Chapitre 4 - Décembre

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Depuis que Nate a constaté la part sombre en moi, il ne me lâche plus d'une semelle. On s'était disputé ce soir-là. Il tenait mes poignets fermement entre ses mains, pendant que je pleurais.

- Pas de ça avec moi Mélissandre, parles-en à quelqu'un, mais ne fait pas ça.

- Lâche-moi, tu me fais mal.

- C'est ce que tu cherches, non ? Avoir mal pour oublier, est-ce que tu oublies là, que je tiens à toi ?

- Lâche-moi !

Il avait lâché mes poignets et dans un élan de colère, je l'avais giflé avec plus de force que je ne le pensais.

- Vas-y, frappe-moi si ça peut te soulager, mais je t'en prie, ne te mutile plus jamais.

- Dégage, laisse-moi tranquille, je n'ai pas besoin de toi, je n'ai besoin de personne.

Je hurlais ça en pleurant, j'étais pathétique, bien sûr que j'avais besoin de lui, mais j'étais trop en colère pour le lui dire. J'ai commencé à frapper son torse de mes petits poings en répétant continuellement « je te déteste » et il est resté là, debout, devant moi, attendant que je finisse par m'écrouler par terre, car il savait très bien que ce n'était pas après lui que j'en avais. Puis il s'est accroupi lui aussi et m'a serré dans ses bras pendant que je pleurais, encore et toujours en lui demandant pardon.

Il m'a accompagné faire mon dernier test, celui que je redoutais le plus, mais avec son soutien cela a été plus facile à vivre. Il tient ma main pendant que je récupère l'enveloppe des résultats, puis je le lâche pour l'ouvrir, mais mes doigts tremblent beaucoup trop.

- Je n'y arrive pas... fais-le.

Sur ces mots, je lui tends l'enveloppe et je ferme les yeux par peur de croiser son regard. J'entends le bruit du papier qu'il arrache entre ses imposantes mains de sportif puis la feuille où sont inscrits les résultats. Il pose sa main sur mon bras.

- Tu vas bien, tu n'as rien, tout va bien se passer maintenant.

Je lui saute au cou et reste dans ses bras un instant, je voudrais lui dire mille fois merci, d'être là pour moi, de me soutenir, d'être mon ami tout simplement, mais les mots ne veulent pas sortir de ma bouche alors je reste suspendu à son cou sans dire un mot.

À la fin de la semaine, je retourne chez mes parents, enfin chez ma mère et mon nouveau beau-père. Il est sympathique, mais nous avons encore du mal à nous accorder tous les deux, même si nous nous entendons très bien ! J'appréhende les retrouvailles, ça fait des mois que nous sommes séparés et j'ai changé, je ne suis plus cette petite fille guillerette, et si je ne veux pas que ma mère pose des questions, je vais devoir jouer le jeu, mais est-ce que j'arriverais à la tromper ? Je ne sais pas encore. Au téléphone, elle a commencé à me dire que j'avais l'air bizarre, j'ai prétexté que c'était la fatigue, j'espère qu'elle m'a cru. Elle m'a demandé si Nate venait cette année, je ne lui en ai pas encore parlé, mais l'an dernier, il avait passé les fêtes de fin d'année avec nous, ses parents ne sont jamais chez eux et Nate se retrouve seul avec des domestiques, et ce n'est pas ce qu'il souhaite pour Noël, et ma mère le considère comme son fils donc c'est tout naturellement qu'elle espère l'avoir encore à la maison.

- Ma mère veut savoir si tu viens pour les vacances cette année ?

Il a ses yeux qui pétillent, mais il a un regard triste, il veut sourire, mais son visage reste fermé.

- J'ai déjà usé de votre hospitalité aux vacances d'hiver l'année dernière, je ne vais pas m'imposer cette année encore.

- Tes parents seront là ?

12 Mois...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant