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P A B L O

C'est la panique totale. J'ai l'impression que depuis que j'ai annoncé à Ana que Thiago avait un problème elle s'est arrêtée de respirer. Je sais que c'est impossible d'être constamment en compagnie d'enfants sans créer de liens mais je crois que Ana et Thiago c'est bien plus que ça. J'ai pu le constater en voyant la réaction de ma collègue au bar mais aussi en voyant celle de ce petit. Au téléphone, Maria m'avait précisée que personne n'arrivait à calmer Thiago, or, au moment où Ana est entrée dans la pièce il s'est légèrement calmé.

Cela fait maintenant plus de dix minutes que nous attendons l'arrivée de l'ambulance. Marcello fait les cent pas, Maria se ronge les ongles, d'ailleurs je crois qu'il ne lui en reste plus... Ana essaie toujours de bercer et calmer Thiago et moi, j'attend. Qu'est-ce que je pourrai faire d'autre ? Bien sûr que j'ai peur pour ce petit, mais je ne suis pas assez attaché à lui pour me ronger les ongles ou quoi. Par contre, moi c'est cette ambulance qui commence vraiment à me taper sur le système, cela fait presque trente minute que Maria a appelée l'hôpital et je ne vois toujours pas d'ambulanciers.

Je suis interrompu dans mes pensées par Paloma qui déboule dans la pièce sur ses échasses.

- OH MON DIEU ! S'écrie-t'elle.

Elle se précipite à moitié éssouflée vers son amie. D'ailleurs, je ne sais pas comment elle a fait pour ne pas se vautrer par terre vu la hauteur de ses talons. Ça, c'est un truc qui me dépassera toujours... Cette dernière carresse la tête du petit garçon et essaie de rassurer tant bien que mal Ana. Franchement je crois que c'est peine perdue. Je n'ai jamais vue une femme aussi peu sûre d'elle et aussi stressée. En plus, elle n'a rien qui pourrait la complexer ou quoi ! Elle a un magnifique visage avec un sourire d'ange, son corps... hhmm, n'en parlons pas. Et puis cette fille est géniale, elle se dit inintéressante mais c'est tout le contr- Eh mais qu'est-ce que je dit là ?! L'alcool me monte à la tête... Nan mais... Hum bref.

- Il sont enfin là ! Deux minutes de plus et j'allais les chercher moi-même ! S'exclame Maria en regardant par la fenêtre.

Quelques instants plus tard des bruits de pas précipités se font entendre et sont bien vite succédés par des silhouettes qui arrivent vers nous.

- Navrés mesdames et messieurs, accident dans le centre de Copacabana. Nous informe l'un d'entre eux en se précipitant vers le malade.

Paloma leur lance un regard noir, Maria chuchote ce que je suppose être des insultes, Ana est toujours en état de choc puisqu'elle ne réagit pas et garde collé contre elle Thiago tandis que Marcello et moi nous levons.

- Mademoiselle il va falloir que vous lachiez l'enfant...

Mais Ana ne réagit pas et ne bouge pas d'un poil. Je décide alors d'essayer. Je m'approche d'elle et pose délicatement mon bras sur son épaule, ce qui la fait sursauter mais elle ne bouge pas pour autant.

- Ana, lâche Thiago s'il te plait... Les ambulanciers vont s'en occuper mais pour ça il faut que tu m'écoutes et que tu confie Thiago à des professionnels.

Pas de réponse.

- Ana...

- Non...non...non...

Je soupire et réfléchis à ce que je pourrais faire. Quand me vient une idée. Je lève les yeux vers Paloma et je crois qu'elle comprend ce que je veux faire car elle hoche la tête. Heureusement qu'il y en a au moins une qui est réceptive...

JUNTOS [ EN PAUSE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant