Chapitre 2

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Ils redescendirent quand ils furent sûrs que les gardes étaient loin. Puis ils se dissimulèrent à l’ombre des bâtiments et les longèrent jusqu’à arriver sur une petite place ou se tenait une auberge à l’apparence miteuse. Avant d’entrer le voleur se retourna vers la jeune fille et lui remit sa capuche en lui disant :
- A l’intérieur il faudra faire attention, c’est un repère de brigands. Je ne suis pas assez cruel pour te tuer mais eux si, alors méfie toi. Et ne dis rien.
Elle acquiesça et ils entrèrent. A l’intérieur le bruit général était abominable. Il régnait un tel désordre qu’on ne pouvait même pas voir ou était le comptoir. Les serveuses se démenaient pour arriver aux tables tout en évitant les clients qui ne se gênaient pas pour les accoster. Ces mêmes clients se disputaient de part et d’autre de la pièce, les insultes et les coups de poings fusaient.
Les deux silhouettes encapuchonnées se faufilèrent péniblement jusqu’au comptoir. C’est alors qu’un homme aussi haut que large avec une immense barbe apparut et dit d’une voix grave :
- Qu’est ce que je vous sert ? Mais sachez que nous ne vendons pas d’alcool aux enfants, dit-il en relevant un sourcil en attente d’une réponse.
Le voleur retira sa capuche et fixa froidement l’aubergiste :
- Nous ne sommes ni des enfants ni des imbéciles venus boire ta bière infâme. Je veux voir l’homme se trouvant dans l’arrière boutique….
L’aubergiste surpris fronça les sourcils et eu l’air de comprendre quelque chose, ensuite il fut ... plus craintif. Il répondit plus bas :
- Oui venez je vous y emmène tout de suite.
Il fit signe de le suivre et il se dirigea derrière le comptoir et ouvrit une porte. Le voleur regarda sa compagne lui fit un geste entendu et ils suivirent l’homme derrière la porte. Ils pénétrèrent dans une petite pièce munie d’une table et de deux bancs. Elle était éclairée faiblement. L’aubergiste parti en refermant la porte. Sur l’un des bancs se trouvait un homme au teint blanchâtre et au corps squelettique . Lorsqu’ils les aperçus, un sourire fendit son visage cadavérique :
- Ah, Alex approche, tu as ce que je t’ai commandé ?
Le voleur se prénommait donc Alex pensa la jeune fille. Elle décida de conserver sa capuche sur un geste de celui-ci.
Le dénommé Alex s’approcha de la table et s'assis en face de l’homme.
- Oui j’ai ce que vous m’avez demandé mais avant je veux voir la récompense.
L’inconnu sortait une bourse de son habit quand son regard se posa sur la jeune fille dissimulée par son manteau, Alex pris la parole :
- Ne vous inquiétez pas c’est une personne de confiance.
L’homme hésita mais il sortit tout de même la bourse et l’ouvrit devant Alex. Elle était remplie de pièces d’or. Alex hocha la tête et sortit à son tour le précieux vase, le déballa et le présenta au commanditaire. Celui-ci eu l’air ravi, il se saisi du vase en remerciant Alex de son service et en disant que ce vase appartenait il y a longtemps à sa famille et qu’il était heureux de le retrouver. Alex pris la bourse, se leva et pris congé pendant que l’homme admirait le vase. Lui et la fille sortirent par la porte de derrière et se retrouvèrent dehors dans une rue assez large et éclairée par des torches. Un cheval noir attendait là.
- Tu t'appelles donc Alex ? dit la jeune fille qui retira sa capuche.
- Oui et toi je ne t’ai pas demandé ton nom. L’as-tu oublié aussi ?
- Non j’ai conservé quelques bribes de souvenirs, inutiles malheureusement, sauf pour ça. Je crois que je m’appelle Any.
- Any ? Et bien enchanté, mais sache que je n’aime pas le fait de t’avoir avec moi.
- Je sais et je ne l’aime pas non plus crois moi, mais je n’ai pas le choix.
Il la regarda pensivement puis se rappelant qu’ils étaient fugitifs décida de partir. Il y avait des provisions, des couvertures, des couteaux, et tout un matériel de voleur dans les sacoches accrochées à la selle du cheval. Alex fit grimper Any sur le cheval. Celle-ci tremblait, c’était la première fois qu’elle voyait un cheval. Il grimpa à son tour pris les rênes et fit partir le cheval. Ils parcoururent la ville jusqu’à arriver à des murs de plusieurs mètres gardés par une immense porte et des sentinelles.
Les sentinelles ne posèrent pas trop de questions et les laissèrent passer sans problèmes. A l’extérieur de la ville Alex lança le cheval au galop. Ils se dirigeait vers une grande plaine avec quelques arbres, des buissons, des rochers et de l’herbe à foison comme seul habitants. Any n’apercevait aucun animal de là où elle se trouvait. Il repris soudain la parole :
- Alors tu ne te souviens de rien d’important ?
