#Alice#
À la fin de la journée, je m'étais rendue dans la salle de musique. Je m'étais installée devant le piano et je laissai mes doigts glisser le long des touches. Fermai le yeux, et jouai. Je laissai simplement libre court à mes sentiments. Je n'avais pas peur que quelqu'un m'entende ou que quelqu'un me juge. Je jouais, tout simplement. Un flux de souvenirs refit surface, de ceux que j'avais perdu.
Dans ces souvenirs, je riais, je pleurais, je criais... Et il y avait mes parents... mes vrai parents... C'était des souvenirs heureux. Mais plus je voyais le temps s'écouler dans mes souvenirs, plus ils devenaient noir... plus j'avais peur... et plus je me renfermais sur moi-même... Je revois à nouveau la tombe de ma mère, le départ de mon père, mes frères, Nathan qui n'arrêtte pas de pleurer et Eliot qui serre les dents en crispant ses mains... Puis une seconde tombe... Notre Papa n'avait pas supporter le départ de Maman alors il s'en était allé pour la rejoindre... Il nous avait abandonné... Il l'avait choisie elle plutôt que nous... et ma tente ainsi que mon oncle avaient décidé de partager le fardeau...nous...en nous séparent... Tous ces souvenirs étaient noyés de larmes... due désepoir... tous étaient teints de noir... Et comme rien n'a de fin avant la mort, le malheur se poursuivit. Je ne me souviens toujours pas très bien de ce jour... celui où j'eus un accident... celui où je perdis la mémoire... et celui où depuis, on n'arrêta pas de me mentir, de nous mentir... Car à eux aussi, on leur avait menti. Ils ne savaient pas que notre tente, ma "mère", avait, pour finir, décidé de rester dans cette ville...
Je revis tous ces moments de solitudes que j'avais vécu jusqu'au jour où j'entrai dans cette école... je revis tous les bons moments que j'avais vécu cette année, jusqu'au jour du concert :
Lorsque les HB redéscendirent de scène, je leur sautai dans les bras. On l'avait fait, on était monté sur scène !
- Comme c'était énorme !!! s'écria Hugo.
- Trop ! J'arrive toujours pas à me rendre compte qu'on l'aie fait ! J'ai l'impression de vivre un rêve ! s'étonna Julian.
- Mais c'était bien vrai, on l'a fait ! rétroqua Nathan.
- Mais les gars, vous croyiez quoi ? Après tout, on est les meilleurs ! lança Eliot.
- Ouais ! On est les HB !!! s'écrièrent-ils en coeur.
Et nous écclatâmes tous de rire. Et là, ils me regardèrent tous, complètement ahurits. Moi je les regardais, incrédule. Je ne comprenait pas ce qu'il venait de se passer. Eliot me pris dans ses bras et murmura : << Alice... tu...>> Je sentis Nathan se serrer contre et nous et dire : << Ton rire... tu l'as retrouvé...! >>
Et c'est a partir de ce jour que, petit a petit, je retrouvai ma voix. Ma tante m'expliqua que, après mon accident, plusieurs médecins étaient venus me voir. Mais que aucun d'eux n'avaient pu dire ce qui n'allait plus avec ma voix. Mais une fois, l'un d'eux sugéra que c'était dû à un traumatisme ; en somme, mon corps avait décidé de se taire, se renfermé sur lui-même, pour se protéger des événements que j'avaisvécu en oubliant... Et en même temps, il avait pris ma voix. Pourquoi ? Peut-être parce que c'est ce qui nous relie aux autres... Et que j'avais déjà trop souffert à cause des gens auxquels je m'étais m'étais liée... Et donc j'avais coupé les ponts qui me reliaient aux autres; ainsi je ne souffrirais plus à cause de la perte d'un être cher... Il avait également ajouté qu'il était possible qu'en retrouvant mes souvenirs, je retrouverais ma voix... Mais, ma tente, comme elle me l'avait déjà expliqué, ne voulais pas que je me souvienne alors qu'elle faisait tant d'efforts pour oublier... Mais oublier ou mentir ne sert à rien. Car tôt ou tard, les souvenirs et la vérité refont toujours surface. Cela ne sert à rien de se voiler la face. Nos souvenirs, nos erreurs, nos choix, nos pleurs, nos cris, nos rires et nos joies font de nous ce que nous sommes. Ils font partis de nous et rien ne peut les effacer. La preuve : avoir oublié mon passé ne m'aurra que fait souffrir une deuxième fois pour les même évènements pour lesquels j'avais déjà souffert... Mais je ne lui en veux pas. Je n'en veux à personne. Je suis juste heureuse que désormais tout ceci soit fini. J'ai traversé un tunnel rempli de ténèbres, mais maintenant, je suis arrivée au bout et je revois enfin la lumière. Je profite de l'instant présent. C'est le mieux que nous puissions faire. Car personne ne sait de quoi sera fait le lendemain.
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