Chapitre 3 - Novembre

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 Au bout de plusieurs minutes, après s'être échangés les places, les deux hommes ont finis par me laisser comme je l'avais prévu, seule et souillée. Sans se retourner, comme si je n'avais pas été là. J'ai dû rester recroquevillée sur moi-même pendant un moment avant de trouver le courage de ramasser mes vêtements et d'arriver à me lever. Oubliant ce que j'étais venue faire, j'ai fait demi-tour pour retourner dans ma chambre.

Ce soir-là, j'ai passé 3 heures sous ma douche à me frotter jusqu'au sang pour essayer d'enlever les images que j'avais en tête, mais c'était inutile, j'ai fini par arrêter puis j'ai enfilé un pyjama et je me suis emmitouflée sous mes couettes en pleurant encore et encore. Je me suis levée aux aurores complètement paniquée par ce que je devais faire à présent, j'ai commencé par aller à la pharmacie chercher de quoi anéantir toutes « chances » de grossesse. J'ai avalé le cachet directement puis j'ai pris la direction du labo pour savoir comment ça se passait pour les tests, mais je dois attendre 6 semaines... Et pour finir le tour, j'appelle un gynéco pour le reste, la conne au téléphone me dit qu'il n'y a pas de place avant la semaine prochaine et quand je m'énerve pour lui dire que j'ai vraiment besoin de faire ses putains de tests, elle finit par me caser le lendemain entre deux rendez-vous.

J'ai séché toute la journée, je suis restée dans ma chambre, prostrée sous ma couette. Je sursaute quand on toque à ma porte, j'ai peur d'aller ouvrir.

- Méli ouvre, c'est Nate.

Je me lève finalement, mais je n'ai pas plus envie de lui parler. J'entrebâille seulement la porte.

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Tu n'es pas venue en cours aujourd'hui, tu vas bien ? Je n'ai vu ton message que ce matin, qu'est-ce que tu voulais ?

- Rien, Nathan, rien du tout. Tu peux retourner dans ta fraternité, laisse-moi tranquille.

- Mais laisse-moi entrer Méli, qu'est-ce qu'il se passe ?

Je n'ai pas envie de lui répondre, je ferme juste la porte en criant à travers « va-t'en ». Je m'écroule au bas de la porte en pleurant à chaudes larmes. J'entends la poignée faire du bruit et la porte me pousser doucement. Je me relève pour la plaquer, mais je n'ai de toute façon plus de force.

- Tu croyais vraiment que j'allais partir comme ça ? Qu'est-ce que tu as ?

Je n'ai pas la force de lui dire ce qu'il m'est arrivé, alors je pleure sans m'arrêter. Il ne cherche pas à me faire parler, il me prend dans ses bras et serre fort, un bruit de douleur s'échappe de ma bouche et Nate recule, il soulève la manche de mon pull pour y découvrir de gros bleus. Tête baissée, je n'ose pas le regarder.

- Qui t'as fait ça ?

- Je ne sais pas... Je ne veux pas en parler.

Je vois qu'il est en colère, pas contre moi, mais il voudrait que je déballe mon sac, seulement, je ne peux pas, j'ai trop honte... Il m'attrape cette fois doucement, me porte et me dirige vers le lit, il retire ses chaussures puis nous nous allongeons tous les deux, il m'enlace.

- Ne pleure plus petite Méli, je suis là.

Il est resté avec moi toute la nuit, resserrant son étreinte lorsque je me mettais à pleurer. Il a fini par s'endormir, il est tôt et je suis déjà réveillée, je n'ose pas bouger, je ne veux pas le réveiller, mais je me mets à pleurer, encore, il s'agite et ressert ses bras autour de moi en murmurant doucement un « shhhhh » apaisant. Je me rendors encore et me lève en sursaut quand je sens une main effleurer ma joue.

- Désolé, ce n'est que moi Méli, je dois aller en cours, mais je reviens ce soir.

- Tu ne devrais pas revenir Nathanaël...

12 Mois...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant