Blue Lace [EN PAUSE]

4.1

Barbara Parker (1)

Quoi de plus beau pour commencer la journée si ce n'est un magnifique petit paquet de policiers dans la contrée ? Comme s'il n'y avait pas assez de problèmes comme ça. Ce qui était sûr, c'est que quelque soit la raison qui les amène, ils n'allaient pas tarder à foutre leurs nez dans les affaires de Lace. Mais lui, Blue Lace, King's Mafiosi, ne comptait absolument pas se laisser prendre comme un débutant. Marylin, une de ses associés l'avait averti, il n'allait pas rester les bras croisés et compter les nuages avec cette information, oh que non. Un petit appel vers le chef de la police du New Sharon s'impose. Devon Havrek était un bon ami, cette histoire allait très vite être réglée.

Lace ignorait vraiment qu'il avait affaire à Barbara Parker ...

- Devon ? C'est Lace. J'aimerais que tu passes chez moi aujourd'hui, possible ?

- Ah, Blue Lace, toujours aussi aimable ! Je vais bien, merci et toi ?

Lace leva les yeux au ciel.

- Devon. C'est urgent. Peux-tu passer oui, ou non ?

- C'est bon, c'est bon, j'arrive Sa Majesté. Donne-moi une vingtaine de minutes.

Lace raccrocha en se disant pour la ènième fois qu'il allait finir par tuer ce Devon tellement il l'énervait. Vous savez, ce genre de personnes, attitude à la con, blagues à la con, langage à la con, bref des cons quoi. Mais, il était le chef de la police, un chef avec assez de contacts et mine de rien, la moitié de son trafic reposait sur son bon vouloir alors il n'avait qu'à le supporter. De toute façon, il le payait pour ça.

Il avait rencontré Devon par pur hasard, dans un bar perdu. À cette époque-là Devon était en pleine débauche, il avait l'air si abattu, comme si la vie lui faisait continuellement du tort. Peut-être était-ce le cas, Lace n'en savait rien, même jusqu'au jour d'aujourd'hui puisque c'était un homme très discret sur sa vie personnelle. Toujours est-il que dans ce bar, il racontait un charabia fou et disait quelque chose comme vouloir gagner rapidement de l'argent, que son job seul de chef de police ne lui convenait pas. Lace a juste su saisir l'occasion, ivre ou pas un accord était un accord.

Tandis qu'il se perdait dans ses pensées, on toqua à la porte de son bureau. Mael ouvrit lentement la porte et s'assura que son mentor était bel et bien présent. L'instant de vérité était arrivé et il ne pouvait y échapper. Lace souffla intérieurement, ce qu'il aurait pu donner pour ne pas être là à cet instant était inestimable. Cela signifiait s'ouvrir, devenir vulnérable et Lace détestait ça. Mais il le devait bien à son petit. Celui-là même qui hésitait toujours à entrer.

-Entre, Mael.

Il s'exécuta aussitôt. Mael était quelque peu stressé, il savait qu'il acculait un peu trop son mentor mais il estimait devoir savoir le fond du problème. Pourquoi Blue Lace en faisait-il toute une histoire alors ? Mystère du siècle. M'enfin, il comptait bien le découvrir aujourd'hui. Il s'avançat doucement vers Lace et s'assit en face de lui.

- Eum, bonjour Lace. Comment tu vas ?

- Vas droit au but Mael, s'il te plaît. Répond-il en levant les yeux au ciel. Tu veux que je t'explique ce qu'il se passe avec Avrel pas vrai ?

- Ouais... Enfin, tu peux m'occulter les détails tu-

- C'était il y a plusieurs dizaines d'années.

" Ah oui, il perd pas de temps lui ! " pense Mael tandis que Lace reprend.

Écoute bien ce que je vais te dire, car je ne me répéterai pas. Je vais te raconter mon histoire, comment je suis devenu ce que je suis. Comment une seule personne a détruit nos vies. Tu n'es pas sans savoir que les hommes les plus riches de ce monde règlent le compte de leurs ennemis le plus souvent en les liquidant. Mais comment et où trouver des tueurs à gage qui feront bien le boulot et surtout qui ne feront jamais de chantage ?

C'est là où Galdro Bial Diablo intervient. Le diable personnifié. Il a compris que trouver de bons tueurs à gage pourrait être fructueux. Mais qui alors ? Ceux de son époque étaient âgés et ne se laisseraient certainement jamais rouler de la sorte. Dans son esprit tordu est alors née une horrible idée : pourquoi ne pas former des tueurs à gage ? Des chiens à tout faire, communément appelés Butlers ?

