I ~ Mavis

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   Satisfaite, je rangeai mes affaires dans une sacoche blanche – le noir étant trop sérieux et pessimiste – éteignis les lumières de mon bureau et sortis pour fermer à clef. Aujourd'hui encore avait été une journée pleine de surprises ! On m'avait présenté plusieurs nouveaux jouets et peluches ; je devais avouer que pour une PDG, j'avais plus l'air d'une enfant qui voulais tout tester, infatigable et munie de grands yeux d'émeraudes toujours remplis d'étoiles. J'avais particulièrement aimé ce chat bleu ailé, Happy : une peluche qui parlait et répandait de la joie.
En passant les portes de la sortie, je sautillai de bonheur, riant de bon cœur : j'aimais beaucoup mon travail quand on ne parlait pas de tous ces papiers et réunions, ayant gardé mon âme d'enfant. 

   Aux alentours de vingt heures, les rues étaient noires, souvent désertes et calmes, et uniquement éclairées par des lampadaires, laissant de nombreux coins d'ombres douteux. Heureusement, mon appartement n'était qu'à deux rues de mon lieu de travail - détestant me lever tôt, j'avais préféré m'installer peu loin.

— Mademoiselle Vermillion ! criait une douce voix masculine.

Je m'arrêtai et me retournai précipitamment pour voir un jeune homme courir en ma direction. Légèrement essoufflé une fois arrivé devant moi, je pouvais l'observer de plus près : cheveux noirs en bataille avec un petit épi, des yeux sombres reflétant pourtant la douceur d'un ange, avec une peau parfaitement lisse et très claire. De légères rougeurs sur ses joues accentuaient cet adorable et timide sourire à peine esquissé. 

— Je crois que vous avez égaré ceci...

Il tendit la main pour me présenter mon mouchoir porte-bonheur, orné de trèfles dorés.

— Oh ! Oui, en effet ! Merci beaucoup, monsieur... Monsieur ?

La tête toujours levée vu sa haute taille, je la penchai légèrement sur le côté, l'interrogeant du regard.

— Dragnir. Zeleph Dragnir. Je suis sorti peu de temps après vous...

Je me sentis – une énième fois – gênée de ne pas connaître tous mes employés, mais ils étaient si nombreux, bien que ce ne soit pas une réelle excuse...

— Je vais vous laisser rentrer, mademoiselle. Un plaisir de vous avoir rencontrée.

— De même.

Après une poignée de mains formelle bien qu'en nous fixant, comme curieux, je rentrai chez moi, déstabilisée : ce Zeleph m'intriguait.

Un Simple Mouchoir [Zevis] | TERMINÉE |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant