The True Story Of Eïleen 》IIe voyage : Changement

61. Nowhere to run

PDV d'Emma :

Nous nous tenions derrière les immenses murs qui entouraient la ville où se trouvait le complexe du W.I.C.K.E.D. J'étais au volant d'une énième voiture volée, Thomas à mes côtés et Eïleen et Luke derrière moi. 

Eïleen...

Bon sang !

J'étais dans une situation encore plus désastreuse que celle dans laquelle je m'apprêtais à mettre les pieds.

Elle voulait rentrer avec moi. Elle avait tenue tout ces mois pour pouvoir rentrer avec moi. Tout ces sacrifices pour être certaines de ne pas m'abandonner.

Si bien que je ne savais comment lui expliquer que je n'avais absolument aucune envie de rentrer chez moi. Cela m'était tout simplement inenvisageable. Invivable. Comment j'étais censé reprendre une vie normale après avoir passé ces trois derniers mois à me battre chaque jour pour ma survie. Comment j'étais censé vivre sans ces crétins de garçons et Brenda ? Cela ne posait pas de problème à Eïleen je le savais. Mais elle n'avait pas traversé la Terre Brûlée avec eux, elle n'avait pas crue devenir complètement folle sans eux. Elle ne penserait jamais être incapable de reprendre sa vie sans eux.

C'était mon cas.

J'avais beau avoir le cerveau sérieusement atteint. J'avais beau avoir envie de tuer ces garçons la moitié du temps que je passais avec eux. La dernière part rationnelle de moi-même savait parfaitement à quel point je les aimais. Et je ne pouvais non plus quitter Keith et Wanda ainsi, ils avaient besoin de moi. La pauvre petite Wanda était dans un fourgon à quelques mètres de là avec tout les immunes libérés du train, attendant sagement qu'on les emmène au transplat pour commencer une nouvelle vie. Je ne me voyais pas ne pas faire partie de cette vie. Je ne voyais plus faire partie d'une autre vie que celle-ci, même si cela voulait dire quitter Eïleen à jamais. 

Mais comment expliquer ça à sa meilleure amie qui a passé trois mois à vivre les pires horreurs pour sauver une idiote qui ne veut même pas de son aide ?

Ça je n'en avais pas la moindre idée. 

- Emma. m'appela alors Thomas. C'est le moment.

Je ressortis bien rapidement de mes pensées dans lesquelles je m'étais une nouvelle fois totalement engouffrée et tentais du mieux que je pouvais me reconnecter à la réalité. La main que Thomas passa autour de la mienne y fut pour beaucoup. Les explosions qui retentirent alors le furent encore plus. Une alarme assourdissante ne tarda pas à retentir dans toute la ville. 

Mais trop tard.

L'adrénaline reprit bientôt le contrôle de mon esprit, reléguant le problème Eïleen au fin fond de ce dernier. Les grandes portes s'ouvrirent alors mécaniquement tandis qu'un des membres du Bras-Droit nous faisait signe depuis du haut du mur. Je n'en attendis pas plus pour appuyer sur l'accélérateur. Nous fusâmes à travers la ville à une vitesse très certainement non autorisée. Le tout ponctué par de nombreux cri de terreur d'Eïleen tandis que Thomas dégommait chaque soldat qui se mettait en travers de notre route (et que je roulais sur ceux qu'il manquait). Permettant ainsi d'ouvrir le chemin aux fourgons vides qui restaient derrière nous pour récupérer les immunes du bâtiment, les membres du Bras-Armés agrémentant la panique d'une bonne dose de violence en plus.

Exactement ce dont on avait besoin. 

Je m'arrêtais finalement en trombe devant l'immense bâtiment du W.I.C.K.E.D. Je n'en attendis pas plus pour bondir de la voiture et dégainer mon fusil alors que le comité d'accueil nous attendait de pied ferme. Je ne pris même pas le peine de compter combien ils étaient pour foncer dans le tas avec un rire de démente.