Chapitre 11 - Elena

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LE PARADIS. J'étais définitivement au Paradis.
- DES BARREAUX !!! DES BARREAUX PARTOUT ! Tu te rends compte, Gabichou, je vais pouvoir m'entraîner au strip-tease horizontal ! M'exclamai-je en m'adressant à mon ami, dont la cellule remplie de gentils monsieur était face à la mienne.
- Saleté de cochon rose de mon cul... T'as de la chance de pas te retrouver seul dans une cellule avec moi, CREATURE MALÉFIQUE, répliqua Martha en fusillant du regard Rosette.
- Pourquoi diable voudrais-tu te retrouver seul dans une cellule avec lui ? Tu es tenté par un autre homme que moi, choupinet ? Tu m'avais dis que j'étais le seul homme de ta vie ! Couina le grand détenu tatoué et extrêmement musclé qui avait fait de Gab son homme.
- Pour la dixième fois, Alain, ARRÊTE DE ME TOUCHER LES CHEVEUX BORDEL, grogna mon meilleur ami. De plus, je suis un homme marié.
Je suivais leur discussion d'une oreille distraite, trop occupée à faire des tresses africaines avec les poils de Rocky.
- Marié ? Mais à qui ?! S'écria la future femme de Martha.
- À Nôtre Seigneur Dieu, commença à répondre Gab, puis, il s'écria en voyant le cochon mordiller son jean : ROSETTE !
- Ton Seigneur Dieu Rosette ?! Qui est ce Rosette ? Ne me prends pas pour un inculturé, choupinet, je sais que ce n'est pas le nom d'un Dieu.
- DÉTROMPE-TOI, ALAIN ! Je l'ai soudainement repris. Rosette est le Grand Dieu suprême du Pamplemousse Martha. Et il est aussi agent secret à ses heures perdues.
- El, au lieu de balancer des conneries, essaie de convaincre le gardien Bertrand à l'aide de ton peu de charme féminin - qui te serait resté par le plus grand des hasards, d'ailleurs - de nous faire sortir d'ici, avant qu'Alain ne tente de me tripoter autre part que le cuir chevelu.
- Essaie, toi ! T'as encore plus de charme féminin que Pénélope Cruz, et plus que je n'en aurait jamais.
J'avais dis un truc vachement intelligent là hein ? La vache, je m'impressionnais tellement, je suis définitivement parfaite.
- Elena Claudette Davis, ferme-la et obéis, femme.
- Hey ! Je te permets pas de me parler comme ça ! C'est "femelle", je te prie, pas "femme".
Quand même ! On ne me manquait pas de respect, à moi ! Mais j'allais quand même tenter d'influencer ce sympathique chauve. Juste parce qu'il m'avait l'air sympathique. Parce qu'au cas où vous n'auriez pas compris, il était sympathique. Et chauve.
- Hey, beau gosse ! Je l'ai interpellé soudainement.
Il a regardé derrière lui pour savoir à qui je m'adressais.
- T'es vachement intelligent ! M'étonnais-je en m'adressant toujours à lui. T'as compris que ta tête était grave moche et que ce n'était logiquement pas à toi que je m'adressais ! T'as vu, Gabichou, comme il est intelligent ?!
Mon meilleur ami se retint de pleurer. Il était sûrement très jaloux de voir que même Monsieur Propre avait un plus QI plus élevé que lui.
- Bref, mon beau... Euh, intelligent Bertrand. Ton crâne chauve brille comme un soleil sur le point de se coucher, comme comme une boule de glace sur le point de fondre, comme un œuf sur le point d'être pondu.
- Patate, essaie de trouver de meilleurs compliments, ou Bertrand va se suicider avant même de nous avoir laissés partir, me lança Gab.
- J'aime tes yeux globuleux qui.. Euh, qui ont l'air de deux billes tentant de s'échapper... Ta bouche baveuse qui ressemble à une limace en crise d'épilepsie... Ton ventre rebondi qui pourrait contenir des triplés obèses ?
- Sa bouche ressemble à une sorte de mélange raté entre un vers et un têtard, qui aurait été écrasé par une trottinette, m'appuya Gabriel. Quand à son bide, on pourrait s'en servir comme coussin pour quatre personnes.
