《LOOK AT ME》- CHRISTOPHER BANG - •Stray Kids•

5.

La fin de la virée entre "compagnons délégués" à été plutôt rapide, Christopher prétendant avoir des courses de dernière minute à faire après avoir reçu un appel d'ailleurs très suspicieux, Woojin disant qu'il avait une folle envie de poulet frit, partant avec des cœurs dans les yeux visiblement impatient de manger son poulet, et Seungmin prétextant devoir aller chez Jeongin pour des devoirs exter-filière.

Ça ne me dérange pas plus que ça non plus d'être seule, à peine si je suis pressée de rentrer.

C'est après avoir passée un peu plus de temps à faire du lèche vitrine que j'ai commencé à rentrer chez moi. Je marchais.

J'aime marcher. C'est pour ça que sur le chemin du retour, je prenais mon temps pour savourer la magnifique vue des lumières du centre ville s'allumer peu à peu en expectation de la nuit qui tombe nouvellement et le doux ressenti de la brise du soir sur ma peau.

C'est apaisant.

Prenant tout mon temps je suis rentrée chez moi un peu tard mais telle n'est pas ma surprise en voyant que ma mère n'est pas encore là.
Elle devrait élire pour domicile son bureau.
Elle n'est pas chef de bureau, juste une secrétaire. D'ailleurs son travail admirable et dévoué envers son patron l'avait mené là. Mais ce n'est pas assez. Si vous me prenez pour un génie des langues et ma sœur pour un génie des sciences. Sachez que ma mère est un génie tout court. Il n'y a rien qu'elle ne puisse pas faire. J'en suis convaincue, et c'est pour ça que je dis que ce n'est pas assez. Elle mérite mieux. Mille fois mieux.

N'empêche c'est une combattante, j'en suis consciente et sans ses nuits blanches, je n'aurais sûrement pas un toit sous lequel vivre. Je ne pourrais pas lui être plus reconnaissante.

Mon père... Disons que c'est compliqué. Je le connais. Il est gentil, adorable même. Mais il vit sa vie, je vis la mienne et il vaut mieux ne pas les mélanger.

Tout en tombant dans le fauteuil du salon avec une grâce comparable à celle d'une morue, je sombrais dans mes pensées. Pensées tellement ennuyantes que je m'endormais lentement. Tout est ennuyant chez moi. Et si c'est comme ça quand Aure est avec moi, je n'ose même pas imaginer quand elle va partir. Et le temps se fait court. Elle part bientôt.

Ma sœur partait. C'est sur cette pensée triste que je me suis endormie.

...

Ce matin quand Aure m'a réveillée elle m'a engueulée parce que je me suis encore endormie au salon, selon elle les chambres ne sont pas faites pour rien. Elle n'a pas tort.

"Así que devolverás tu tarea cuidadosamente la próxima semana. Adiós jóvenes."
(Donc vous me rendrez vos devoirs soigneusement faits la semaine prochaine. Au revoir les jeunes.)

Dit notre prof d'espagnol en sortant de notre salle de classe.

C'est une prof d'espagnol très belle, très svelte aussi. Dans tous les cas elle est mieux que ses collègues. Nous avons 4 profs d'espagnol. 3 femmes et un homme. Je n'aime que cette prof d'espagnol la et le prof d'espagnol. Ce sont : Senora Lolita et Senor Louis.
Les deux autres sont justes des vielles mégères en manque d'attention, je suis sûre ne pas être la seule à penser comme ça.

Je me rend rarement si ce n'est jamais au self, là je suis derrière les bâtiments de la bibliothèque de l'école. Il n'y a personne à part moi et le sandwich au poulet fait avec amour de ma sœur.
Je me demande des fois si je suis vraiment l'aînée entre nous deux.
Elle se lève la majorité du temps plus tôt que moi pour me faire à manger et elle même partir à l'école.
C'est une très jeune fille mais elle a une maturité sans pareille pour une fille de son âge. C'est la meilleur sœur qu'on ne puisse souhaiter avoir.

Je m'apprête à croquer dans mon sandwich quand je vois deux jambes, non, 12 jambes en face de moi. La bouche toujours accrochée à mon sandwich, je lève les yeux pour tomber sur Jisung, Felix, Seungmin, Jeongin, Woojin et Christopher.

"Oi !" (salut !) dit Felix en s'asseyant à ma gauche.

Tout en le regardant prendre place je coupe un bout de mon sandwich.
Quelqu'un pour me dire ce qu'ils font là au juste.

"Toujours si peu bavarde." lance Seungmin tout en s'asseyant à la gauche de Felix.

Je les regardais faire tout en mâchant ma nourriture. Une fois l'avoir avalée je leur demande :

"Qu'est ce que vous faites là ?" mon ton n'était ni froid, ni agressif, juste interrogatif.

Après ma prise de parole 6 paire d'yeux se posent sur moi et me fixent. J'ai des miettes de pain au visage ? Je fixe en retour les 6 garçons et vois à ma droite Woojin ayant lui aussi à sa droite Jisung, qui s'étaient entre temps assis à mes côtés.

Ils me fixent et je les fixe. Visiblement on joue au jeu du silence. Mon jeu préféré. Mais là j'aimerais bien qu'on me réponde.

"si on m'avait dit que je devais t'interrompre pendant que tu manges pour t'entendre parler je n'y aurais sûrement pas cru." dit Jeongin qui était debout en face de moi, avec à ses côtés Christopher.

Faut croire que je parle tellement peu, que j'ai déjà été confondu à une muette.
Pourtant j'ai beaucoup de choses à dire, juste pas les bonnes personnes à qui en parler.

Je le regarde, il me regarde aussi mais finit par détourner les yeux sûrement gêné. C'est en reprenant un bout de mon sandwich que je souris discrètement. Un sourire tellement fin que seul à l'aide d'une loupe on le remarquerait , un sourire inexistant même ,un sourire intérieur même si on veut.

Jeongin est mignon. Il me fait penser à Aure. Ils ont le même âge je crois.

Je mangeais mon sandwich tout en ignorant les garçons autour de moi qui me portent des regards persistants. Faut dire que ce sandwich est excellent. Je viens d'une vrai famille de cordons bleus. Ma mère tout comme ma sœur et moi adorons la cuisine. Je me souviens de quand ma mère ne travaillait pas autant et qu'on préparait ensemble, en famille.

Après ce court moment de silence, les garçons se sont remis à parler. Je les écoutais d'une oreille distraite, absente même.
Mais d'après ce que j'ai pu écouté, au concours de talent de cette année il y aura des jongleurs venant de la filière d'art de la peinture, c'est à dire celle de Jeongin, Changbin et Minho.
Des peintres qui jonglent... Ça promet.