Audience

26 0 0
                                    

Les servantes venaient pour délivrer un message au souverain. Une audience auprès d'un duc des contrées d'à coté ainsi que des cinq grands hommes qui géraient la politique de ce monde. Un maniait l'argent, un autre les territoires. Un plus éloigné, se devait gérer la communication entre provinces, un autre le commerce territorial et portuaire. Le dernier était le révérant des cinq. Toutes nouvelles lois du monde passaient par lui. Maka racla sa gorge à l'entente de ce message.

- « Sortez, sortez, faut que je me prépare ! »

Cria-t-il au trois femmes. Elles s'exécutèrent, paniquées et perdues. Le roi ferma la porte derrière elles. C'était le moment de se préparer et de se faire beau. Une semaine s'était écoulée et le roi se devait d'être implacable. La perfection, l'abstinence et l'aisance des dires et gestes devait être maîtrisée par ce dernier. Malgré son gros souci, il devait être un modèle et faire preuve de courtoisie. Il mis son pantalon noir, qui collait à la peau. Il mit un simple Marcel blanc accompagnée par dessus par sa veste noire militaire ornée de quelques touches dorées. Son col permettait de cacher ses raclages de gorge. Il cherchait encore le calme au fond de lui. Il essayait de faire paraître un visage confiant et la tête sur les épaules. Il sortit de son bureau, torse bombé, menton relevé. Il fit bonne figure jusqu'à arriver à la salle du trône. Lorsque Maka pénétra en ses lieux. Il regarda le sol. Il voyait son reflet. Quelque chose le perturbait. Ses yeux étaient devenus rouge, comme la dernière fois. Le jeune dragon grimaça avant de reprendre un sérieux exemplaire et alla s'asseoir à sa place. La grande pièce lumineuse était vide. Il était le premier arrivé. Six chaises étaient ordonnés devant lui dans un arc de cercle, au pied de trois marches qui menaient au trône du dragon. Il n'eut à patienter que quelques minutes -qui lui parurent pourtant être une éternité- avant l'arrivée de ses congénères. Il avait de rapides visions de Julie, qu'il s'éforçait de chasser de son esprit. Il devait se contrôler, faire le vide. Paraître irréprochable aux yeux de ses semblables était le mot d'ordre s'il voulait arriver à ses fins lors de cette audience. Alors que tous se tenaient debout devant leur chaise, Maka devant son trône, leur permit de s'asseoir, et fut de même avant de prendre la parole.

- «  Bonjour à tous. Nous sommes ici afin de délibérer à propos du problème que pose les voix uniques séparant ma contrée et la votre, Amaury.

- Effectivement, répondit-il. Certaines craintes résultent de ce manque de correspondance. Beaucoup de citoyens s'en plaignent, et vivent dans la peur. La sécurité n'est pas assurée, et je pense que vous, Stanislas, qui gérez les territoires depuis un bon bout de temps maintenant, pouvez en témoigner.

- Il est vrai, acquiesça-t-il. Si je peux me permettre, résoudre ce problème ne pourrait être que bénéfique. Tous points en sortira amélioré.

- Permettez moi d'en douter, rétorqua Izaac, chargé de l'économie. Cela impliquerait de grandes dépenses, dépenses inutiles qui plus est. Le monde se porte bien comme il est ; et l'économie se porte à merveille. Que voulez vous de plus ?

- Détrompez-vous, contesta séchement le garant du commerce. Ne sortez-vous donc pas de chez vous ? L'économie par ici est loin d'être développée ! Il faut élargir le réseau de communication, le multiplier. Certes, ce sera coûteux, mais si vous réfléchissiez un minimum, vous comprendriez vite que les bénéfices qu'en tirera le commerce remboursera vite ce coût. Et là n'est pas mon domaine, mais la sécurité me concerne aussi ; j'y ai réfléchis, voyez-vous. Et les risques d'embusquades sont grands. Mais rien n'a l'air de vous atteindre, Izaac.

- Ça suffit ! clama Maka, faisant sursauter l'assemblée. Les dépenses ne représentent pas un réel problème. Barthélémy l'a bien dit, le commerce en sortira saillant. Pour la sécurité, je m'engage à exporter des arme dans votre province, Amaury. Vos hommes, pour ceux qui ne savent pas encore s'en servir, bénéfiront d'un entraînement pour l'usage de celles-ci. Eloi, vous qui êtes chargé de la communication entre toutes nos terres, qu'en pensez-vous ?

- Je n'ai plus rien à dire, pour moi ce débat est clos. Les voies uniques ne présentent que des désaventages., dit-il calmement.

- Aménager des raccourcis, des petits chemins, et élargir les routes déjà existente, reprit Maka. Il me semble que c'est la meilleure chose à faire. Mais la décision vous revient, Amédée. Vous êtes le révérent, et votre bénédiction est nécessaire.

Le révérant, plus âgé que tous, ne dit rien, finissant d'écouter cette réunion. Le roi le fixait, attendant son verdict.

- Réfléchissez-bien, rajouta Izaac. Je suis sûrement le plus censé de tous.

Des faux étouffements et des rires se firent entendre durant l'audience après les dires d'Izaac. Ce dernier regarda ses collègues d'un air hautain et malsain.

- Désolé de vous decevoir, Izaac, mais je n'irais pas dans votre sens, objecta Amédée. J'accepte cette loi ; les voies uniques seront extrêmement limitées, à éviter à tous prix. Vous faites preuve de bon sens, le peuple vous en sera redevable. L'audience est levée. »

Tous se levèrent et prirent la porte. Maka, lui resta assis. Il avait l'air perdu. Pourtant, faire passé une loi quand il le désirait faisait, d'habitude, naître en lui un grand sentiment de fierté. Il fixait le fond de la salle. Rien ne le satisfaisait plus désormais. Il n'était qu'un corps, son âme elle, s'évadait souvent. Il ne pensait plus qu'à elle. Julie était devenu son centre d'attention, et le vide qu'elle laissait en lui se creusait à mesure du temps.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Aug 06, 2018 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Les Tourments du roi Où les histoires vivent. Découvrez maintenant