cache-cache

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#Keiran#

Lorsque j'entendis la porte se claquer, ma gorge se noua. Avais-je eu tord ? Mon poing se serra sur la barre métallique de la barrière vitrée de mon balcon.

<< Tout ça, c'est de sa faute ! Je n'ai rien à me reprocher. 

...

Mais alors pourquoi je me sens aussi mal... ?

Je n'arrête pas de repenser à ce mec, "l'amour de sa vie". Tss qu'est ce que c'est niais ! Et son nom, c'est pas mieux. Je suis sûr que c'est un cas social encore pire qu'elle. Sinon, elle l'aurais pas laissé tomber pour venir chez moi. Alors tout va bien, c'est juste elle qui aurait dû mieux réfléchir !

Mais alors... Pourquoi je me sens toujours aussi mal...? >>

Je regardais l'horizon. Le ciel était couvert de nuages gris et la mer était ajitée. Le vent froid souffla sur mon corps toujours dévêtu. Et c'est alors que je me souvins de la veille : elle, trempée de la tête au pied, regardant son natel avant de me dire : "c'est le moins que tu puisse faire !" elle était énervée, son regard était presque méprisant... Comment ne l'avais-je pas remarqué ? Évidemment, je savais qu'elle n'avait pas trop apprécié devoir tout nettoyer et partir encore trempe de son travail. Mais il y avait autre chose. Sûrement parce qu'elle devait bientôt le rejoindre et qu'elle ne voulait pas qu'il la voie ainsi alors elle avait accèpté ma proposition. Et certainement qu'elle serais tout de suite partie le rejoindre après s'être habillée...

<< Elle a raison, je ne suis qu'un idiot... >>

Une autre bourrasque souffla. Mon corps fut parcouru de frissons et j'eus la chair de poule. Je décidai alors de rentrer. Il était déjà 8h30. L'école avait déjà commencé. Mais de toute manière, je n'avait aucune envie d'y aller. C'est alors qu'une inquiétude me traversa l'esprit : allais-t'elle réussir à rentrer chez elle ou à aller jusqu'à l'école ? Oh et puis merde, ce n'était plus mon problème. Elle n'avait qu'à appeler son chéri !

Je me dirigeai dans ma chambre et hésitai à me prendre une douche, mais l'appel de mon lit fut plus fort. Je me laissai tomber lourdement dessus. Avec tous ça, je n'avait pas beaucoup dormi. J'enffouis ma tête dans mon oreiller et inspirai un bon coup. Son odeur... Il lui avait suffi d'une nuit pour qu'elle eut imprègné mon lit... Je ne dis pas qu'elle pue, au contraire... ! C'est juste que ça sens... elle...  C'est peut-être moi, mais j'ai toujours trouvé que chaque personne sent un peu différemmant. Certaines plus que d'autres, même sans parfum.

J'inspirai à nouveau pour sentir son odeur.

<< Si douce... Je crois qu'elle va devenir ma nouvelle addiction, bien que je n'en ai jamais eu appart... Non. C'est la dernière chose à laquelle il faut que je pense. Il ne faut pas... >>

Je me retournai sur le dos et étendis mes bras. Je sentis alors mon t-shirt sous ma main droite. Je refermai mes doigts dessus et ramenai ma main jusqu'à mon visage. Ce mélange d'odeur, celle d'Alice et la mienne, ça me rappela trop... Non... NON !

Je jetai le bout de tissus à travers ma chambre et me relevai. Ma mâchoire se crispa et mon poing frappa le matelas. J'allai chercher dans mon armoire une bâche en plastique et la plaçai sur le sol, près de la baie vitrée. Je sortis ensuite un trépied que j'installai sur la bâche ainsi que des pots de peintures. Je pris une toile et mes pinceaux. Et je m'abandonnai à la peinture. Fouettant l'air avec mon pinceau, c'était la meilleur façon que j'avais de m'enfuir après le surf. Je ne me préoccupais pas de la peinture qui giclai sur la vitre, je nettoierai plus tard. Je ne voulais plus penser à rien. Il ne restai plus que cette toile qu'il fallait remplir.