Bertrand se mit alors à pleurer bruyamment. Je ne comprenait vraiment pas pourquoi, peut-être que mes talents de poètes l'émouvaient aux larmes ? Oui, c'était forcément ça ! Je le comprenais, après réflexion.
- Pas la peine de chialer, mon talent le mérite, mais ma modestie me force à t'arrêter, je lui annonçait avec ma simplicité bien connue.
C'est ce moment que choisit Rocky pour s'échapper de la prison et sauter dans là tronche de Bertrand, qui se débattit avec peine, avant de se voir recouvert d'urine de lapin.
- AAAH MES YEUX ! JE SUIS AVEUGLE ! Tout est si sombre... S'écria Monsieur Propre.
- T'inquiète Bertrand, ça fait cet effet au début, et après les effets secondaires, comme les hallucinations, tu vas juste avoir des spasmes pendant une demie heure, le rassura Gab, en connaissance de cause.
- JE NE M'APPELLE PAS BERTRAND, hurla notre charmant ami flic.
Il se leva soudainement de sa chaise, ce qui fit éjecter son trousseau de clés jusqu'à côté de ma cellule. Je les observai un moment, indécise.
- Mais qu'est-ce que tu fous, patate ??! Prends-les et on se casse ! Me cria Gabichou.
- Je sais pas si j'ai envie de partir... J'ai pas encore testé la bouffe gratos et le striptease horizontal... Je lui ai répondu.
Rosette prit la décision pour moi : il s'empara du trousseau et ouvrit la porte, sous les yeux écarquillés des détenus dans la cellule de Martha.
- C'est pas contre toi, poupée, mais j'ai des affaires à Bangkok qu'il faut que je règle avec un gros client allemand. Et tu les connais, ils ont du mal parce que j'ai du sang juif, m'expliqua-t-il avec sa voix rauque.
- Mais je veux pas que tu partes, Rosette !
- MAIS JE VEUX PAS QUE TU PARTES PORCINET, fit Gab. On a d'importantes affaires à régler toi et moi... Notamment en rapport avec du saucisson sec et du rôti de porc.
- Écoutes, petit. Je n'ai pas de temps à perdre avec tes gamineries.
Le cochonnet s'empara alors du jean et le mangea. Comme ça, tranquille.
- JE VAIS ASSASSINER CETTE CHOSE DIABOLIQUE AVANT
DE LE DÉCOUPER EN MORCEAUX POUR LE MANGER EN TRANCHE DANS UN SANDWICH, hurla Martha en agrippant les barreaux avec rage.
Je me décidais alors à ouvrir la porte de ma cellule.
- OUVRE MOI ELENA QUE JE DÉVORE CE COCHON UNE BONNE FOIS POUR TOUTE.
- Le seul qui s'est fait dévorer c'est ton jean, Gabichou.
J'ai ouvert sa cellule, libérant sûrement au passage une dizaine de psychopathes et prédateurs sexuels. Mais ce n'était qu'un détail.
- Gab, j'crois que je viens de libérer la doublure de Jack l'éventreur. Et pas mal de pervers.
- De toute façon, si ce continent te laisse en liberté, c'est qu'il y a déjà un sérieux problème de sécurité. Tu es dix fois pire que chacun des mecs qu'on vient de libérer, me répliqua mon meilleur ami.
- Je sais que ça doit te faire de la peine de quitter tous les potes que tu t'es fait et ta nouvelle meuf Alain, mais va falloir qu'on se casse très vite de cet État, a lancé Rosette.
- Tais-toi le cochon, t'as déjà de la chance que je te bouffe pas. Pour l'instant... A fait Gabriel en montrant les dents.
- NON BÉBÉ ME LAISSE PAS ! Il faut que tu restes près de moi... Je suis enceinte de toi, tenta désespérément Alain.
Un gros blanc lui répondit. J'aurai bien sortit une de mes phrases philosophiques, mais j'étais trop occupée à faire l'inventaire des objets dans mon soutif.
- Allons-y, fit Martha sans même calculer l'homme qui était encore sa femme il y a quelques instants.
Nous partîmes vers de nouvelles aventures, sans voitures, sûrement bientôt recherchés par la police, mais avec Alain, la nouvelle femme de Gabrielle qui s'était menotté à mon ami, et nos animaux de compagnie trop choupinous.

Very Bad (Road) TripOù les histoires vivent. Découvrez maintenant