- Non à part le langage, et les éléments comme une auberge, des murailles, un cheval je sais ce que c’est mais je ne me rappelle pas en avoir déjà vus.
- Et tu te souviens où est ce que tu te trouves ?
- Non pas du tout. Je me suis réveillée sur la plage il y a, je pense deux semaines et depuis je me cache dans la ville dans laquelle tu m’as trouvée.
- Tu t’es réveillée sur la plage ? Est-ce que tu te souviens d’un naufrage ou quelque chose comme ça ?
- Non, je ne me souvenais de rien et puis c’est revenu petit à petit mais ça c’est arrêté à là où j’en suis en ce moment. C’est un pêcheur qui m’a trouvée et amenée en ville il m’a donné un peu de pain, des vêtements et cette cape. Mais il ne pouvait pas s’occuper éternellement de moi alors je suis partie.
- Si tu n’avais rien comment as-tu eu ces chaînes ? dit-il en désignant ses poignets.
- Je n’avais pas exactement rien je possédait deux bagues et un collier avec des pierres bleues, je les ai échangées.
- Des saphirs ? Contre de simples chaînes ensorcelées ?  Tu t’es faite avoir. Une seule bague aurait suffi et encore… soupira  t’il.
- Ah mince je pensais que ça valait une fortune et que c’était très rare c’est ce que m'as dit le vendeur.
- C’est peut être pas à la portée de tout le monde c’est vrai, mais c’est tout sauf rare. Ce genre de sort est employé par les gardes des prisons pour éviter des évasions.
Il commençait à s’énerver, puis se rendant compte que c’était cause perdue car on ne pouvait plus récupérer les pierres, il baissa le ton et dit :
- Enfin bref ce n’est pas grave… est ce que tu te rappelles au moins comment fonctionne ce monde ?
- Avec l’argent j’ai cru comprendre, répondît-elle l’air dubitatif.
- Oui c’est vrai mais tu sais que l’on peut utiliser la magie ?
- Oui…. Je crois, dit-elle l'air complètement perdu.
- Bon reprenons depuis le début. Sur ce monde il existe plusieurs races, comme les elfes, les humains, les nains etc… chaque être vivant possède un pouvoir appelé magie. Celle-ci est plus ou moins puissante d’un être à un autre. C’est ce qui décide principalement l’avenir de chacun d’entre nous. Pour certains elle est pratiquement inexistante. Mais nous ne pouvons pas en disposer librement, il faut en quelque sorte un catalyseur.
- Un catalyseur ?
- Oui, un objet ou un animal qui est le réceptacle de ton pouvoir et te permet de l’utiliser.
- Mais les gardes n’utilisait pas de magie.
- Oui car ils sont sûrement liés avec un objet de type combat comme tout les guerriers de ce monde. C’est-à-dire qu’ils sont liés à des objets comme des épées, des boucliers, des poignards… tout ce qui sert à se battre. Le corps et l’objet sont liés, c’est pour ça que l’ont possède un objet commun avec ce que l’on est ou ce que l’on utilise le plus. Les gardes avec des armes, les artisans avec des outils… mais l’objet avec lequel on est lié impose des limites. Premièrement celle de la magie contenue dans le corps du possesseur, et deuxièmement l’objet en lui-même. Le propriétaire d’une épée ne pourra utiliser qu’une magie de type offensive souvent liée à son objet. C’est pour ça que les gardes ne se sont pas servis de magie, ils n’avaient aucune cible à attaquer. Pour un certain nombre de personnes leur pouvoir est si puissant qu'ils sont liés à plusieurs objets. Ce qui leur permet d'user de plusieurs types de magie.
- Je comprends, est-ce que le rapport avec la magie change selon les races ?
- Oui, certaines races sont plus disposées que d’autres à avoir de grands pouvoirs et à se lier avec certains objets. Il y a tout de même des exceptions.
- Mais se lier avec un animal… quel sorte de pouvoir en ressort ?
- On peut déjà contrôler l’animal, il devient en fait un compagnon un être avec qui tu es constamment en contact. Et pour les pouvoirs, ils sont beaucoup plus variés mais ils ont pour limite l’animal que tu as, ou quel genre d’animal c’est, et sa capacité de résistance. Si tu pousses ton animal à bout il risque de mourir, et souvent le magicien avec, car leur lien est très fort.
- Oui je comprends, comment sais tu autant de choses ?
La question le surpris et il répondit, après quelques secondes de silence, avec désinvolture :
- Tout le monde sait cela, il n’y a rien de nouveau.
Ils chevauchèrent pendant encore trois heures, mais Any s’endormait et le cheval s’épuisait. Alex décida alors de s'arrêter pour le reste de la nuit. Il chercha un endroit en sécurité et découvrit des rochers dans lesquels ils pourraient se dissimuler aux yeux des brigands sans problèmes. Il installa les couvertures, posa Any complètement endormie, sur l’une d’elle et s’occupa du cheval. Enfin, ayant besoin de repos il s’allongea sur les couvertures. Ses sens étaient tout de même aux aguets du moindre bruit suspect.

La Fille Sans PeupleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant