Depuis la nuit des temps, une très ancienne prophétie est racontée aux étudiants de l'académie Winterfield. Celle-ci dit qu'une jeune fille possédant un grand pouvoir de régénération détruira leur monde pour le remodeler ensuite. Cela doit, soit dis...
- Est-ce que tu vas bien ?! lui demanda subitement sa bien-aimée.
- Ça pourrait aller mieux, mais je m'en sortirai.
- Qu'est-ce qui c'est passé ?!
- Vous êtes disparus de mon champ de vision et... ça serait vraiment long à expliquer. En gros, le démon de la peur à simuler ma plus grande phobie.
- Il a fait quoi ?! lui demandai-je.
- C'est donc ça l'épreuve ! comprit Danalieth.
Aramis fut relâchée à sont tour.
- Je crois que c'est mon tour, fit-elle en grimaçant.
- Disons que tu n'as pas trop le choix.
Elle se retourna et s'apprêta à descendre l'escalier qui menait au palier un peu plus bas.
- Misa ! s'écria alors son amant.
Elle pivota aussitôt.
- S'il te plaît... Sois prudente.
- Je reviendrai. Promis.
Aramis
Dès que j'eus passé ma main dans le rayon, le même phénomène qu'il avait vécu se reproduisit. Je fis moi aussi face à une créature de l'enfer. J'attendis patiemment que l'épreuve commence.
J'étais dans une sorte de ruelle. En face de moi, une petite fille qui devait avoir tout au plus... 5 ans ? Bref, elle était recroquevillée sur elle-même et nous pouvions clairement entendre qu'elle pleurait. J'observai la scène sans comprendre vraiment. Alors passa quelqu'un. Cette personne s'arrêta devant elle et lui demanda si tout allait bien.
- Laissez-moi ! s'écria-t-elle.
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La personne n'attendit pas son reste et continua son chemin. Les larmes me vinrent aux yeux. Cette scène me rappelait plus ou moins mon enfance. Je ne faisais confiance à personne. Minute ?!
Un autre passant s'arrêta et posa la même question. La même réponse fut donner. Attendez... Lorsqu'elle a levé la tête, j'étais restée pétrifiée. La petite fille... c'était... moi...
- Eh dites, comment est-ce qu'on fait pour renouer avec soi-même ?
Je finis par me retourner et... je ne vis personne.
<<Seul vous, pouvez vous aider dans cette épreuve>>.
Je me remémorai les paroles de Jackson.
Je réalisai que cette scène ne faisait pas que me rappeler ce que j'avais vécu: c'était mon enfance ! Je me revoyais encore dans cette rue sale et sombre. Tous les gens qui passait, j'avais refusé leur aide. Ils ne pensaient qu'à m'aider, mais traumatisée comme je l'étais, je voulais restée seule.
Je n'avais jamais connue mes parents et je m'étais donc ramassée à la rue depuis ma plus tendre enfance. À cause des dons que je possédais, je faisais peur à tout le monde. Personne ne veut d'une petite fille étrange, mal habillée et qui plus est, hors du commun. C'était donc pour cela que l'académie m'avais recruté si jeune. C'était Jack lui-même qui m'avait trouvé. J'avais été si effrayée qu'il avait dû user de son jeu pour trouver un moyen de me ramener de mon plein gré. Je me souviens encore de ce qu'il m'avait dit: << Aramis, j'ai quelqu'un là-bas, à te présenter. Il est comme toi. >> Ces simples paroles avaient réussies à piquer ma curiosité. Ce fut une fois au château que je m'étais retrouvée face à face avec un petit garçon aussi effrayé que moi. Au début, nous étions aussi timide l'un que l'autre, mais lorsque Jack a dit qu'il était temps pour moi d'aller dans ma chambre, il m'avait sauté dans les bras et il ne voulait plus me laisser partir.
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Alors, le chef de l'académie a gentiment proposé à Noah de me suivre. Et c'est depuis tout ce temps que nous nous sommes jamais quittés.
La petite fille devant moi pleurait toujours de plus belle. Après ce petit retour dans le passé, j'avais découvert en quoi résidait mon épreuve. Je devais l'aider à avoir un peu plus confiance en elle. Je m'approchai doucement. À sa hauteur, je déposai mon manteau sur ces frêles épaules. Elle leva doucement sa tête vers moi et croisa mon regard.
- M... merci, me murmura-t-elle.
Je me contentai de lui sourire doucement.
- Pourquoi... m'aides-tu ?
- Parce que tu es seule et que c'est dangereux d'être dans les rues le soir.
Elle ne répondit rien. Puis :
- Tout le monde à peur de moi.
J'espérais ne pas faire d'erreurs. Je n'étais pas très douée dans ce qu'il était de rassurer les gens.
- Pas tout le monde non. Tu vois, moi je n'ai pas peur de toi. Et je t'aide.
- Ah oui ?
- Bien sûr.
- Je suis différente.
- Tout ces gens sont différents aussi. C'est ce qui fait que tout le monde est unique.
Courage, Aramis. C'est toi-même que tu essaies de rassurer.
- Écoute, si les gens ont peur de toi, c'est parce qu'il ne savent pas qui tu es. Les gens sont toujours effrayés de ce qu'ils ne connaissent pas.
- Tu crois ?
- J'en suis sûre. C'est à toi de les rassurer.
- Mais... j'ai peur !
- C'est normal. Dis-toi que eux, ils ont peut-être encore plus peur que toi.
- Merci. Mais au fait, qui es-tu ?
- Une messagère, fis-je en souriant pour moi-même.
Je me relevai. Alors que j'allais m'éloigner de quelques pas, elle attrapa ma main.
- Tu ne reprends pas ton manteau ?
- Garde-le. Je reviendrai le chercher une autre fois.
Je repris la place que j'avais au début de l'épreuve et attendis. Comme je l'avais prévu, un passant s'arrêta devant elle. Sauf que cette fois-là fut bien différente de toutes les autres auparavant.
- Tout va bien petite ?
- Je... non...
- Qu'est-ce qui se passe ? fit l'homme en s'accroupissant devant elle.
- Je... je suis orpheline. Je me suis perdue et...
- Pauvre petite ! Viens chez moi. Je peux t'aider, tu sais.
Le vieil homme se releva et lui tendit la main. Elle n'hésita qu'un instant avant de la prendre et les deux partirent ensemble, vers un endroit que je ne connaîtrai jamais.