 Les jours passèrent. Désormais je l'évitais le plus possible. J'avait réussi à savoir qui était ce mec . Il faisait parti du groupe avec qui Alice traînait toujours. Il avait le même âge que moi- 18 ans- et Alice en avait 16.  Il n'était pas un cas social, pas plus qu'Alice... Ma mission était donc terminée. Elle n'avait pas besoin de moi- et ça n'avait jamais été le cas. Mais alors pourquoi je me sentais si... bizarre ? Ça n'avait plus d'importance, de toute manière... elle lui appartenait.

Je sèchais la plupart des cours de soutiens ce qui entraîna la fureur du directeur et je fus convoqué. Après avoir fais plusieurs heures de retenues, je fus alors bien obligé d'y retourner :

Le cours avait déjà commencé depuis 10 minutes. Je me trouvais devant la porte de la salle de cours spécifiques. J'entendais la voix d'Alice et c'elle de Madame Rousseau à travers la porte. Ça faisait deux mois que je n'y étais pas retourné et que j'évitais à tout prix Alice. Je soupirai un bon coup et me dis qu'après tout, elle étais juste comme toutes les autres alors je n'avais qu'à la traîter ainsi. Ma main se posa sur la poignée froide et je poussai la porte. Elles se tournèrent toutes deux vers moi. Quand je croisai le regard d'Alice, mes résolutions se brisèrent d'un coup et je ne pus m'empêcher de détourner le regard. Madame Rousseau pris alors la parole :

- Eh bien, Monsieur nous fait l'honneur de sa présence ? Il était temps jeune homme ! Le semestre est prèsque terminer. Et à moins que vous ayez fait des progrès fénoménaux en restant chez vous, je vous informe que vous êtes dans le pétrin. Mais ça vous le saviez déjà. Bien ne perdons pas plus de temps. Et Keiran, que ce soit clair : au prochain retard, même d'une seule minute, je vous renvoie de ce cours. Ce n'ai pas parce que vos parents ont les moyens financiers que vous pouvez tout vous permettre.

 Elle avait déclaré ça en me regardant durement et d'un ton froid. Mes poing se serrèrent et je dû me retenir de lui crier dessus. Mais elle n'avait pas tout à fait tord. Alors je pris place et elle me ridiculisa pendant 15 longues, très longues minutes. Alice, contrairement à moi, avait fait beaucoup de progrès. Sa voix était de plus en plus fluide et claire.

<< Je crois que je pourrai l'écouter pendant des heures... >>

À la fin du cours, la prof me donna quelques livres et CDs supplémentaires pour rattraper mon retard et me proposa de venir une heure de plus à la fin de mes cours une fois par semaines jusqu'à la fin du semèstre, pour que je ne sois pas en écheque. J'accèptai en sachant que si je voulais me rattraper, c'étais le seul moyen.

Quand je sortis de la classe et que je me retournai pour fermer la porte, j'entendis une voix dans mon dos :

- Alors, c'est qui le bébé maintenant ?

Je me retournai, mais elle avait déjà disparut.

 Les semaines qui suivirent, je ne fis pas un pas de travers. Je bossai comme un fou et le mépris qu'avait Madame Rousseau à mon égard s'appèsa. Mais ce n'étais pas ma préoccupation première. J'avais beau tout faire pour ne pas penser à Alice, ça ne rendais le choses que plus difficiles. Et appart dans cette salle et en étant constamment observés par la prof, nous ne nous adressions pas un mot. J'avais toujours autant de peine à la regarder dans les yeux. Son mépris que je pensais décerner dans son regard s'étais peu à peu transformé en indifférence.

 La dernière semaine du semestre, Madame Rousseau nous annonça qu'on aurait un projet à préparer en dehors des heures de cours. Jusque là, ça ne me posais aucun problème. Mais lorsqu'elle nous avait annoncé qu'on allait devoir le faire ensemble, nous eûmes la même réaction :

- Quoi ?! nous nous écriâmes en coeur.

Cette vielle chouette nous avança alors que savoir bien parler était la base, savoir s'exprimer sur un sujet et le développer était important et que travailler en groupe était également un objectif. Que ceux qui suivaient les cours normaux le faisaient, alors il n'y avait aucune raison qu'on y échapperait. Et sur ce, le cours s'acheva dans un long soupire.

your voiceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant