Chapitre 9 - Mai

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Il reste deux semaines avant le mariage de ma mère et je n'ai toujours pas adressé la parole à Nate. Je l'évite même, pour tout dire, depuis que je suis rentrée du bar, torchée comme jamais. C'est ma nouvelle amie, Olivia, qui m'a déposé à l'appart. Je n'aurais pas tout perdu ce soir-là. Les souvenirs sont flous, mais je me vois, soutenue par Livia, puis je vois Nate devant moi, jurant comme pas permis. Je me revois la tête plongée dans la cuvette des toilettes, à vomir ma vie, pleurant continuellement. Et enfin, quand j'avais fini, je crois que Nate a essayé de me ramener dans sa chambre, notre chambre et que j'ai commencé à péter un plomb. Tout ça pour me réveiller le lendemain, dans ma chambre, la bouche pâteuse, la barre en travers du crâne. Je me suis levée, doucement, je suis sortie prendre une douche, en tanguant tout le long du trajet. Il sortait de la salle de bain quand j'ai mis ma main sur la poignée.

- Tu vas mieux ?

- Hum.

- Écoute, il faut...

- Tais-toi, j'ai mal aux cheveux.

Il s'est poussé et je suis restée sous ma douche pendant très longtemps, avant de sortir pour prendre des cachets et aller me recoucher. Toutes les tentatives de Nate pour parler ont été balayées par mes refus. Alors qu'il est sur le canapé et que je suis en train de me servir un verre d'eau, il ouvre encore la bouche pour me parler.

- Mélissandre ?

Je choisis de ne toujours pas lui répondre. Et ça me fait mal, je ne vais pas me mentir.

- Bon, tu veux toujours que je vienne avec toi au mariage de ta mère ?

- Oui, je n'ai pas envie de lui expliquer toute cette merde.

- Ah, tu parles enfin, on va peut-être pouvoir discuter, j'en ai marre de ce comportement puéril.

- Tu n'as qu'à aller voir Ella ! Je suis sûre qu'elle n'a pas de comportement puéril.

Je lui tourne toujours le dos, je n'ai pas la force de le regarder quand je parle... je discerne juste le bruit du tissu du canapé et les pas de Nate sur le parquet, je sais qu'il s'est levé et se rapproche. Je ne veux pas qu'il me touche, je commence à partir dans ma chambre.

- Mélissandre reste là.

Je tremble par la colère que je perçois dans sa voix, mes pieds décident de faire n'importe quoi, je m'étale comme une étourdie au milieu de la cuisine, Nate se positionne sur moi, il me retourne comme une crêpe. Je lui fais face, il tient mes poignets au-dessus de ma tête. Il est torse nu, si je n'étais pas tant en colère, j'aurais envie de le lécher.

- Bon sang, Méli, comme ça, tu écouteras peut-être ce que j'ai à te dire.

- Lâche-moi !

- Arrête ! Tu es stupide, on dirait une enfant capricieuse, ça fait deux semaines que je tolère ça, mais je commence à péter un plomb ! Tu as entendu quoi au juste ? Seulement Ella me faisant des avances ? Et alors, ce n'est pas nouveau Mélissandre, et tu crois que je vais la baiser, elle, quand je t'ai toi ?

- Alors pourquoi tu lui as répondu oui quand elle t'a dit « ça ne te manque pas un peu tout ce que je sais faire » ?

- Parce que je suis un mec, oui, ça me manque parfois, mais c'est que du cul. Toi, je t'aime, elle, non.

Il se penche pour m'embrasser, je tourne la tête, il tient mes poignets avec une seule main et saisit mon menton pour que j'arrête de tourner la tête et embrasse mes lèvres.

- Et un jour ça te manquera tellement que tu iras la rejoindre, et je refuse de vivre ça.

- Mais arrête un peu, un jour tu sauras en faire autant qu'elle !! Mais là n'est pas la question, je t'aime, putain.

12 Mois...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant