Endlich Frei - Rammstein-

Chapitre 1

10 octobre 2009

-Shay ! Monsieur Millot veut te voir dans son bureau immédiatement ! S'exclama Anna, ma collègue et amie depuis que j'étais entrée dans cette entreprise.

-Quoi ? Qu'est ce qu'il se passe ?

-J'en sais rien mais il a l'air de bonne humeur ça devrait bien se passer. Courage. Me répondit-elle en me faisant un clin d'œil complice.

Étonnée, je me levais tout de même pour me diriger vers le bureau de mon patron. J'allais toquer quand une grosse voix me demanda d'entrer.

-Aaaaah ! Mais voilà ma meilleure journaliste ! Shay, je t'en pris assieds toi. J'ai un projet IN-CROY-ABLE pour toi.

Cet homme, d'habitude si ronchon et râleur, était cette fois ci jovial et souriant. Je ne savais pas à quoi m'attendre. J'arquai un sourcil, surprise par son comportement, attendant la suite de sa déclaration.

-Tu as trop de talent pour rester assise sur une chaise toute la journée ! Tu sais faire de la photo non ? Non non ne me réponds pas, je sais que tu sauras t'y prendre dans tous les cas. Je veux que tu ailles sur le terrain, je veux que tu fasses des photos, que tu enregistres des extraits de concerts, je veux des interview, des secrets de coulisses, des informations sur la vie des musiciens. Des choses inédites que personne ne sait encore ! Je veux un article incroyable sur papier et je veux que tu tiennes un journal quotidien sur notre site. Je veux que les fans puissent suivre heure par heure la vie de leurs idoles. Ca va être fantastique ! On va devenir les numéros 1 au monde. Tout le monde verra notre potentiel et se jettera sur nos journaux !

Monsieur Millot était incroyablement démonstratif, il criait fort et faisait de grands gestes. J'étais scotché à ma chaise, ne sachant pas comment réagir. C'était la première fois que je le voyais comme ca.

-Euh... Oui, je veux bien mais.. Commençais-je hésitante et d'une toute petite voix.

-Rammstein ! Me coupa-t-il. Tu les connais pas vrai ? Je suis sur que oui, tout le monde les connaît. Tu commences vendredi 16 officiellement ! Mais tu rencontreras le groupe jeudi pour faire les présentations, et pour installer tes affaires dans leur bus. Tu feras tous tes déplacements avec eux. Je voudrais pas que tu loupes une petite info croustillante. Aller, tu peux rentrer chez toi. Tu es en congé jusque jeudi. Profites-en, tu n'auras sans doute pas le temps de dormir beaucoup. Et me faisant un clin d'oeil, il me raccompagna jusqu'à la porte.

Je n'en revenais pas. C'était une sorte de promotion ou avais-je mal compris ? J'analysais ce qui venais de se passer, quand soudain je réalisa : j'allais enfin pouvoir m'éloigner de Leo. Enfin j'allais pouvoir vivre libre et pouvoir faire de ma vie ce que j'en voulais. Un sourire s'étirait sur mon visage, quand soudain la réalité me rattrapa. Leo était là, devant le grand bâtiment en pierre. Il m'attendait, appuyé contre sa voiture, une cigarette à la bouche.

-Tu croyais pouvoir m'échapper ? Depuis quand tu sors plus tôt du travail ?

-Et toi depuis quand tu passes tes journées à m'attendre ?

-Qu'est ce que tu as dis ? Son regard devint tout-à-coup mauvais et je me confondis en excuse.

-Euh.. non rien. Excuses moi, tu as raison.

Je baissais les yeux et la tête par réflexe. Je n'osais plus le regarder. La peur m'avait de nouveau envahit. Il ne me toucherait jamais en public, il était bien trop intelligent pour ça. Mais à l'abri des regards, il devenait le monstre qui partageait ma vie depuis 5 longues années.