Chapitre I3 | Partie 2

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La porte s'ouvre. Jacob apparait dans l'encadrement et s'avance d'un pas, découvrant le corps recroquevillé de son frère sur les marches.

- Qu'est ce que tu fous ?

Eliot avait l'air bourré, mais pensif.

- Si tu veux rentrer, c'est ouvert... Mon petit frère girlyyy. Il ria et patienta quelques secondes, avant de refermer la porte sur ses talons.

Mais Eliot était trop concentré sur son téléphone. Il se contenta de lever les yeux au ciel et chercha le numéro de Sergeï.

DEBLOQUE.

Il fallait qu'il sache.

A Sergeï : «Je ne comprendrais jamais pourquoi tu fais tout ça pour moi. Surtout si c'est pour m'en vouloir après. Je sais pas ce que tu me réserve, mais ça ne me plait pas du tout.» 22:08

***

Assis et perdu devant le miroir de sa chambre, Sergeï ôte son bandana. Il prend le temps de démêler ses cheveux presque blancs avec ses doigts, et, alors qu'il rencontre quelques nœuds, la sonnerie de son téléphone retentie.

C'est un message d'Eliot.

Ce qui le surprend, d'ailleurs, puisqu'il était persuadé que celui-ci l'avait bloqué. Ca faisait des jours qu'il n'arrivait pas à le contacter.

Le Norvégien avait pensé pendant un moment que c'était mieux ainsi.

Mais non.

D'une certaine manière, ce petit gars l'obsédait. Quelque chose en lui devait être exploré. Et Sergeï voulait être cet aventurier. Ce n'était pas par hasard s'il était tombé sur son blog.

A Eliot : «Il serait peut-être temps de discuter, tu crois pas ? C'était pour ça que je voulais que tu viennes à la soirée.» 22:12

L'adolescent enfila son hoodie bleu nuit préféré.

Son téléphone sonna à nouveau. Il regarda l'écran, enfila une paire de sneakers, et, aussitôt, quitta sa chambre pour rejoindre l'extérieur.

La nuit était très fraiche et un petit vent le glaçait jusqu'à l'os.

Il marcha, tête baissée, capuche enfoncée jusqu'aux yeux et les mains vissées dans sa poche ventrale pendant une bonne quinzaine de minutes.

Sur le chemin, il shoota dans une ou deux bricoles qui se trouvaient sur son passage.

Une fois au centre-ville, le blondinet longea quelques boutiques fermées, et, alors qu'il arrivait devant un bar, quelqu'un l'interpella.

- Sergeï !

Toujours tête baissée, il fit volte-face et s'approcha de la silhouette dissimulée dans l'obscurité.

- Wow, t'as réussi à marcher jusqu'ici ? T'es plus résistant que ce que je pensais, Eliot. Se moqua-t-il avec un sourire en coin.

- Ouais, j'ai bu. De l'eau. Se défendit le plus jeune en poussant la porte du Café-Bar.

Avant d'entrer, Sergeï analysa indiscrètement la façade de l'endroit. Ca faisait un peu bistrot de routard, mais ça ferrait l'affaire. Il était déjà passé devant des milliers de fois, mais n'y étais jamais allé.

Eliot se dirigea vers une table peu éclairée et assez éloignée en silence, Sergeï sur ses pas. Etant donné qu'il était tard, l'endroit était pratiquement vide, si on oublie ce couple de touristes assis au comptoir.

- Merci d'avoir accepté, je pensais pas que tu voudrais qu'on se voit si... Rapidement. Expliqua le Norvégien en s'installant.

Mais il n'obtint pas de réponse.

Sorrow [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant