Ingrédient 4- Une intrigue bien râpée

126 16 9
                                    

« Bah voilà, tu recommences avec tes conneries, L'écrivaine. Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire, une intrigue bien râpée ? Putain, t'es lourde avec ton besoin de mystère ! »
Premièrement Claudia, tout le monde a besoin de mystère dans sa vie, surtout si on est un auteur. En fait,
c'est comme le sel dans un gâteau : ça augmente les saveurs.
Tout est plus quand un film ou un livre comporte une bonne intrigue. On a envie d'en savoir plus ; on en a besoin.
C'est ce que j'appelle la drogue du lecteur. Call me a fool, mais c'est logique. C'est ainsi que le lecteur devient accro à l'histoire et a besoin de plus.
En gros, c'est bon pour toi, petit auteur qui veut la reconnaissance.
Alors, on arrive au bout « bien râpée ». Ça veut dire qu'en bref, tu dois bien parsemer ton intrigue dans le mélange à gâteau.
Il faut semer des graines de mystère et de révélations à chaque chapitre, afin de soulever les questions du lecteur.

"Ouah ? Qu'est-ce qu'il fait ici ? Il était pas mort ?" ou alors "Que va-t-il arriver dans le prochain chapitre si le méchatn est apparu ?"
Ce qui m'amène à mon prochain point. Il faut semer ces petites questions à la toute fin du chapitre afin de confectionner une pâtisserie que tout le monde apprécie : le cliffhanger. En gros, c'est quand tu finis ton chapitre avec un élément de surprise/de mystère. Par exemple, l'arrivée de Jean-René, qui choque Marie-Antoinette. Elle se demande qui il est, ce qu'il fait là, et si l'histoire est racontée de son point de vue, le lecteur se pose aussi ces questions. Elle va sûrement d'abord le prendre pour son mari et se demander ce qu'il fait là. Le lecteur, qui n'est pas encore au courant que Marie-Antoinette est la Marie-Antoinette et que Jean-René est le sosie bad boy de son mari, va être intrigué et voudra continuer à lire.
Après, il faudra quand même donner quelques indices, afin que certains lecteurs au QI élevé puissent deviner ce qui va arriver.
Par exemple, Marie-Antoinette pourrait se dire :
" La dernière fois que je l'ai vu, c'était dans un tout autre environnement, que dis-je, un tout autre monde. Un monde rempli de mascarades, de luxes et de bals costumés. La dernière fois que je l'ai vu, il avait une perruque frisée sur la tête et portait des habits de roi plutôt que cette ridicule coiffure agrémentée de gel. Mais surtout, la dernière fois que je l'ai vu, je le haïssais plus que personne. Maintenant, le destin me laisse une chance d'accomplir ma vengeance."
Tan-tan-taaaaan. Suspeeeeense. Cela soulève encore plus de questions, vu que je mettrais plus ce passage au début de l'histoire. À ce moment-là, le lecteur ne sait pas le nom de Marie-Antoinette. Il sait seulement qu'elle parle de façon vieillotte, qu'elle vient probablement d'une autre époque et qu'elle a rencontré quelqu'un qu'elle connaissait à cette époque. Et puisque cela se passe dans les années 2010, on se demande :
- Qui est cette personne ?
- Quel rôle jouait-elle dans la vie du personnage principal ?
- Pourquoi le personnage principal l'haït-il autant ?
- Qu'est-ce que Marie-Antoinette va faire pour exercer sa vengeance ?
- Comment se fait-il que ces deux personnages soient encore vivants, s'ils l'étaient il y a deux cents ans (Bon, on ne sait pas l'époque exact, mais on ne porte définitivement plus de perruque frisée, on est d'accord ?) ?
Bref, avec seulement un passage, on peut soulever une foule de questions auxquelles le lecteur voudra avoir la réponse.
Il y a cependant un truc qui ne fait que les chasser ; les faux-suspenses.
Je vous explique : un faux suspens est un suspens auquel le lecteur n'a jamais la réponse ou un suspens mal placé. Exemple de suspense sans réponse :
Au prologue
"Bernard se promenait dans l'atelier de la mafia de San Francisco. Il avait besoin d'un document super important. Victoire ! Sur une table, à côté de la lampe à souder et du fouet à prisonnier, il y avait ce qu'il cherchait. Il le saisit et le rangea dans sa poche. Soudain, il entendit un bruit et se retourna. Horreur ! Un homme tatoué à la barbe grise se tenait devant lui : Oracio l'avait retrouvé.
L'homme sortit un pistolet de son pardessus et, sans que Bernard puisse réagir, lui tira une balle en pleine tête.
La pauvre victime s'effondra, du sang coulant de sa blessure. Oracio eut un petit sourire triomphant et fouilla Bernard jusqu'à trouver ce qu'il cherchait : les plans des mines Barnes. "
Dans le chapitre vingt-quatre : Toujours rien entendu à propos des plans et on n'entendra jamais rien. Le pauvre Bernard, il est mort pour rien.

Exemple de suspense mal placé :
" Marie-Antoinette était allée aux toilettes. Lorsqu'elle tira la chasse d'eau, un souvenir lui revint..."
Et on met la réponse dans le prochain chapitre parce qu'on se pense intelligent. NON. NON, NON, NON. Putain. Excusez-moi, je me suis légèrement emportée. Ce que je veux dire, c'est que ce stratagème ne fera que chasser le lecteur. C'est beaucoup plus agréable de mettre :
" Marie-Antoinette était allée aux toilettes. Lorsqu'elle tira la chasse d'eau, un souvenir lui revint ; le reflet doré d'un gigantesque palais, les cris indignés d'habitants en colère et l'amer sentiment de tristesse qui avait accompagné l'exécution de Rose-Épine."
De cette façon, on se pose beaucoup plus de questions et on donne au moins un peu de viande au lecteur, qui peut essayer de faire des théories jusqu'au prochain chapitre.
Dans le cas du suspens sans réponse, il faut juste trouver un moyen d'intégrer l'élément sur lequel on a basé le mystère, ou tout simplement le supprimer.
Encore une fois, merci d'avoir lu ! J'espère que cet article vous aura aidé. N'hésitez pas à partager vos expérience et vos avis en commentaire, je répondrai toujours !
Allez, à plus tard les canards,
lecrivaine123

Comment écrire une bonne histoire ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant