Un Simple Mouchoir [Zevis] | TERMINÉE |

III ~ Mavis

   Je me trouvais vraiment trop naïve. J'avais dû être ridicule devant lui, mais tant pis ! Avec des joues roses, je remontai dans mon bureau pour me remettre à travailler, bien que j'avais souvent la tête ailleurs. Zeleph Dragnir... Un homme discret, rayonnant de mystères, et que je n'avais jamais remarqué auparavant. 

Je me surpris plusieurs fois à penser à ses cheveux noirs, à ses yeux sombres, à son demi-sourire timide... Et plus d'une fois, comme une véritable adolescente, je descendais et faisais mine de parcourir les bureaux de regard, alors qu'en réalité, je m'étais arrêtée plus d'une fois sur Zeleph qui travaillait avec une certaine ferveur. Pourquoi avais-je autant voulu l'observer ? Je ne savais pas vraiment.

Comme une enfant, j'attendis dix-huit heures avec impatience, devant l'immeuble. L'heure semblait approcher avec une lenteur extrême. Je me surpris à me demander si j'étais assez belle : j'ignorais normalement le regard des autres, mais aux côtés de Zeleph Dragnir, mon cœur semblait détraqué.

Des pas résonnèrent enfin dans la rue ; je me retournai avec précipitation et rejoignis enfin mon employé, habillé d'un jean et d'une chemise, soit de manière décontractée. Nous nous saluâmes avec un léger sourire puis prîmes le chemin vers un café du quartier ; je remarquai qu'il était assez réservé car il parlait doucement et peu, tandis que je trouvais avec peine un nouveau sujet de discussion à chaque fois, et ceci continua devant nos chocolats chauds, bien qu'une fois à l'abri des regards, je le trouvais bien plus ouvert. Riant et parlant peu à peu avec plus de vivacité puisque nous étions plus à l'aise, nous finîmes par nous tutoyer. Yeux joyeux, nous discutions en nous regardant avec attention, sans que cela nous gêne pour autant.

— Chère Mavis, je te propose un déjeuner la semaine prochaine, le jeudi, au restaurant en face de notre lieu de travail.

— Accepté ! souris-je.

Lorsque nous nous quittâmes une heure plus tard, chacun partant dans des directions opposées, je sentis comme un trou dans le cœur. Un vide.