Emeraude est une jeune femme indépendante, distante et froide depuis la mort de sa famille. Elle vit avec sa grand-mère à New York. Mais sa vie n'est pas aussi banale qu'on peut le penser, elle a des capacités extraordinaires, et n'est pas seulement...
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Je rentre en me tenant les côtes et en boitant. Je sens une petite main tenir ma hanche, quand j'ouvre plus grandement les yeux, je remarque que le petit bonhomme m'aidait à marcher. Il m'aida à monter dans mon appartement gentiment, et m'a même mit de la crème sur mes blessures.
Il allait partir mais je l'appelle.
- « Restes donc manger un bout avec moi. » l'invitais-je poliment
Il referme doucement la porte et revient sur ses pas. Je nous cuisine simplement des pâtes au fromage, et il les dévore.
- « Tu as beaucoup mal ? » il demande, d'une voix délicate et enfantine en pointant ma pommette éclatée
- « Non, ce n'est rien. »
J'étais assez surprise du fait qu'il se mette à parler. Nous nous installons donc confortablement devant la télévision, puis il s'endort, la tête sur mes genoux. Je me surprends à caresser sa petite tête, il avait l'air apaisé. Un flash du visage de Steve me revient en tête. Ma main se glisse dans mon soutien-gorge, et j'en sors une photo, que Peter avait prise avec Steve et moi, je la garde toujours sur moi, au cas où je meurs, je veux qu'ils soient près de moi d'une manière ou d'une autre.
Le petit gesticule en couinant, puis attrape fermement mon haut dans ses mains. Il se redresse vivement en haletant et en pleurant.
- « Ça va aller, je suis là, rien ne t'arrivera. » le rassurais-je en l'entourant de mes bras
- « J'ai peur qu'ils reviennent me chercher. »
- « Qui ça ? » lui demandais en m'éloignant, sans le lâcher
- « Mes parents. »
Il se met à sangloter plus fortement. Je le porte pour l'asseoir sur mes genoux puis je l'enlace en le berçant. Le petit ne parvenait pas à se calmer, alors je tentais quelque chose. Laura m'avait dit que parfois, chantonner aidait les enfants à se calmer. Alors je me mets à chantonner.
Ses soubresauts s'étaient arrêtés, sa petite tête s'était calée sur mon épaule et ses yeux étaient fermés. Il dormait paisiblement désormais. Comme je ne parvenais pas à dormir, je le regardais en replongeant dans ma mémoire. Je pensais à nouveau à lorsque j'étais chez Clint et Laura, ils sont si beaux ensemble. Je sais pertinemment qu'au fond de moi, j'aimerais être aimée ainsi et avoir une vie de famille. Mais je suis incapable d'aimer, je n'ai pas de cœur, je ne pourrais jamais offrir à un enfant l'amour d'une mère.
Mais malgré ça, je m'occupais tous les jours du petit, qui parlait de plus en plus. J'ai préféré ne pas lui parler de sa famille, et je ne lui ai jamais demandé son nom, je l'ai surnommé simplement « petit ». Lui non plus ne savait pas mon nom, et on s'en fichait.
