Wolfly.

Chapitre 10

Depuis que mon single est sorti dans les radios et les télévisions, je connais un succès incomparable. J’ai quitté les bancs de l’école et Zayn lui s’occupe toujours de sa petite sœur. J’ai  rendez-vous avec un producteur qui travaille avec des grandes personnes dans l’industrie de la musique, pour lui présenter mon travail. Je suis retournée à la boite de nuit, les personnes sont de plus en plus nombreuses et le directeur est plus que ravie. Je fais aussi des apparitions dans les discothèques de quelques pays voisins pour avoir un succès plus grand. Ils sont plutôt réceptifs, c’est du pur bonheur. J’ai rendez-vous avec Zayn dans un restaurant, il a quelque chose à m’annoncer. Je me prépare et met une robe en jean, qu’il apprécie particulièrement. J’enfile mes talons et attache mes cheveux en un chignon grossier, je me parfume et prends mon petit sac. Je rentre dans le restaurant et on me conduit à la table de Zayn, il me regarde et son regard s’illumine puis il fronce les sourcils et regarde son assiette, je m’assois en face de lui et demande :

«-Quelque chose ne va pas ?
-Pas vraiment.
-Dis-moi.»

Il prend sa respiration et me dit doucement :

«-Je...J’ai fait une connerie.
-Du genre ? Je m’inquiète là Zayn. C’est grave ?
-Oui.
-Dit-moi.» 

 Je prends sa main et il ferme les yeux.

«-Je t’ai trompée.»

Je me fige. Pardon ? J’enlève ma main aussi vite que possible et la pose sur ma jambe. Je le regarde et demandes avec la voix cassée.

«-Avec qui ?
-Beverly.»

Je ferme les yeux. Beverly en plus, je prends mon souffle et quand le serveur vient pour prendre nos commandes je me lève et lâche :

«-Débrouillez-vous avec lui.»

Je marche plutôt rapidement et entends Zayn qui jure et renvoie le serveur derrière son bar. Je rentre à la maison à toute vitesse, je garde mes larmes encore un petit peu, je quitte mes putains de talons, ma robe et m’écroule en pleurs. S’il y avait bien une chose à ne pas faire, c’était ça. Beverly, elle doit jubiler en ce moment même. Je me lève et me demande si je fais mes valises à moi ou celles de Zayn. Mais il y a Waliyha qui dort dans la chambre d’amis, je me change et enfile un jogging, un débardeur et prends ma valise et y met mes habits, mon ordinateur et dans une autres mes effets personnels. Tout ce que j’avais ici, je lui laisse, je n’ai certainement pas envie de rester ici. Je sors et fais attention à ne pas claquer la porte, je me retourne et Zayn me fait face. Ses yeux se déposent sur mes valises :

«-Tu pars ? Demande-t-il la voix qui se brise.
-Parce que je vais rester peut-être ?
-Brooke…
-Arrête Zayn. C’est bon j’ai compris, je ne te suffis plus, c’est la vie. Au moins tu as été franc.
-Mais j’ai tout gâché.
-Ça fallait y penser avant de la baiser.»

Je descends les escaliers qui grincent et je me mords l’intérieur de la joue. Connard. Connard. Connard. Connard. J’appelle un taxi qui m’aide à mettre mes valises dans le coffre, je suis incapable de retenir mes sanglots.

●Point de vue de Zayn.●

Mais quel con je fais. Quel con ! Je balance les premières choses qui me viennent en main, de toute façon plus rien n’est à elle ici, elle a tout prit.

«-Zayn tu fais quoi ?» Demande ma sœur.

Merde je l’ai réveillée.

«-Elle est partie. Dis-je en prenant mon visage dans mes mains.
-Attends, attends. Partie pour son taff ou partie parce que t’as fait une merde ?
-J’ai grave merdé.
-Zayn. Qu’est-ce que t’as fait ?
-Ben j’ai revu cette conne là, Beverly. Elle m’a fait son numéro de je suis intéressée par toi.
-Tu l’as trompée.
-Oui.
-Mais ! Zayn putain ! T’avais Brooke et tu vas chercher chez les putes ?
-Waliyha ! Comment tu parles ?
-T’as grave merdé Zayn. Qu’est-ce qui tes passé dans le crâne ?
-Mais justement je ne sais pas ! Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça !»

