Chapitre 3

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Instant Question: J'ai besoin de vos avis sur une question, préférez-vous un long chapitre (~/+1800 mots) ou un chapitre court (~/- 1500 mots) ?

Calliope arrive main dans la main avec Emy, je croise le regard d'Alexander, il n'a pas l'air aussi emballé que moi pour Calliope. Il doit sûrement se méfier d'Emy, Alexander a tendance à nous surprotéger comme s'il était notre grand frère. On décide d'aller prendre un café au Diner's pas loin du lycée. Sur le trajet, nous parlons de tout et de rien, Emy s'intègre vraiment bien avec nous, je reste un peu à l'écart comme toujours appréciant leur bonne humeur, enfermée dans ma bulle sombre, je regarde leur sourire et écoute leurs rires et me dit que j'ai de la chance de les avoirs avec moi.

Nous prenons quatre cafés glacés, seule Calliope demande de la crème chantilly comme à son habitude. Les conversations fusent entre eux, ils essayent souvent de m'inclure dedans, mais je n'ai pas tellement envie de parler, les écouter me suffit largement. Je me perds souvent dans mes pensées, je sais que dans peu de temps, je vais devoir affronter une nouvelle fois mes parents, surtout que je rentre plus tard et donc qu'ils seront bien éméchés. Ce soir ne sera pas une partie de plaisir je le sens bien. Je me concentre de nouveau sur la conversation et ils parlent maintenant de la victoire écrasante des Lakers au dernier match. Je reçois un message de mon père qui me demande de rentrer à la maison car il commence à se faire tard. Je regarde par la fenêtre et remarque qu'il commence effectivement à faire nuit.

—Je dois rentrer chez moi, je leur dis en me levant de mon siège.
—Je te raccompagne ? me propose Alexander.
—Non ne t'inquiète pas, reste ici et profite.
—Tu es sûre?

Je hoche la tête pour lui confirmer, prends mon sac et leur fais un signe de la main en signe d'au revoir. Ils reprennent leur conversation, tandis que je sors du Diner's. Je mets mes écouteurs et marche le plus rapidement possible, ne voulant pas trop faire attendre mes parents même si j'aimerais au contraire ne pas avoir à rentrer. Une vingtaine de minutes plus tard je suis devant la maison. J'appréhende ce que je vais retrouver derrière la porte. La main tremblante j'ouvre la porte d'entrée et cette odeur caractéristique me saute au nez. Ils n'ont pas dû y aller doucement ce soir. Je pénètre dans le grand hall d'entrée, me déchausse et pose ma veste et mon sac sur le porte-manteau prévu pour. Je rentre dans le salon, mes parents sont tous les deux dans les canapés. Je m'approche lentement d'eux, ils sont endormis. Je ramasse les trois bouteilles vide qui jonchent le sol et pars les jeter à la poubelle. Je prends des couvertures dans le coffre du salon et en pose une délicatement sur mon père, puis une sur ma mère, je sursaute quand sa main attrape la mienne. Elle ouvre difficilement ses yeux imbibés de sang et tente un sourire, qui ressemble plus à une grimace.

—Tu veux de l'eau ? je lui demande en caressant doucement sa main.

Elle me fait signe de sa tête que oui et je pars en direction de la cuisine ou je lui remplis un grand verre d'eau. Quand je reviens dans le salon, elle est toujours éveillée, je lui tends son verre d'eau qu'elle boit d'une traite. Je reprends le verre et le pose sur la table basse, remonte la couverture sur ses épaules et m'éloigne du canapé. Derrière moi la voix pâteuse et éraillée de ma mère brise le silence.

—Je suis... Désolé Charlie.

Ses mots me brisent le cœur, c'est bien la première fois depuis qu'ils ont commencé leurs conneries qu'elle me dit une chose pareille. Je ferme les yeux et ravale les larmes qui me montent aux yeux. Je fais volte-face et traverse le couloir pour aller dans ma chambre. Je me couche dans mon lit, et laisse mes pensées divaguer. Tout se mélange dans ma tête, je n'arrive pas à penser clairement, je n'arrive pas à réfléchir. Je me lève brusquement, attrape mon téléphone et mes écouteurs, j'enfile mes chaussures et sors par la fenêtre. Je sais exactement où je vais, je mets une musique et me laisse entraîner par le rythme calme de cette mélodie.

Reprends ton souffle.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant