Chapitre 6 : rédemption

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J'étais encore en bas de l'escalier et je regardais cet horrible monstre sur mon palier. Sa peau suintait de plus belle due à son excitation. Il respirait si fort que l'on voyait ses côtes. Il agissait comme un chasseur ayant chopé sa proie.
J'étais tétanisée et je priais pour que mamie arrive vite, mais il a malheureusement fallut une éternité avant qu'elle passe la porte.
Il est là, à me fixer avec ses gros yeux jaunes, regardant avec insistance son butin qui n'est autre que moi. J'étais actrice de ce film d'horreur et je ne sais pas quoi faire pour me sortir de là.

C'est alors qu'on sonne à la porte et on tourne tous les deux instinctivement le regard vers la porte d'entrée avant de me précipiter pour l'ouvrir.
Je pensais y trouver mamie, sauf que j'y ai trouvé un autre monstre. Celui là avait de grandes mains toutes fines avec de grands ongles noirs qui lui tombaient le long du corps pas très épais. Il était recouvert d'écailles sombres et dépourvu d'yeux. Seule une grande bouche était présente sur son visage et elle lui dessinait un sourire maléfique. Il en a sorti une longue langue de serpent avant que j'essaie de lui claquer la porte au nez. Il enfonça la porte, entra dans le salon et je me suis mise à hurler aussi fort que possible.
Combien allait-il y en avoir comme ça ?
Je me suis enfermée dans le placard de l'entrée en espérant être tranquille là dedans.
Le monstre de la porte d'entrée criait dans le salon, comme s'il appelait celui du palier.
Je le regardais faire les cent pas à travers les lattes de bois qui formaient la porte du placard.
C'est alors que j'ai entendu une voix familière.
« - Calmez-vous messieurs. Vous avez fait du bon boulot, mais vu les dégâts vous allez devoir rentrer. Où est Anya ? »
Et le placard s'ouvrit.
« - Georges ? » dis-je avec stupéfaction.
Il ne me répondit pas et me lança un regard menaçant avant de tourner les talons et sortir de la maison suivit de ses deux monstres maléfiques.
C'était bien une vengeance alors. Georges avait envoyé ces deux là pour me flanquer la trouille. Pour quelle raison ? Simplement parce que j'ai parlé de son existence à mes parents ?
Et puis, que vais-je dire à mamie quand elle verra l'état de la porte ?

Une quinzaine de minutes après le départ de Georges, mamie arrive. Elle entre en catastrophe et me voit assise sur le fauteuil sagement.
« - Mais que s'est-il passé dans cette maison Anya ? » dit-elle d'un ton complément paniqué.
Et elle enchaîne sans même me laisser répondre :
« - Il y a eu un cambriolage ? Quelqu'un est entré par effraction ? On t'a fait du mal ? J'appelle la police de suite. »
« - Non mamie, c'est Georges. Il est venu avec deux espèces de monstres et l'un d'eux a enfoncé la porte. » lui dis-je, espérant la dissuader d'appeler la police.
« - Tu te fiche de moi Anya ? Tu ne vas pas défendre des cambrioleurs avec un prétexte bidon, et en plus quelqu'un qui n'existe pas ! » dit-elle énervée.
Elle saisit le téléphone fixe et appelle le commissariat.

**

La police arrive, elle fouille la maison, demande si des objets ont disparu, s'il y a eu des blessés et elle demande pour m'interroger mais mamie refuse et elle dit que je ne parlerais qu'en présence d'un avocat. Elle a sûrement peur que j'explique ce qui se passe avec Georges et qu'eux aussi me prennent pour une folle.
« - Il n'y a aucune trace de cambriolage ici madame. La porte a bien été enfoncée, mais vu la trace sur la porte c'est par quelqu'un de petit. De plus, il n'y a aucune autre empreinte qui ne correspond pas à la famille. Je ne pense pas que votre petite fille vous ai dit ce qui s'est exactement passé. »
Mamie se retourne vers moi avec rage. Les policiers remballent leur affaires, ils font de la paperasse et ils s'en vont.
Ils venaient à l'instant de m'accuser d'avoir enfoncé la porte et surtout d'avoir menti à ma grand-mère. J'étais folle et menteuse maintenant.
Mamie appelle maman pour lui expliquer ce qui venait de se passer. Puis elle appelle papa pour lui dire d'aller acheter une nouvelle porte d'entrée et enfin elle se retourne sur moi et me dit :
« - On va avoir une petite discussion toi et moi. »

J'aurais préféré ne pas rencontrer Georges. Ma vie aurait été beaucoup plus simple.

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