stockholm syndrome - SREBRENICA

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3 septembre 2011

Pour l'instant, je n'ai lu que deux pages mais je suis déjà très émotionnelle. Je vais bientôt lire les pensées de ma mère sur son mariage avec mon père et j'ai vraiment hâte. Mais c'est trop difficile pour moi. Ça me fait du mal de lire tout ça. Elle avait l'air si heureuse, si innocente.. Qu'est-ce qui a bien pu lui arriver pour lui enlever tout ça? Pour lui enlever toute son envie de vivre?

Je sais que les guerres sont très difficiles à vivre et puis vu que mon père a été tué ils ont dus être séparés et tout ça. Mais je ne comprends pas pourquoi elle m'a abandonnée.. J'ai ma grand-mère, El Hamdulillah, mais rien ne remplace une mère. Je le vis mal et c'est dans mes années que c'est le plus dur d'être seule et où on a besoin du soutien d'une mère..

Ma grand-mère n'est plus si jeune et elle est malade. Elle a vécu la guerre elle aussi et elle a travaillé comme une tarée pour nourrir sa famille.

J'ai rangé le journal dans ma commode et je suis allée rejoindre ma grand-mère dans le salon. C'est le weekend alors je profite du temps que j'ai avec elle.

Grand-mère: Sara, tu as lu le journal? Je ne veux pas te presser tu sais mon coeur mais j'aimerais savoir. Tu sais que je suis là et que je peux aussi répondre si tu as des questions.
Moi: J'ai.. lu deux pages. J'ai une question avant d'être sûre de vouloir continuer la suite.. est-ce que tout s'est bien passé pour le mariage de mes parents?
Grand-mère: Oui, très bien. C'était vraiment génial. Mais tu verras, elle le décrit très bien elle-même dans le journal. Elle avait une manière très délicate d'écrire tu sais, elle savait écrire. Elle aurait pu être écrivaine.. Elle était très jeune, trop jeune pour mourir..

Je prends ma grand-mère dans mes bras. Des larmes coulent sur mes joues. J'aurais aimé connaître ma mère...

Je passe encore un moment avec ma grand-mère et pars m'enfermer dans ma chambre. J'ai besoin de connaître la vérité.

C'est comme un livre dont vous avez hâte de connaître la suite, et qui est tellement intéressant que vous avez envie de le lire d'une traite mais vous n'osez pas car il est tellement précieux que vous vous dites qu'après il y en aura plus jamais. Et puis relire une deuxième fois ne fait jamais le même effet.

J'ouvre le journal et lis encore..