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C'est après vingt minutes de trajet et trente minutes dans la salle d'attente que je passe dans le bureau du psychologue, car ma mère a déduit rapidement que mes vomis étaient forcés.

Du premier au dernier.

Je regarde le bureau, sans un mot.

"Bonjour Jordan, notre premier rendez-vous est donc bien avancé par rapport à la date initialement prévue."

Cette phrase me force à le regarder.

Il répond à mon regard par un sourire.

"Je suis Neil, pas besoin pour toi de connaître mon nom de famille, je préférerais que tu m'appelle par mon prénom."

Il prend son temps pour parler.

"Si tu avais des aprioris sur les psy en général, ils sont faux."

Il sourit.

"Je voudrais que tu comprennes que je serais ton allié, et non un ennemi."

Il s'est redressé et s'est approché, laissant ses mains à l'avant.

"Et je voudrais être un ami pour toi, bien sûr au possible."

Il marque une pause, souris. Mon regard descend vers ses mains. Il porte une alliance.

"Il s'appelle Jérémie."

Je le regarde surpris.

"Je veux que tu sache que tu peux me faire confiance, et que si en dehors de nos rendez vous tu veux venir me voir pour me parler, tu peux."

J'hésite.

"Il..."

Est le seul mot que j'arrive à dire. Mais ce n'est pas un "il" je reprends le tiens, mais un "il" mon "il".

Pour autant il me sourit, m'incitant du regard à en dire plus.

Après 5 bonnes minutes à inspirer, expirer, penser.

"Il s'appelle Ethan."

Tout finit par sortir.

"Il m'a... Il a réussi à me faire comprendre... Je suis gay et..."

Voyons mon gribouillis de mots Neil reste souriant et avenant.

D'une main je me gratte l'arrière du crâne.

"Ethan, c'est le petit frère de mon meilleur ami."

Comment puis-je lui donner ma confiance si facilement.

"Meilleur ami qui m'a trahi."

Je me suis fais roulé.

"On avait un pacte. Il l'a rompu."

Je ne regarde que ses mains.

"Je suis un idiot...

-Je suis pourtant sur du contraire.

- Je vous fais confiance après à peine 5 minutes dans votre bureau, je suis un idiot."

Je lui fais enfin face, je le regarde. Droit dans les yeux.

"Vous savez quoi, ça sert à rien, j'ai plus rien à vous dire."

Je croise les bras tel un enfant, et face au sourire du psy je ne lâche rien.

"Tu veux rester mystérieux ? Cela ne me dérange pas."

Je ne réponds pas.

Il se lève et se met à marcher, faisant mine de regarder ses tableaux et photos.

"Avec Jérémie nous avons adoptés deux enfants, des jumeaux. Enfin des faux jumeaux."

Il essaye encore de me rouler.

"Une fille et un garçon."

J'en suis certain.

"Aujourd'hui c'est leur 16ème anniversaire, ils sont un peu plus jeunes que toi."

Il marque une légère pause.

"Jordan, mon fils est gay."

Il s'appelle comme moi.

"Léana participe ce samedi à un concours hippique."

Une question me brûle les lèvres.

"Jordan est en couple.

- Comment s'appelle son copain ?"

Il me sourit alors.

"Ethan, diminutif de Ethanael."

Pour de la coïncidence c'en est d'la bonne.

"Quand on m'as donné ton dossier je m'y suis beaucoup attaché. Pourtant ton état n'est pas de ceux que je traite habituellement."

Il se tourne vers moi.

"J'ai donné une chance à ton dossier sans te connaître, car j'avais cette impression de te connaître. Déjà tu porte le prénom de mon fils."

Il s'approche un peu.

"Puis, ton dossier se rapproche beaucoup du cas de mon fils."

Je le regarde, sans ciller.

"Et je veux le meilleur pour mon fils, comme je veux le meilleur pour toi depuis que j'ai eu ton dossier dans les mains. Tu dois surement te dire que je suis étrange."

Non, plutôt timbré.

"Mais met toi à ma place, même prénom, et même date d'anniversaire, ainsi que même cas."

Il a réellement lu mon dossier. De fond en comble.

"Joyeux anniversaire Jordan, en espérant que tu arrives jusqu'au prochain. Les prochaines semaines seront déterminantes de ton année, mais aussi de ta vie."

Ma bouche s'entre ouvre d'elle-même.

"N'oublies pas que je suis de ton côté."

Comme si je manquais d'air.

"Jordan, ne laisse pas tes mauvaises pensées prendre le dessus, elles sont tes seules ennemies."

Je m'accroche à ces mots.

"Ton meilleur ami t'a trahi, mais cela reste pardonnable."

A ces espoirs.

"Si tu te détruis toi-même, tu ne pourras jamais te le pardonner."

Mes pensées virevoltent aux images de ce matin. Ethan et un autre.

Il me prend le bras assez durement sans être violent et remonte ma manche.

Prit de honte j'essaye de retirer mon bras de sa poigne.

"Ces marques là, je ne veux pas en voir de nouvelles. Ni ici, ni ailleurs sur ton corps. Le combat que tu mènes, commence maintenant."

Comment peut-il me donner tant de forces, même si celle-ci retombera bientôt j'en suis sûr.

Il me lâche reprends sa place et son sourire initial.

"Je n'ai plus rien à dire pour cette séance, si tu as quelque chose à me dire vas-y. Sinon tu peux aller rejoindre ta mère dans la salle d'attente."

J'hésite, mais finis par juste sortir du bureau et rejoindre ma mère pour rentrer à la maison.

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Presque 800 mots ! Un chapitre très important à mes yeux !

Le prénom se prononce NIL bien qu'il s'écrive NEIL et qu'on a envie de le prononcer NEYL.

C'est d'ailleurs Neil en photo.

Merci de vos participations par rapport au chapitre dernier ! Les prénoms n'ont toujours pas été choisir je suis donc giga ouverte à vos propositions !

Son  petit frère.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant