Chapitre I4 | Partie 1

349 42 13
                                    

Retour au lycée.

La nuit datant de deux jours auparavant fût une soirée mouvementée pour Eliot. Pourtant, aujourd'hui, il est comme sur un petit nuage. Il n'avait parlé à personne durant tout le jour férié, et n'était pas sorti de chez lui.

C'était comme ci rien n'avait changé dans sa vie, à l'exception qu'il était gay.

Officiellement gay.

Et, au lycée, ça ne lui posait aucun problème. D'ailleurs, si ça en posait un à quelqu'un, qu'il vienne le lui dire en face.

Tout en marchant, le châtain se surprend à penser à Finn. Ils étaient entrés en guerre l'un contre l'autre pour des bêtises. Mais à qui la faute ?

Il n'avait pas la réponse à cette question.

La poche arrière de son jean tremble.

Retour à la réalité.

De Andy : «Attends-moi stp je suis encore en retard !» 07:58

Eliot soupir tout en ayant un petit air amusé.

Andy, Andy, Andy...

Le jour où il sera en avance quelque part, il neigera. Eliot pourrait en mettre sa main à couper.

L'adolescent bouclé arrête de marcher et attend, devant le grand portail du lycée, ses yeux sont passés en mode «radars» et recherchent le plus jeune.

Il jette un coup d'œil à son téléphone : 08:07.

La sonnerie a déjà tinté il y a sept minutes, ils sont donc en retard. Toujours pas de trace du petit musicien.

Pendant ce temps, Eliot pense à Sergeï. Et le voilà qui se crispe. Il est stressé. Il ne sait pas s'il doit aller le voir, l'ignorer, lui faire la bise... Son pouls accélère frénétiquement et...

- Ray ! Ray ! ... On est... En retard ? S'étouffe Andy en tentant de reprendre son souffle.

- A ton avis, Andy ? Râla-t-il.

- Madame Neyton va me tuer ! Assura Andy. En plus elle me fait peur avec sa tête de Bouledogue ! Dépêche-toi !

En hâte, il retira ses écouteurs.

Ne pouvant retenir un éclat de rire, Eliot le suivi à grandes enjambées, le cœur léger mais le cerveau lourd.

***

- Ma mère va me tuer... Soupira Andy en regardant le papier qui justifiait son exclusion de cours. J'ai été en retard que cinq fois en deux semaines... C'est injuste.

- Je crois que Madame Neyton a une dent contre toi. Lança Eliot, l'écoutant à moitié.

Eliot devait avoir deux heures de philosophie ce matin. Qui voudrait commencer sa journée comme ça ? Personne. C'était la raison pour laquelle il avait décidé de tenir compagnie à son ami en séchant son cours.

Ils s'étaient installés sur un banc, dans la cour extérieure, qui leur gelait les fesses jusqu'à l'os. Dans leurs mains, leurs cafés tout droit sortis de la vieille machine du lycée créaient une petite zone de chaleur.

C'est Andy, qui, comme à son habitude, brisa le silence :

- Alors, avec Finn, vous en êtes où ?

Ray sentit son cœur se serrer. Ses doigts se resserrèrent autour du gobelet brûlant.

- Nul-part. On ne s'est pas reparlés depuis la soirée et je n'en ai aucune envie, de toute façon.

Après un bruit de sirotement très désagréable, Andy se tourna vers lui, l'air grave, et planta ses yeux dans les siens :

Sorrow [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant