Chapitre 2

230 36 21
                                    

Marek

La semaine de boulot passe à vitesse grand v, notre présence au salon a intensifié la charge de travail. Plus de contacts, de mails, de réponses à donner, de rendez vous à prévoir... Betty va finir par me faire une syncope mais elle a tenu bon au moins jusque-là. Je suis rincé et je ne rêve que d'une chose : me poser tranquille à l'appart avant de repartir à la pendaison de crémaillère prévue ce soir. Décidément, ce week-end démarre sur les chapeaux de roues. C'est officiel, Alaric et Blanche emménagent ensemble et je dois dire que ça me fait plutôt bizarre. Je ne pensais pas que c'était un truc sérieux entre eux. Vu comment ça a commencé, jamais je n'aurais pu prédire qu'il finirait maqué ce con ! Al et moi avons fait les quatre cents coups ensemble et aujourd'hui je me retrouve à lui offrir une cave à vins pour ses repas de famille. Le monde ne tourne pas rond, je ne comprendrais jamais comment des types peuvent tomber dans ce traquenard. Je veux dire quand tu listes le nombre de pour et de contre de la vie de couple, le calcul est vite fait pourtant ! Bref, je n'ai plus envie d'y penser, ça me fout trop les boules. Sitôt arrivé chez moi, je me réfugie dans ma salle de bains pour me doucher. Je choisis une tenue plus décontractée pour me changer du boulot. J'envoie quelques textos à Anita. Mon dernier plan cul à l'air de vouloir remettre le couvert ce week-end et je ne vais pas me priver. Je mets de côté une bouteille de Dom Pé avant de rejoindre leur appartement au volant de mon coupé sport.

Arrivé à destination, Blanche m'accueille dans une élégante robe noire. Alaric apparaît aussitôt dans son sillage. C'est sûr qu'avec une nana aussi bien gaulée, il a intérêt de lui coller au cul ! Je les embrasse puis me débarrasse de ma veste et pénètre dans la pièce principale où les invités s'amassent. Les lumières sont légèrement tamisées et un air de bossa nova accompagne les festivités. J'offre ma bouteille à Alaric qui s'empresse de la mettre au frais avant de me rejoindre. Je repère quelques têtes connues et donne un coup de coude à mon ami en désignant du menton une grande brune qui sirote un verre de mojito.

— Tu sais que j'ai couché avec elle, me vanté-je sans l'ombre d'un remord.

— Tu iras sans doute plus vite si tu me disais plutôt avec lesquelles tu n'as pas couché, me taquine-t-il habitué à mes mœurs disons, plutôt légères.

— C'est fort possible mais c'est moins drôle !

Lorsqu'il me parle, il ne peut s'empêcher d'épier du coin de l'œil Blanche qui a rejoint ses amis. Elle lui sourit au loin et j'assiste une fois encore à leur manège transpirant la guimauve. J'en ai des hauts le cœur. Ça crève les yeux, mon meilleur pote est dingue de cette femme. Il lui bouffe littéralement dans la main mais s'il est heureux ma foi c'est le principal. Je le pense vraiment, j'ai beau plaisanter là-dessus je suis réellement content pour lui si c'est qu'il souhaite. Ce n'est pas faute d'avoir essayé de le convaincre, tanpis pour lui... Je l'entraîne avec moi en l'attrapant par le cou pour qu'il m'offre un verre. Je jette mon dévolu sur son whisky et trinque avec lui. Je bois une gorgée qui réchauffe instantanément ma trachée. La brune aux allures de mannequin semble me reconnaître quand elle m'adresse un regard évocateur. Je souris dans mon verre avant d'en avaler une autre lampée. Ce soir promis je me tiens à carreaux. Je suis là pour mon pote et je sais qu'Anita saura s'occuper de moi dès demain, autant garder des forces. Alaric se retourne quand il aperçoit notre échange silencieux.

— Tu ne t'arrêtes jamais ! me sermonne-t-il sans grande conviction.

— Tu me connais...

J'éclate de rire devant son air réprobateur. Ça va, je suis peut-être un queutard mais ce n'était pas un saint non plus, je devrais lui rafraîchir la mémoire !

— Tu n'en as pas marre ? Je veux dire c'est bien aussi tout ça, avoue-t-il en désignant les alentours et Blanche puis de surenchérir :

— Tu devrais essayer, je suis sérieux.

Hurts so goodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant