Parce qu'il faut un début.

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Note : Pour ma Kamisama adorée , je ferai beaucoup de chose. En voici une.
Il existe un compte dessin sur instagram pour la fic, @ wasred_ 
J'espère que vous allez aimer cette nouvelle aventure.


Il la regarda. Une légère pluie tombait sur son marbre blanc.

Tout était terminé, il ne verrait plus jamais les astres dans ses yeux. Il fallait passer à autre chose. "Laertes meurt. Ils meurent tous à la fin.", lui avait-il dit une fois. Pourtant, il était toujours là, lui. Bel et bien en vie. À croire que le suicide n'était plus aussi commun qu'à l'époque. Il irait se noyer dans les restes scintillants de ses rêves détruits. Le garçon jeta la dernière anémone blanche de son bouquet sur la terre face à la pierre. C'étaient ses fleurs préférées. Drôle de plante inspirant l'abandon, la rupture. Sombre ironie, maintenant qu'il ne pourrait plus le voir, il penserait à ses fleurs et à l'air heureux qu'il affichait en les promenant sous ses yeux. Il ne s'était jamais douté qu'il aimait autant cet homme jusqu'à ce qu'il quitte sa vie un jour, la tête dans les étoiles et le nez un peu blanc.

"Tu avais dit que tu me sauverais, Laertes.", il caressa des yeux le nom du mort. "Regarde combien je suis seul maintenant. Ton Ophélia est seule. Elle chante dans sa folie, les pieds dans la rivière. Qui pourra l'empêcher de tomber dans les bras d'Hamlet ?"

Il fit un pas en arrière, son chauffeur l'imita tout en lui tenant le parapluie. C'était un adieu définitif. Une dernière conversation dans le vide, pleine de sens. "Je pense que nous pouvons y aller, Charles. Je n'ai plus rien à faire ici.

- L'avion est déjà prêt, Monsieur."

Ils se mirent en marche vers la voiture, abandonnant derrière lui le bouquet dispersé face au marbre blanc, baigné de lettres dorées. Il devait aller de l'avant. Oublier. Continuer à avancer.

En montant dans la voiture, il regarda une nouvelle fois son écran de téléphone. Celui était vide de toutes notifications. "Prévisible.", pensa-t-il. Il avait déjà regardé il y a quelques minutes, ce n'était pas en l'espace de deux ou trois qu'un message serait parvenu jusqu'à lui. À vrai dire, il n'en avait pas reçu depuis cinq ans. Pourtant, il continuait à espérer. À fixer la petite icône de sa messagerie, en vain. Attendre ne servait plus à rien. L'homme soupira avant de jeter un coup d'œil au magazine de mode entre ses mains.


"Puisse Heimdall te montrer de plus belles étoiles

que celles que tu croyais voir."

On My OwnWhere stories live. Discover now