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Laisse-moi te dire une chose
Lors de ces promenades quand
Tu me parles si bien je
Ne t'écoute pas
J'observe l'ivresse de ta bouche
Tes lèvres se former comme
Pour un baiser
Les claquements de tes dents qui
S'entrechoquent pour former des
Syllabes, quelle magie tu crées
Particules de bonheur.
Laisse-moi te dire deux choses
Lors de ces promenades quand
Tu me prends la main
Je n'ose serrer la tienne
Caresser tes phalanges
Je me crois dans un rêve
Je redoute le moment
Où voulant la serrer
Je passerai au travers.
Laisse-moi te dire trois choses
Lors de ces promenades
Je ne marche pas je vole
Je plane net à tes côtés
Quittant cette dernière à
L'aide de mes pensées
Je vois des ailes pousser
De tes frêles omoplates
Vinteuil et sa sonate
Rougissent à ta droite
Et moi
Je contemple l'instant
Il est temps de rentrer mais
Il s'est arrêté
Les minutes s'endorment
Sur tes pommettes rosées
Les secondes se perdent
Le long de ta nuque blanche
Le temps défile mais
Je le crois stoppé
Si bien que
Disparue
J'ai encore, intacte,
Ton image conservée
Telle une toile d'Elstir
Floue mais ensorcelée
Semblable à l'Irréel
Trônant sur un autel
Dans le chœur d'une chapelle
Construite secrètement
Au plus profond de mon être.

Oh Albertine.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant