Chapitre 8

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- Qu'est-ce qui va pas ?! Hein?! Un soir tu te comportes comme si.... Et puis aujourd'hui j'existe pas!

- C'est quoi ton problème, putain Suga! T'es qu'un connard arrogant qui ne sait que menacer les gens et te foutre de leur gueule ! Je sais même pas pourquoi je continue à te parler !

Il encaissa en silence.

- Je sais très bien que t'es dingue de moi, pourquoi tu ne te l'avoues pas tout simplement ?

Il avait retrouvé son calme, et avait pris son éternelle apparence méprisante et supérieure.

Je me mis à rire comme une folle.

- Amoureuse de qui?! Toi?! Peut être que c'est la seule chose que tu espères pour pouvoir me baiser mais désolée, pour moi, t'es juste un enculé.

Il m'attrapa pas les épaules et se mit à me secouer comme une poupée de chiffon.

- Mais pour qui tu te prends, salope! Tu crois qu'avec tes cheveux crépus, ta sale gueule noir et ta taille de naine tu peux me parler ainsi !

Il s'arrêta, essoufflé et fulminant. Dans ses yeux, je pouvais voir toute la colère, la haine, la rage que je lui inspirais.

Mais aussi toute la frustration.

Je lui fis un sourire fatigué

- T'es pitoyable, tu sais.

Et là, il me gifla. Le bruit rententit dans tout le couloir. J'eus un moment où tout sembla tourner autour de moi puis je me repris.

- TU VAS LE REGRETTER !

Et je lui fronçai dessus avec une seule idée en tête. Je voulais qu'il ait mal ! Autant que j'avais mal! Je voulais le voir supplier comme j'avais supplié dans les vestiaires de la piscine ! Je voulais qu'il hurle de douleur ! Et que ça soit moi, seulement moi qu'il lui inflige.

Nous nous débattions comme des enragés.

C'est alors qu'on entendit des bruits de course.

Le surveillant accourait dans les escaliers, son trousseau de clés tressautant contre sa hanche.

Et Suga et moi, d'un même élan nous nous sommes mis à courir. On descendit comme des fous plusieurs escaliers. Sans nous consulter nous nous montrions du doigt des directions totalement au hasard.

- Venez tout de suite ici ! Sales garnements !

À un croisement, l'asiatique se précipita sur une porte qu'il agita comme un forcené.

Fermée.

Je m'arrêtai pour regarder en arrière, terrorisée. Si on me trouvait là, j'allais vraiment être renvoyée ! J'entendis le verrou cédé. Suga venait de l'ouvrir d'un coup d'épaule.

Il m'agrippa la veste et me tira vers lui. Il poussa immédiatement la porte dès que je fus entrée dans la pièce qu'il venait de forcer. Tremblante, je me rattrapai de justesse aux balais du placard. Hagarde, je pivotai pour regarder Suga.

- Il est parti ????!

Il posa son index sur ma bouche et ma respiration se coupa.

- Chut ! Dit-il en me jetant un regard effrayé.

Est-ce qu'il sentait les battements de mon cœur sur son doigt à travers mes lèvres?

Sentait-il tout ce que ce simple geste provoquait en moi?!

Je repoussai sa main.

Je me rapprochai de lui. Il me regarda en hochant la tête. Et du bout du doigt, par l'interstice de la porte, me montra le surveillant avec le CPE.

Je te ferai regretterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant