Première partie.
J'étais a peine réveillé.
— Oui entre.
Elle s'exécuta et s'assit sur mon lit, ses mains étaient collés l'une à l'autre, comme si elle cachait quelque chose de secret.
— Regarde qui nous a rendu visite ce matin, dit-elle en souriant.
Elle ouvrit les mains et laissa s'échapper un grand papillon pourpré.
Le papillon fit le tour de la pièce, il était très beau, on pouvait voir sur ses ailes des formes géométriques parfaitement droites. Je pouvais sentir près de moi la chaleur du corps de Séphora, voir son bras nu posé sur mes draps.
Je la désirais.
— Petit déjeuner ? Me dit-elle en m'extirpant de ma rêverie
— Heu, oui oui.
Elle sortit de ma chambre, et une fois habillé je fis de même. En bas Damaris et Adam étaient déjà attablés, Abel dormait encore sans doute. Je m'assis à côté d'Adam, il me tendit du lait et un morceau de pain que je découpais en morceau avant de le tremper dans mon bol en terre cuite.
— J'ai fait un rêve étrange, dit Damaris
— Raconte moi.
Son visage se contracta tandis qu'elle essayait tant bien que mal de s'en souvenir.
— Je pense que, c'était un serpent qui me mordait... Oui voila c'est ça un serpent jaune et vert me mordait et j'étais paralysée.
Au moment ou elle eu finit sa phrase nous entendîmes Abel descendre les escaliers d'un pas très lent. Il était enveloppé dans sa couverture.
— Séphora ?
Elle se retourna dans sa direction.
— Oui Abel ?
— J'ai de la fièvre, monte moi du lait chaud s'il te plait.
Et il remonta dans sa chambre.
Mon regard se porta sur mon bol, il vibrait. La table vibrait aussi.
— C'est quoi ça ? Dis Damaris
Puis la terre trembla. La terre trembla dans un rugissement apocalyptique, je voyais la salle à manger trembler, les assiettes tomber au sol, les chaises se briser avec fracas. Puis il y eu de la poussière partout et alors je ne pouvais qu'entendre les cris de mes sœurs.
Quelques minutes plus tard le sol cessa de se révolter, et la poussière retomba progressivement. Je toussait et je ne voyais pas la porte de sortie, la poussière piquait mes yeux les faisant pleurer. Je marchais à tatillon quand j'entendis la voix de Damaris, « Jonas par ici ! » , cela venait de ma gauche, je me tournait et marchait vers sa direction.
Je vis la main de Damaris sortir de la poussière, je l'a pris et elle m'entraîna vers la lumière.
Adam et Sephora avaient eux aussi réussi à sortir, la cabane elle avait l'air intacte.
Mais je posais mon regard du mauvais côté, ce n'était pas la cabane qui devait être l'objet de mon attention, non, c'était la montagne qui était sortie de terre cinq kilomètres plus loin.
— Vous avez vu ? Dis-je
— Oui, c'est sûrement ça la cause du tremblement...
Quand la poussière fut définitivement retombé nous rentrâmes a l'intérieur, et Sephora alla s'assurer que Abel allait bien.
Damaris me regarda.
— Il faut que l'un d'entre nous aille voir, dit-elle.
Elle avait raison, et Abel étant malade et Adam muet...
— J'irais.
