Chapitre 1 : Eau dangereuse

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Je crois que je vole, c'était un accident, je me noie, je me perds, je disparaît.

L'alourdissement de mon poids me fait glisser jusqu'au fond de l'eau comme une plume du ciel jusqu'à la Terre.
Je ne peux pas bouger, je suis comme paralysée. Je coule, les yeux ouverts, remplis de désespoir.
Je touche le fond. Mes paupières se referment doucement au moment du choc.

Je brûle à présent, sur le rivage, par je ne sais quel miracle. Visage contre sol, je peux apercevoir une plage de sable blanc et d'eau transparente qui s'étend à perte de vue. J'ai terriblement mal à la tête, jai dû subir un choc frontalier. Je bouge mes doigts devant mon visage, ça n'a pas l'air d'être un rêve mais je me pince très fort la cuisse à l'aveugle pour en être certaine. Je pousse un cris aiguë en constatant la douleur frappante que je me suis infligée avec mes ongles. C'est bien réel.

Je me redresse avec difficultés et me mets en tailleur, face à la mer. Comme ça, je peux peut être deviner où jai atterrit. À ma gauche, une infinité de sable écru et d'eau clair ; à ma droite, deux rocher, un plat et un pointu plus haut piétinant l'eau ; enfin derrière moi se trouve une sorte de jungle sauvage.

Vu ma fatigue immense sûrement dûe à la chaleur pesante, je me remets sur le ventre et rampe jusqu'à l'ombre d'un cocotier de la jungle, puis m'endors doucement, sans penser.

Je suis réveillée pars des acclamations au loin suivies d'un long sifflement aiguë. Je me redresse tout de même, plisse les yeux sur la mer et distingue quelque chose de rouge derrière un rocher rond au milieu de l'eau. Je reste perplexe : c'est peut être mon imagination qui me joue des tours. Cependant les huées persistent de plus en plus fortes. Je me lève difficilement, jai le tournis. Je m'approche doucement de l'eau et continue de marcher dans l'eau... C'est une personne.

Je me jète dans l'incolore sans réfléchir, je nage, je me rapproche de plus en plus. Jarrive au rocher face à elle. Je marque un instant. Le garçon a un regard aussi inquiet que le mien mais contrairement à moi, il a l'air épuisé. Sans un mot, sans explications je le prend par la taille et l'emporte vers le rivage mais son poids ne m'aide pas pour autant. Entre deux soufflements, il essaye de me parler, le regard fixé au dessous de l'eau <<un re... un... un re... requin>> finit il par m'avouer. Mes yeux s'écarquillent de peur et d'anxiété : je ne réalise pas. Je suis à mis chemin entre le rocher et la plage, deux choix s'offrent à moi : soit je lâche le garçon et en profite pour m'enfuir, soit je le garde et je risque ma vie. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais je choisis la seconde option. Je me mets à courir dans l'eau comme une demeurée, je regarde quelques fois sous l'eau pour voir si je suis en danger ou non. Je suis presque arrivée quand un requin s'attaque soudainement à ma main puis s'enfuit à grande vitesse. Je profite de cet instant pour regagner le rivage et m'étale sur le sable chaud. Je sais que ce n'est pa fini. Je tire le jeune homme jusqu'à l'ombre de mon cocotier, l'installe, et repars vers l'eau pour nettoyer mon énorme plaie. Je n'ai pas la main déchiquetée heureusement mais je suis surprise que la bête m'ait laissé un souvenir d'elle : une dent enfoncée entre mon pouce et mon indexe ! Entre le sang qui jailli, l'autre qui agonise sur la plage et ça, je ne sais pas ce qui m'inquiète le plus ! Je finit par enlever le croc et faire un bandage improvisé avec une feuille de palmier tressée par mes soins.

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