Sorrow [BxB]

Chapitre I5.

Sortie poterie.

Sérieusement ? Poterie ?

Ce n'est pas comme si Eliot avait passé l'âge de faire de la pâte à modeler.

- De la poterie ! Rectifia son camarade de classe.

- Ouais, ouais, c'est pareil... Soupira-t-il en levant les yeux au ciel.

Ils venaient de quitter leur salle de classe et marchaient maintenant en direction du bus. D'ailleurs, celui-ci semblait bien grand pour faire voyager une classe de seulement vingt-huit élèves, pensa Ray à voix haute.

- Vingt-sept, le rectifia à nouveau son camarade. Finn est absent, tu sais il est malade et...

- Evidemment que je le sais ! C'est mon meilleur ami, Eric ! Râla le châtain.

- Tu l'as quand même compté alors que...

- Eric ! Tais-toi. Je t'en supplie... Il est à peine huit heures et ta voix résonne dans ma tête. C'est insupportable. Se plaignit Eliot en écartant les mains.

- Pourquoi t'as l'air si tendu, tu...

- Eric.

En rang et en silence, ils avancèrent jusqu'au bus. Les élèves étaient très bruyants et une autre classe semblait attendre également. Ce qui expliquait peut-être pourquoi le bus était finalement si grand.

La voix d'un professeur portait jusqu'aux oreilles d'Eliot.

- Martin, ok. Blanc ? Ok. Pont-de-pied ? Ok.

- Y'a vraiment un mec dont le nom de famille est Pont-de-pied ?

Eric se sentit fusillé du regard et revint aussitôt au silence, bien qu'il bouillonnait de questions. Il ne trainait pratiquement jamais avec le châtain. Ils étaient juste dans la même classe et ils avaient exactement les mêmes options. Ils avaient décidés de travailler ensemble aujourd'hui.

Les deux étaient créatifs et appliqués, ils auraient donc une bonne note à ce travail de groupe dont le coefficient était assez important.

- Veyle ? Veyle ? Chercha le professeur.

- Veyle ? C'est pas le nom de famille de Travis ça ?

- J'en sais rien, tu dis n'importe quoi Eric... C'est une sortie de Première.

Soupire.

- Veyle, absent ? Ok. Ivanov ?

Ivanov.

Comme dans Sergeï Ivanov ?

Eliot se mit sur la pointe des pieds. Oui. Ivanov. En chaire et en os. Qui l'aperçoit. Lui fait un immense sourire plein de fausse sincérité, et monte dans le bus.

Eliot est éprit d'un frisson. Le stress. Non, l'appréhension. Non... La colère. Ou peut-être tout ça à la fois. De ses deux mains, il se frotte le visage.

Quelle belle matinée qui s'annonce...

Prendre une grande aspiration. Deux marches à monter. Traverser l'allée centrale et s'assoir aux côtés d'Eric. Pas compliqué. Il n'aura même pas besoin de croiser son regard.

Eliot et Eric font partis des derniers à être montés. Il ne reste plus qu'un seul endroit où deux sièges collés sont libres. Parfait. Le duo se dirige vers les places : le châtain sent le regard pesant de Sergeï dans son dos, qui ne le quitte pas des yeux.

Afin d'être un peu moins à la portée de sa vue, l'adolescent choisi de s'installer contre la fenêtre, Eric sur les talons.

Il souffle un bon coup et sort ses écouteurs. On sent un peu d'agitation près de lui. Agacé, il se retourne.