This is America.

Prologue

Je n'ai pas le nom de la gentille et magnifique fille persécutée des romans comme Emily, Chloé ou Alice. Je n'ai pas non plus le nom de la femme fatale superficielle comme Bethany, Britney ou Madison. Moi c'est America. Un peu patriote comme prénom, me diriez-vous, mais je ne vis même pas aux USA. Je parle, certes, parfaitement anglais mais je vis en banlieue Parisienne depuis mes 10 ans. Avant, je vivais dans un village paysan du Texas, mais je ne me souviens absolument pas de cette époque.

Alors là, c'est le moment où vous vous dites "ouais elle a 16 ans, elle va tomber in love de son meilleur ami beau gosse ou d'un Bad boy". Râté. J'ai 21 balais, je vis encore chez mes parents et je fais des études à Sciences Po Paris. Bon, j'avoue que ce n'est pas rien mais dans la phrase il y avait cinq mots moins sympas: "je-vis-chez-mes-parents". Vous l'aurez compris, à cette époque ma vie était plus qu'inintéressante. Ou plutôt si, elle l'était mais simplement d'un point de vue culturel (du genre à avoir neuf heures de cours par jour et à se coucher à quatre heures du mat' pour finir un devoir). Bref ma vie se résumait à travailler-manger-travailler-dormir.

Niveau relation, j'avais une ou deux amies assez proches mais je ne les voyais que très peu à cause de mes horaires. Et pour répondre à la question que vous vous posez intérieurement, j'étais célibataire. Je n'avais eu qu'un petit ami au lycée mais ça n'avait pas duré très longtemps et puis c'était pas vraiment sérieux. Mais pour tout vous dire, je ne cherchais aucune relation que ce soit amicale ou amoureuse. Pas assez de temps à allouer à ça.

Mises à part toutes ces choses, j'étais quelqu'un de plutôt renfermé, mais relativement sociable, je ne parlais pas trop mais assez pour me faire entendre, je n'étais pas un laideron ni une beauté fatale et je n'étais ni trop gentille ni particulièrement froide. Bref, une personne dont on se moque assez et à laquelle on ne fait pas vraiment attention. Les seules choses qui jouaient en ma faveur, c'étaient ma vivacité d'esprit et mes capacités physiques. Je possédais des moyennes records dans beaucoup de matières (en même temps je travaillais plus de 40 heures par semaine), et sans pratiquer de sport j'avais une excellente condition physique. Mais bon j'étais à Sciences Po quand même, ce n'était pas anodin.

Pourquoi est-ce que je parle au passé ? Parce que je pensais que toutes ces choses étaient des certitudes acquises. Ce qui n'est plus d'actualité.

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