Je me lève et frappe contre la brique du mur. Waliyha sursaute et vient m’attraper le bras, elle me tourne pour que je lui fasse face et elle me dit :

«-C’est pas en frappant le mur que tu vas la faire revenir. Prouve-lui que tu ne vas pas la laisser tomber. Alors demain tu vas la voir tu lui dis ce que tu as sur le cœur et tu lui dis que tu vas tout faire pour la récupérer.
-Elle ne voudra jamais…
-Tu ne se sauras pas tant que tu n’auras pas essayé.»

J’hoche la tête et elle se retourne avant d’entrer dans sa chambre :

«-T’as quand même bien tout niqué.»

Merci p’tite sœur, j’l’avais pas remarqué tiens. Je prends mon téléphone et lui laisse un message.

✉ A: Mon amour.
«Demain je viens te voir. Je dois te parler.»

Quelques minutes plus tard elle m’appelle, mon cœur s’emballe. Je décroche et dis d’une voix rassurée et heureuse.

«-Brooke, chérie, j’ai cru que tu allais…
-Excusez-moi monsieur mais…
-Où est Brooke. Tu es qui toi ?
-Monsieur, je suis un ambulancier. J’aimerais que vous vous asseyiez.
-C’est Brooke ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
-Vous êtes assis ?» 

Je m’assois.

«-Oui…Oui c’est bon.
-Brooke Matew. as eu un accident de voiture, son taxi est rentré dans un camion qui roulait à contre-sens.»

Je sens mes membres se relâcher, mes oreilles me font mal, mon crâne est un vrai champ de bataille.

«-Elle est vivante, mais dans un coma profond.»

Elle est vivante. Elle est vivante. Elle est vivante. Je ne sais pas si je dis à haute voix que j’arrive mais je mets mes chaussures et Waliyha arrive dans le salon :

«-Qu’est-ce qu’il y a ?
-Elle…Elle…
-Je viens avec toi.»

Elle court dans sa chambre et je l’attends dans la voiture me retenant pour ne pas démarrer et y aller seul. Elle arrive habillée et je démarre avant qu’elle ne se soit attachée. Elle le fait en vitesse et me demande à plusieurs reprises de freiner, on arrive à l’hôpital en moins de temps que la normal et je me retrouve devant une femme derrière un bureau, je suis incapable de sortir un mot, ma sœur le fait pour moi : 

«-On aimerait savoir où est Brooke Matew.
-Elle est entrée au bloc il y a quelques minutes.»

Je ferme les yeux. C’est de ma faute putain. Brooke…

«-Vous savez quelle chambre elle aura ?
-La 145, vous voulez quelqu’un pour vous y accompagner ?
-Oui s’il vous plait.» Dit ma sœur en gardant son calme. 

La femme hoche la tête et Waliyha me prends la main, elle me la serre et je me demande pourquoi j’ai mérité d’avoir une sœur si gentille. Je ne mérite pas ce qui m’est arrivé, c’est vrai. Brooke aurait dû me laisser faire ce putain de travail en français tout seul, j’aurais dû dire à cette conne de prof que jamais je ne ferais son bordel. Mais Brooke était tellement…différente. Un homme en blouse vient nous chercher et nous emmène à la chambre de Brooke, il part chercher une deuxième chaise, Waliyha me demande :

«-Qu’est-ce qu’il s’est passé vraiment ?
-Son taxi…est rentré dans un camion…à contre-sens…»

Je regarde dans le vide. L’homme nous apporte la chaise et Waliyha s’y assoit, elle prend ses tempes dans ses mains et elle demande perdant de plus en plus son sang-froid :

«-Elle est en vie au moins ? Je veux dire elle va bien.
-Coma.»

Je regarde la place vide puis un silence de mort se fait. Je ferme les yeux et laisse tout s’échapper, Waliyha vient vers moi et me prends dans ses bras, elle s’agenouille devant moi et me serre fort :

«-Elle va se réveillé. T’as déjà vu Broo’ laisser la vie prendre le dessus sur elle ?
-Mais là Wal’ ce n’est pas juste une grippe ou un plâtre, elle est dans le coma. Parce que je l’ai trompé avec Beverly ! Elle est dans cet état là parce que j’ai fait le con ! Encore une fois. Tu devrais me mettre une claque au lieu de me consoler.
-Je te mettrais une baffe quand elle sera réveillée.»