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Pour être honnête, je ne me souviens plus de ce qui s'est passé ensuite, je me souviens juste m'être réveillé dans une chambre.

Mais ce n'était pas n'importe quelle chambre, c'était la nôtre, celle qui avait recueilli, nos premières preuves d'amour.

Le seul lieu où j'étais heureux, où je m'étais cru en sécurité, ils me l'avaient volé.

J'étais attaché, et lui aussi, à même le sol, comme des animaux, ou même pire.
Il n'y avait pas assez d'estime dans leurs yeux, pour que je me compare à un animal, le plus faible et pitoyable soit-il.

On pouvais se toucher, oh, à peine... frôler serait plus juste. Mais ça suffisait.

J'ai réussi, je ne sais par quel miracle, à coller mon corps contre le siens, et, comme si c'était la dernière fois, parce que on savait que ça serait la dernière, nos lèvres se sont laissées allées, dans une valse effrénée et sensuelle.

Puis, après ça, il m'a regardé, il m'a sourit, et il m'a dit-

« Je t'aime.

Il a sorti son couteau de poche, pendant que je répondais que-

- moi aussi, je t'aime tellement. »

Et le mystère plane encore, mais c'est à cet instant que, tout explosa, la bulle se fissura en de milliers d'étincelles de verres qui vinrent nous transpercer chaque centimètre d'épiderme, laissant sur nos corps d'élégantes arabesque écarlates qui nous rappelaient qui nous étions.

Ils arrivaient.

Eux.

Ça y est, c'était fini. Un dernier regard, une porte que l'on ouvre et du sang, le notre, sur le sol vieillis de la chambre.

Et l'ombre figée d'un sourire, le siens, venant frôler, l'épiderme encore chaud de mon cou, nos deux corps se mourant, l'un contre l'autre.

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