Mael déglutit. La suite n'annonçait rien de bon.

Mais tu conviens avec moi que des Butlers ne se trouvent pas dans la rue. Il a monté avec ses collègues une liste de critères pour 7 enfants qu'ils kidnapperaient. 7 orphelins. 7 Élus. Ou 6 devrait-on dire, puisque Diablo et ses acolytes sacrifiaient le 7e au dieu Baal qu'ils adoraient. On appelait toute cette machination le Système. Tu dois bien t'en douter, j'ai été choisi avec mon frère Ráma pour devenir l'un des 7 Élus. Avec Avrel aussi. On a été enlevé à notre douce enfance, pour qu'on nous apprenne à tuer. Le pire dans tout ça c'est qu'on ne recevait aucun bénéfice. On était juste des chiens.

Là-bas pendant deux ans c'était l'enfer. On nous éduquait dans des conditions drastiques, on suivait un traitement pire que la chimiothérapie pour surdévelopper à chacun de nous un sens. Dans le simple et pur objectif d'éliminer. Le mien était la vue, le Viseur. Celui de Ráma est l'instinct, le Radar, qu'il peut connecter à son esprit. Pour Avrel c'était l'ouïe, l'Écoute. On était le trio de choc. Celui qu'on ne remplacerait pour rien au monde, parce que oui, les autres étaient remplacés, ils les tuaient. Et un nouveau Cycle recommençait. Dans notre trio, Ráma et Avrel qui était mon meilleur ami, sont tombés fous amoureux l'un de l'autre. C'était un de ces amours sincères et si beau à voir, que même Diablo n'y trouvait rien à redire.

Avrel aimait vraiment mon frère. Je crois que c'est pour ce même amour qu'il a voulu tout changé, faire bouger les choses. Il voulait un futur meilleur pour Ráma, c'est pourquoi il a songé à se rebeller. Il a mis du poison dans l'eau de vie que les gardes du château buvaient tard le soir. Du poison que Diablo donnait aux ex Élus. Je ne sais toujours pas comment il a fait pour s'en procurer mais ce qui est sûr, c'est qu'on a mis le feu au château cette nuit de décembre. Un feu qui a tout ravagé, Diablo et sa délégation, les gardes, les servantes, tout. Même Avrel au final. Du moins on en était sûr jusqu'à il y a quelques jours. Il nous avait sauvé au péril de sa propre vie. Ráma ne s'en était jamais remis.

- Et je ne sais pas si je m'en remettrais un jour.

Ráma venait d'entrer. Il avait l'air d'avoir tout écouté. Lace sursauta légèrement. Il avait été tellement absorbé qu'il ne s'était pas rendu compte qu'il y avait quelqu'un. De toute façon, il ne possédait pas l'Écoute.

Mael par contre était complètement bouleversé. Il n'aurait jamais cru que Lace s'ouvrirait ainsi sur une histoire si sombre, si complexe. Et il savait qu'il lui avait en plus de ça occulter quelques détails. Il était littéralement soufflé.

- Puisque Blue semble vouloir te mettre au courant de tout, il semblerait que le Système ait été remis en place, avec un autre détraqué à sa tête. Voilà pourquoi il a paniqué tous les aïeuls quand tu as disparu. On a bien cru que tu aurais été sacrifié, tiens ! Complète Ráma.

- Ah. Était juste capable de dire Mael.

Lace souffla un bon coup. C'était une bonne chose de réglée. De toute sa vie il ne s'était jamais autant exprimé d'un seul coup. Mael devrait remporter un oscar rien que pour ça. Il n'avait même pas le temps de finir sa réflexion que la Madre entra précipitamment dans le bureau.

- Lace , tiens une lettre vient d'arriver pour toi ! Une lettre de la police !

Lace tiqua. Une lettre de la police ? Devon était mort en route ou bien ? Il déplia la lettre et nota l'expéditeur:

Barbara Parkers-police de l'Upper Zeit

" Ah, les policiers, toujours aussi efficaces pour se foutrent dans les affaires des autres. " pense Lace en s'engouffrant dans son fauteuil, prêt à lire.

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Je tiens à m'excuser pour ce retard phénoménal. Je devrais aller prendre mon prix en même temps que Mael... Mais bon, j'ai lutté pour ne pas supprimé Blue Lace , vous savez le syndrome de la Page Blanche et tout...

Quoiqu'il en soit, je suis de retour en forme avec Kendji Girac haha !