?

P.D.V d'Emma :

Sur une échelle de douleur de un à dix je me situais à objectivement 150.

Mais ce ne fut pas l'horrible sensation de brûlure qui me réveilla mais les mugissement de douleur qui provenaient d'une personne juste à côté de moi.

Je tentais d'analyser du mieux que je pouvais mon environnement tout en essayant de rassembler mes forces pour ouvrir les yeux. Un léger bourdonnement parvenait à mes oreilles en plus des plaintes mais à part ça, c'était le silence complet.

Je devais certainement me trouver à l'infirmerie.

C'était déjà un bon point, je n'étais pas morte.
Mais je n'avais strictement aucune idée de la manière dont nous nous en étions sorti. Si nous nous en étions tous sortis, ce que j'espérais vraiment...
Je me rendis soudain compte d'un étrange poids sur mes jambes.

Oh mes dieux ne me dites pas que j'avais perdu mes jambes ?!

J'ouvrais donc difficilement les yeux en me redressant avec inquiétude.

La première chose que je vis fut Thomas qui ronflotait à genoux sur le sol et appuyé sur moi.
Bon, premier bon point, je n'avais pas perdue mes jambes (et le brun était encore vivant).
Mon poignet était entouré d'une attelle de fortune mais ne me lançait presque plus.

Mais ma joie fut de courte durée lorsque je tournais la tête pour découvrir Eïleen, allongée juste à côté de moi qui se tortillait de douleur en poussant des plaintes incompréhensibles.
Elle était plus pâle que la mort et couverte de sueur. Ma douleur au dos me parut alors bien dérisoire.

Son bras droit fut ce qui m'horrifia le plus, il était pourvu d'une horrible plaie sombre et striée de veine noire plus qu'inquiétantes.

Luke se tenait à ses côtés, parfaitement éveillé lui. Il lui serrait la main avec force. Ses traits étaient plus tirés que jamais. Lorsqu'il releva la tête vers moi, son visage affichait un tel mélange d'émotion que je crus un court instant qu'il allait se mettre en colère contre moi. Mais il n'en fut rien.

- Ils n'ont pas le droit. se contenta-t-il de bredouiller en serrant la main de mon amie. Ils n'ont pas le droit de me la prendre ainsi.

Cette simple phrase suffit à me remettre hors de moi tandis que les souvenirs du début de la soirée d'hier me revenait parfaitement en tête. Les souvenirs de ce foutu lierre artificiel qui m'avait tiré à l'intérieur du labyrinthe. 

Je poussais un chapelet de juron et me relevai soudain d'un coup.
Thomas se réveilla en sursaut mais je ne l'attendis pas pour sortir de l'infirmerie à grand pas, défonçant presque la porte en fichant un grand coup de pied dedans.

- ALORS LÀ, me mis-je à soudain hurler en me concentrant pour ne pas parler français. LÀ VOUS M'AVEZ VRAIMENT SAOULÉ !!!

Je sortis du bâtiment toujours aussi énervée, suivis de prêt par Thomas qui essayait de m'interpeller mais je l'ignorais royalement.
Une petite chèvre sauta alors joyeusement à mes côtés, je l'aurais bien prise dans mes
bras mais j'étais trop furieuse pour ça.

- VOUS SAVEZ QUOI ?! hurlais-je en attirant l'attention des blocards sur moi. J'EN AI MARRE ! JE SATURE ! VOUS AVEZ ATTEINS MES LIMITES D'ÉNERVEMENT ET LÀ JE PEUX VOUS DIRE QUE JE NE VAIS PAS M'ARRÊTER !!

Je repérais un de leur robot-caméra et le fusillais du regard, sachant parfaitement que leur attention était rivée sur moi. Et ils n'allaient pas être déçu ces enflures.