Je m'assois sur ce banc, la gorge nouée par les pleurs que je retiens depuis une vingtaine de minutes. Je suis écœurée, agacée, mais surtout abattue par les paroles de ma mère. Une larme roule sur ma joue et je la chasse rageusement avant de me rendre compte qu'un flot de larmes suivaient la première. J'en ai tellement marre de pleurer à cause d'eux, de me sentir brisée et tel une merde. Je laisse échapper un sanglot de ma gorge, et je me lâche sachant très bien que personne n'est là pour entendre mes plaintes. Pour certaines personnes, ce que je vis ne représente rien, je suis même la première à me le dire. Mais je subis leur haine depuis bientôt deux ans maintenant, et même si au début, je faisais l'impasse sur leur parole, maintenant, je ne peux plus.De la poche ventrale de mon sweat-shirt, je sors mon téléphone portable et regarde le nombre d'appels et de messages que j'ai reçu. Deux messages et un appel de Calliope, quatre appels et cinq messages d'Alexander et une dizaine d'appels et de messages laissés par ma mère. Je souffle en comprenant que le message de ma fuite à fait le tour de mon entourage. Les messages de Calliope et Alexander me demande tous les deux où je suis et si je vais bien, même si on voit qu'Alexander est un peu paniqué de ne pas recevoir de réponses dans la seconde. Je souris légèrement en lisant ses messages et je lui réponds que je vais bien mais ne lui dis pas où je suis. J'envoie un message à Calliope pour la rassurer. Puis, par curiosité, je regarde les messages de ma mère, si au début les messages sont calmes au fur et à mesure elle commence à m'insulter puis à me rappeler à quel point je lui fais honte devant son amie. Ses mots me blessent de plus belle, je verrouille mon téléphone, et je me remets à sangloter en priant silencieusement que tout cela s'arrête un jour, que je retrouve une vie normale sans drogue, ni alcool.
—Tout va bien ? me demande une voix masculine sorti de nul part.
Je relève rapidement ma tête et lâche un hoquet de surprise tout en essuyant mes larmes.
—Oui, oui, tout va bien, réponds-je précipitamment.
J'essaye de voir en face de qui je me trouve, mais il fait tellement noir que je ne distingue que la forme du garçon-qui doit avoir mon âge d'après sa voix- en face de moi. Il a l'air d'avoir une carrure peu imposante, grand, mais assez fin. C'est tout ce que je peux dire de lui, si je ne me trompe pas bien évidemment. Je renifle bruyamment et rougie en suivant de mon geste peu classe.
—Si tout va bien comme tu me le dis, continue t'il. Comment se fait-il que tu sois ici dans la nuit, toute seule et que tu pleures ?
—Oh..., et bien je me suis, j'hésite sur les mots à employer avant de me reprendre. Je me suis légèrement pris la tête avec ma mère et... et je suis venue prendre l'air ici.Je vois son corps se rapprocher du banc et s'asseoir à mes côtés, une légère odeur musquée et typiquement masculine arrive à mes narines et je hume discrètement cette odeur si agréable. Je me demande si je sens bon, enfin ce n'est pas comme si c'était très important, du moins, je pense...
—Et c'est ce qui te fait pleurer... Une légère dispute ?
Il insiste plus particulièrement sur le mot « légère » et je devine bien, au son de sa voix qu'il pose cette question en sachant très bien que je lui mens.
—Non, enfin oui... Mais c'est parce que c'est la première fois qu'on se prend autant la tête.
Il ricane légèrement moqueur. Ma respiration s'accélère, je tapote mes cuisses du bout des doigts, je suis totalement nerveuse. Il faut que je parte, mais je ne sais pas pourquoi quelque chose me pousse à rester avec cet inconnu.
—Je suis sûr que tu aurais embobiné des tas de personnes avec ce mensonge, mais pas moi ! Tu sais, tu peux me raconter, je ne sais pas qui tu es et tu ne sais pas qui je suis. Tes secrets resteront bien enfouis.
—Je n'aime pas parler de mes problèmes, réponds-je en baissant la tête vers mes mains.
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Reprends ton souffle.
RomanceUn soir je n'ai pas réfléchis, je me suis enfuie et réfugiée sur un banc dans ce parc. Notre rencontre fut hasardeuse, puis nous avons continué à nous voir plusieurs fois sur ce banc, on a appris à se connaître sans jamais tellement voir nos visage...