2. Derrière les Barreaux.

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Les flics partent et des gardiens de prison prennent de suite le relais. Les portes se ferment aussitôt après mon passage. Ils m'ordonnent d'avancer en me bousculant pour que j'accélère le pas ce qui manque de me faire tomber à plusieurs reprise. Je sens les battements de mon coeur tapaient contre ma poitrine de plus en plus fort. On passe par la cours, les autres détenus sont là, certains jouent au basket, d'autres discutent entre eux, ou tournent en rond, y'en a même qui se battent. Plus j'avance et plus je sent des regards lourds sur moi, je ne peux m'empêcher de les regarder mal. En tant que nouveau détenu, j'attire l'attention bien évidement. Il y'a de sacrés colosses ici, d'autres de tailles moyenne mais tout de même baraqués, ils ont l'air de tous me dépasser... Un groupe attire mon intention et en particulier un jeune garçon possédant des cheveux châtains légèrement en bataille et de magnifique yeux en amande vert comme de l'émeraude. Son regard se tourne sur moi et je continue de le regarder.

- Aller, avance !

Me dis un gardien en me bousculant, je regarde de nouveau devant moi. Les détenus qui se battent sont à quelque mètres des gardiens et ne sont même pas séparés, il n'y a aucune sécurité pour les prisonniers ici, c'est exactement comme le reportage le disait... Il y a eu tellement de morts... On entre dans un bâtiment, un long couloir contenant chaque coter des cellules et un peu plus loin des escaliers qu'on emprunte pour aller à l'étage du dessus. Après quelques secondes de marche, les gardiens se stoppent et l'un d'eux, d'un coup de main, ouvre les grilles d'une cellule.

- Aller entre. Ce sera ta cellule ici, t'y resteras jusqu'à demain matin pour le moment. Ton co-détenu arrivera ce soir. Ton repas sera apporté à midi et ce soir à 18 heures. Normalement c'est au réfectoire comme tout le monde, mais vu que c'est ton premier jour tu mangeras ici.

J'entre et on me jette des fringues.

- Tu enfiles ça et tes vêtements actuelle tu nous les donnes.
- Je dois me changer devant vous c'est ça ?
- Quoi tu fais le gêner ? Ici y'a pas d'intimité mon gars, fais pas tes manières, t'es pas chez ta mère là. Si tu savais ce qui t'attendais ici.
- Ça va j'ai compris.

Si il parle encore une fois de ma mère je lui fait bouffer le mur, connard. Après avoir enlever mes vêtements pendant que ces cons me mater, j'enfile les nouveaux, des tenues de prisonnier bleu totalement ordinaire. C'est immonde et trois fois trop grand pour moi, mais je dois faire avec. Je donne mes vêtements à un gardien avant de revenir sur mes pas.

- Et si j'ai envie de pisser ?
- T'es aveugle ? T'as des toilettes juste là.
- ...Dégueulasse en plus.
- Le matin tout les détenus doivent être lever pour 8 heures, obligation de revenir dans la cellule après le repas du soir, 21 heures maximum. La journée tu as la cours, tu pourras accéder au réfectoire le matin dès 8 heures, petit déjeuner jusqu'à 10h. Ensuite pour le repas c'est de 12 à 14 heures et le soir de 18 à 20 heures. Pour ce qui est du reste, tu as une salle de musculation, un salon de coiffure seulement ouvert le jeudi, une salle de douches, et un vestiaire bien entendu pour la salle de muscu. Demain on te feras faire le tour des endroits de la prison ou tu as accès. Ah et des fouilles de la cellule sont effectuer trois fois par semaines. Deux fois par mois un détenu doit effectuer des taches quotidienne, comme le ménage ou la cuisine mais principalement dans les taches culinaires. Un examen médical est effectuer tous les mois aussi. Je continuerai les explications demain. Crois pas qu'ici ça se passera comme tu le faisais avec tes petits copain.
- Ça je le sais, merci.

Les gardiens quittent ma cellule, ferment les grilles en les verrouillant à l'aide d'un bouton et partent. Je me met dos à celle ci et lâche un long soupire avant de me laisser glisser jusqu'au sol. Je baisse la tête et reste ainsi environ une bonne demi-heure. Je finis par me lever et regarde ma nouvelle demeure. Lit superposé, chiotte, lavabos, petit miroir et quelques étagères mural. Eh ben, celui qui vit ici est vraiment un porc. Ses affaires sont en vrac, par terre et sur son lit. Je sent que ça va être génial ici. Je m'approche du lit et avec le bout de mon doigt, je le glisse contre le bois du sommier et ce que je vois me dégoute, de la poussière. Je tape légèrement sur le matelas et c'est pire. C'est dégueulasse putain. Je frotte mon pouce contre mon index pour dégager la saleté. En vérifiant l'état des lieux, j'ai aperçus sur une des étagère des draps pour le lit et je le fais sur le champ. Une fois ma tache accomplie, je m'allonge sur le lit du bas et ferme mes paupières. Le silence est lourd et pesant, les minutes sont des heures, j'ai l'impression d'être là depuis une éternité et ce n'est que le début. Je pense à tellement de choses, tout ce que j'ai fais pour ce putain de gang, ma vie en elle même, mes routines du quotidien, mon chez moi et tant d'autres choses encore... Tout ça c'est terminé. Mon ennuie est tellement lourd que je m'endors. Plus tard, un bip me réveille, on m'apporte le repas. Je mange mais c'est dégueulasse, fade... Je ne suis pas difficile et je déteste gaspiller donc je termine mon assiette et retourne sur le lit m'assoir. Les heures passent lentement jusqu'au soir, mes yeux sont fermés mais je ne dors pas. C'est alors qu'un autre bip se fait entendre, quelqu'un entre dans la cellule et j'entend des claquements de grilles, tous les détenus sont rentrés. J'ouvre un oeil et observe la nouvelle venue rapidement. Lui ne bouge pas, il reste devant les grilles. À cause du sommier du lit du haut, je ne vois que ses jambes. Il s'approche lentement et se baisse brusquement vers moi.

Enclosed by four walls [Ereri]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant