Jack Daniel's

Chapitre 2: Pourquoi ?

19 décembre 2018; 13h56:

Assise sur le canapé de l'appartement de Louis, j'attends qu'il revienne.
Cela fait une semaine que je ne l'ai pas vu, alors ce matin, je suis sortie de chez moi et je suis allée chez lui.

Normalement, il rentre ici a 14 heure pour manger.

Je me tourne les pouces en observant la pendule suspendue au dessus de la télévision toujours éteinte.

Dans 4 minutes.

Dans 3 minutes.

Dans 2 minutes.

Dans 1 minute.

Maintenant.

J'entends la clef tourner dans la serrure puis se retirer, Louis s'apercevant sûrement que la porte n'est plus verrouillée.

Il entre et s'assied à coter de moi, déposant son sac à ses pieds.

- Eli, qu'est ce que tu fais là ?

- Je..

Il n'a pas l'air heureux de me voir.
Je ne finis donc pas ma phrase.

- Dis moi ce qui ne va pas.. Je te connais.

- J'ai peur Louis.

Une larme coule le long de ma joue.

- Demain je vais à l'hôpital, et cela fait une semaine que je ne t'ai pas vu..

Il me coupe en me prenant dans ses bras.

- Je ne t'oublie pas Eli. Je sais que tout ira bien.

Je ne répond pas à son étreinte et me contente de le regarder se lever pour aller prendre de la nourriture dans sa petite cuisine.

Son appartement est petit, décoré de plein de babioles de couleur.
Il y a une salle de bain et une pièce à vivre, avec son lit, son canapé, et sa cuisine, ainsi que plein de petits poufs autours d'une table basse en verre.

Depuis deux mois, je viens chez lui dès qu'un de nous a un problème.
On parle la nuit, et parfois on couche ensemble.

Mais je passe rarement en pleine journée.

Mes journées, je les passe au parc, à lire ou écouter de la musique.

Perdue dans mes pensées, je ne me rends pas compte que Louis est partit.
J'hésite à rester dans son appartement ou à retourner au parc.

Je me torture le cerveau un moment avant de me lever vers la cuisine.
Ça m'aidera à réfléchir.

Je me saisit d'une bouteille au hasard et la porte directement à ma bouche.
Je prends une longue gorgée, avant de me laisser tomber sur le carrelage.

•
12 novembre 2018; 22h50:

La lune était pleine ce soir.

Louis venait de m'envoyer un message me demandant de passer à son appartement.
Incertaine de la route, j'avais appelé un taxi et donner son adresse.

Une fois arrivée à destination, j'étais montée dans l'ascenseur et avais sonner à la porte.

Louis m'avait ouvert directement et m'avait pris dans ses bras, me serrant comme si j'allais disparaître.

- Entre.

Je m'étais installée sur son canapé et il m'avait parlé, longtemps.
Son monologue résonne encore dans mon esprit.

- Elisabeth, je me suis perdu. Pas dans le sens que je ne connais plus mon chemin, non. C'est juste que quand je suis arrivé à l'hôpital ce matin, j'étais fatigué. J'avais pas envie d'aller voir les patients, d'apprendre à guérir des gens, d'être gentil, de sauver des vies.. Eli, comment peut-on avoir la flemme de sauver des gens ? Je me sens comme une horrible personne...

Je l'avais coupé en l'embrassant.
Je m'étais décollée de ses lèvres et lui avais répondu:

- Tu n'es pas une mauvaise personne Louis, rassure toi. La fatigue ça ne se contrôle pas je..

C'était à son tour de m'embrasser.

Lorsque qu'il eu relâcher mes lèvres, je pris le temps d'observer son visage.

Ses traits étaient fin et détendu, comme toujours.

Dieu qu'il était beau.

Je me rapprochait de lui pour passer mes doigts le long de son visage en le regardant dans les yeux.
J'avais encore envie de l'embrasser.

Comme s'il avait lu dans mes pensées, il captura à nouveau mes lèvres.

Je ne sais pas comment ni pourquoi, mais nous avions fini par coucher ensemble.

•

J'ai plus qu'à attendre ici.

Après quelques gorgées, ma peur c'est envolée.

Encore quelques unes et une joie idiote m'enivre.

Je me lève en titubant un peu et regagne le canapé gris de Louis, ma bouteille toujours à la main.
Je lis l'étiquette de celle-ci par automatisme, mais les lettres sont floues.

- J-jack.. Da.. Niel's.

J'éclate de rire et répète plus fort.

- Jack Daniel's !

Hilare, je cris:

- Je suis entrain de m'enfiler le Jack Da' de Louis.. Il va me butter !

Puis je recommence à rire.

Après m'être sifflé un bon quart de la bouteille, je m'allonge sur le canapé, qui me semble bien confortable à présent.
Je ferme les yeux en laissant les cheveux et la bouteille pendre dans le vide.

Je vais m'endormir, et Louis va me tuer.

~