Le baiser.

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Trois jours passèrent où Guillaume se sentait extrêmement mal. Il ne voulait pas être ce genre de personne à mettre la faute sur le dos des autres pour se dédouaner. Ce qui s'était passé ce soir-là avait clairement été de sa faute. Et il avait pété un câble, sous l'accumulation des problèmes. Il décida alors d'aller s'excuser auprès d'Aurélien et d'essayer de lui expliquer que tout ça n'avait été qu'une connerie de sa part. Parce que oui, son opinion à propos de lui, bizarrement, lui importait. Il n'avait pas envie qu'il le détèste. Il le faisait déjà depuis si longtemps pour lui-même qu'il ne voulait pas en donner l'occasion à quelqu'un d'autre. Surtout quelqu'un d'aussi gentil qu'Aurélien qui n'avait fait qu'essayer de l'aider depuis le début. Et ce genre de personne, il les comptait sur les doigts d'une seule main, vraiment.

Il entra dans l'hôtel et sursauta en entendant le petit carillon lorsqu'il passa la porte d'entrée. Il ne se rappellait pas d'avoir entendu ce bruit la dernière fois. Mais en même temps, il avait été complètement sonné par la douleur. Il chercha du regard Aurélien au comptoir, mais il ne l'y trouva pas alors il décida d'attendre. Au bout de quelques secondes seulement, il entendit son pas traînant derrière lui et se retourna pour lui faire face.

« Bonjour, qu'est-ce que je pe- commença le plus jeune avant de s'interrompre en le voyant. Guillaume ? »

Aurélien s'arrêta de marcher et le regarda d'un visage impassible, à une bonne distance de lui.

« Qu'est-ce que tu veux ? »

Sa voix était dure et Guillaume frissonna en l'entendant. C'était de sa faute si cette distance était là, entre eux, comme d'habitude.

« Je voulais m'excuser, commença-t-il en s'approchant de lui, mais il s'arrêta en le voyant reculer.

— T'excuser ? railla Aurélien. Et pourquoi donc ?

— Pour t'avoir embrassé. Et pour comment j'ai réagis après. »

Un voile de tristesse passa devant les yeux d'Aurélien et Guillaume sentit son coeur se serrer. Il avait envie de s'approcher de lui et de le prendre dans ses bras.

« Pour t'avoir fait du mal et crié dessus. J'aurai jamais dû agir comme ça.

— J'espère que tu sais que t'as agis comme un véritable salaud. Et je parle pas du baiser.

— Je... J'étais paniqué par ce que mon corps venait de faire. Ajoute ça à tous mes autres problèmes et tu te retrouves avec mon état d'esprit de la journée. C'était une connerie, une simple connerie, dit-il en baissant les yeux d'un air coupable.

— Non. »

Il releva le visage et croisa le regard empreint de douleur d'Aurélien.

« Ce baiser, c'était pas une connerie. Si tu n'avais pas pris les devants, je t'aurais sûrement embrassé moi, dit le plus jeune en s'approchant lentement de lui. Alors ne dis pas... que c'était une connerie.

— Je... Je ne suis pas censé ressentir ça pour un garçon, Aurélien. C'est la première fois, c'est flippant.

— Je sais. Je comprends. Pour moi aussi, c'est flippant, dit-il en s'arrêtant à quelques pas seulement de lui.

— Oui mais tu ne vis pas où je vis. Tu n'as pas grandi où j'ai grandi. On ne vient pas du même monde.

— Et alors ? demanda Aurélien en traversant l'espace restant entre leurs deux corps et avançant timidement une main vers son bras, effleurant le bandage qu'il lui avait fait.

— C'est trop... dangereux. Je ne peux pas, désolé.

Aurélien remonta sa main pour la poser sur sa joue et se haussa sur ses orteils pour déposer un tendre baiser sur ses lèvres. Le cœur de Guillaume vola en morceaux à cet instant et, même si son cerveau lui criait de le repousser, son corps en fut incapable. Aurélien se détacha soudain de ses lèvres et vint poser son front contre son torse et murmura :

« Laisse-moi juste t'aider alors. S'il-te-plaît. »

Il resta un instant sans rien dire avant de venir entourer de ses bras la frêle silhouette du garçon appuyé sur lui. Il sentit sa respiration frénétique contre son tee-shirt et caressa doucement ses cheveux.

« D'accord. »

Mini Fiction OrelxGringe - Tout nous sépare.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant